Le Ministère des transports du Québec pose tous les gestes possibles pour que ses équipements soient les plus respectueux possible de l’environnement, tout en étant de la plus grande efficacité. C’est d’ailleurs ce que l’on peut constater en voyant le camion du service d’entretien électrique de son Centre de services de St-Jérôme.
Le département de l’électricité utilise un camion-nacelle ce qu’il y a de plus moderne et avancé technologiquement, permettant aux électriciens d’effectuer leur travail avec le maximum d’autonomie. Le camion produit sa propre électricité, ce qui fournit toute l’énergie nécessaire à l’utilisation des équipements et des outils électriques.
La fonction première du service d’électricité du Ministère des transports est de répondre aux urgences 7/24, c’est-à-dire les réparations. Qu’il s’agisse d’un bris des installations ou d’un accident, comme un feu de circulation ou un lampadaire renversés par un véhicule, ou encore endommagés par la chute d’un arbre ou de grands vents, c’est ce service d’électricité qui voit à rétablir la situation.
Le territoire desservi par le centre de services de St-Jérôme est immense, couvrant la région de Lanaudière et des Laurentides, jusqu’à Mont-Laurier. Ce territoire n’est pas habité partout mais les services d’éclairage des routes ainsi que les feux de circulation sont partout et nombreux. Et la loi de Murphy étant ce qu’elle est, ces accidents arrivent surtout la nuit et les fins de semaines. Compte tenu de l’immensité du territoire, il est très important que les électriciens qui sont de garde aient tout ce dont ils ont besoin à portée de main, sans avoir à retourner au centre de services pour s’approvisionner.
D’autre part, puisqu’une grande partie du travail se fait la nuit, il est important de faire le moins de bruit possible. C’est ce qui explique, en partie, les raisons qui militent en faveur de l’énergie électrique pour actionner la nacelle, les treuils utilisés pour descendre et monter les couronnes de lampadaires, les perceuses etc. Autrement, il faudrait utiliser des équipements fonctionnant au pétrole, ce qui est en général plus bruyant et qui émet de la fumée et des vapeurs polluantes; beaucoup de gaz à effet de serre. Surtout lorsqu’on pense à la nacelle, qui demande beaucoup d’énergie. Si le camion était au diésel et que la nacelle était activée par le moteur du camion, le bruit et la pollution seraient au rendez-vous. Heureusement, l’électricité produite par le camion règle le cas et le camion lui-même est à essence, ce qui est moins polluant et plus silencieux. Quant à la question du silence, il faut penser aux travailleurs eux-mêmes et limiter les inconvénients, donc que le bruit du moteur du camion ne soit pas un dérangement continuel.
En fait, le camion est doté d’un deuxième alternateur, qui maintient les batteries de stockage bien chargées. Puis, un onduleur qui transforme le courant continu de 12 V en courant alternatif de 120 V, permet l’usage d’outillage conventionnel, jusqu’à 30 A. Plusieurs prises de courant autour et dans le camion permettent de brancher les outils électriques avec un minimum de rallonges. Selon les électriciens, l’autonomie en électricité est d’environ une demi-journée. Lorsque la quantité d’électricité stockée dans les batteries est basse, le moteur du camion repart de lui-même, automatiquement. Au cours des deux ans depuis que ce camion est à l’œuvre, il est arrivé seulement quatre fois que le moteur a dû repartir, ce qui témoigne de l’efficacité du système de stockage d’électricité.
Le camion Ford 2011 est équipé d’un moteur à essence V-10, 6,4 litres, avec transmission automatique à cinq vitesses. Puisque les urgences sont fréquemment dans des secteurs peu habités, si les électriciens avaient à refaire le plein, il est beaucoup plus facile de trouver de l’essence que du diésel. Souvent, surtout lors d’orages ou de tempêtes, il y a de nombreuses urgences en même temps, exigeant de longs déplacements, la nuit.
Le chef des opérations du Centre de services de St-Jérôme, M. Yvan Boisjoly, tient à ce que les électriciens puissent répondre le plus rapidement possible à toutes les urgences. Puisque le Centre ne compte que deux électriciens, chacun est de garde une semaine sur deux, et amène le camion chez lui à la fin de la journée afin de pouvoir partir rapidement lors d’un appel. Du même souffle, puisqu’il y a souvent plusieurs urgences en même temps, l’électricien ne doit pas perdre de temps à se déplacer pour trouver un restaurant à l’heure des repas ou prendre un café chaud lors de températures froides; le camion est équipé d’un four micro-ondes, d’un mini réfrigérateur et d’une cafetière. Tout ce qu’il faut pour limiter les temps morts.
Étant donné qu’il n’y a pas des urgences du matin au soir, cinq jours par semaine, les électriciens du Centre de services accomplissent d’autres tâches. Entre autres, ils doivent vérifier que les travaux confiés à des entrepreneurs électriciens soient effectués selon les plans originaux, en installant les produits judicieusement sélectionnés et surtout dans le respect du Code de construction du Québec, Chapitre V – Électricité, et des normes qui s’appliquent. Le Ministère des transports tient en général que les installations soient au-dessus des exigences afin d’en assurer le bon fonctionnement et la longévité.
L’utilisation de véhicules électriques par le Ministère des transports est dans la lignée de la stratégie de développement durable du gouvernement du Québec. Le Ministère possède d’ailleurs quelque 1 400 véhicules légers électriques ou hybrides à travers tout le Québec, dont 36 berlines hybrides, trois camionnettes et 60 véhicules utilitaires. M. Boisjoly analyse tous les détails possibles à propos de ces véhicules pour en informer le Ministère, qui surveille de très près l’efficacité de sa flotte et tout ce qui l’entoure. Mentionnons que le camion décrit dans cet article a une valeur de 165 000$. Lorsqu’il sera rendu au bout de sa vie utile, après sept ans de services, on enlèvera la boite et tous ses équipements pour les installer sur un camion neuf; évidemment, ceci est conditionnel à son état de marche ainsi qu’à l’avancement des nouvelles technologies dans ce domaine.
Électricité Plus a été informé des particularités de ce camion par l’électricien répondant du Centre de services de St-Jérôme, M. Martin Durand, qui est très fier de cet équipement ultra moderne et efficace. Comme on dit couramment : il en prend soin comme de la prunelle de ses yeux ! D’ailleurs, il faut voir ses yeux briller quand il décrit ce camion et tout ce qu’il permet de faire. Fier vous dites? Amoureux de son véhicule !
M. Durand a fait son stage d’apprenti au Centre de St-Jérôme, puis est allé travailler pendant quelques années pour le manufacturier de lampes Sylvania, ainsi que pour le Centre de gestion de l’équipement roulant du Québec, avant de revenir au Centre de services de St-Jérôme du Ministère des transports. Un homme passionné qui, à la manière d’un bon Scout, tient à rendre service d’une manière impeccable.
M. Martin Durand est le répondant technique pour le Centre de services de St-Jérôme du Ministère des transports. Il réalise bien que son véhicule est un véritable joyau, dont la boite et tous ses équipements sont fabriqués à Laval.
Le deuxième alternateur permet la production d’électricité, qui est ensuite stockée dans des batteries dédiées.
Ces deux batteries emmagasinent l’électricité, qui est ensuite utilisée pour la nacelle et autres équipements du camion, incluant l’alimentation pour les outillages électriques et les accessoires.
L’onduleur est bien installé pour occuper le minimum d’espace possible, sous l’établi du camion.
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