Suffit-il d’habiter le Québec pour être un expert en électricité? Pas certain… Mais les critiques de tous ordres entendues font croire que beaucoup de gens se pensent experts. Pourtant les succès d’Hydro-Québec depuis 1963 devraient inciter la population à réaliser que l’entreprise d’État mérite sa confiance. Ceux qui ont des cheveux blancs se rappellent probablement que, lors du lancement du projet par le gouvernement Lesage suite au Lac-à-l’Épaule de 1962, les critiques disaient que le gouvernement ne réussirait pas à obtenir les emprunts nécessaires à payer les 604 millions $ de la nationalisation, que nous n’avions pas les compétences pour exploiter une telle entreprise, qu’il n’y avait pas de québécois capables d’administrer pareille entreprise, etc., etc., etc.
Un regard sur ces 50 années révèle cependant que le Québec avait tout ce qu’il faut pour y arriver. Les critiques d’aujourd’hui concernant les surplus d’énergie, les couts élevés de production par les sources alternatives, les questions environnementales et quoi d’autre encore, ne font que rappeler que la critique est facile. Les prévisions de la haute direction d’Hydro-Québec sont probablement mieux documentées mais une saine gestion ne se fait pas sur la place publique; trop d’éléments doivent rester secrets jusqu’à la réalisation des projets concernés.
Chose certaine, Hydro-Québec a profité de plusieurs facteurs au cours de l’hiver qui vient de prendre fin pour engranger près de 200 millions $ supplémentaires de profits grâce aux exportations vers les États-Unis. Il nous fallait avoir des surplus pour bénéficier de la situation.
Mais ce qui attitre le plus l’attention des vrais gestionnaires, c’est l’approbation de la Commission des services publics de l’État de New York (State Public Service Commission) pour la construction de la ligne Champlain Hudson Power Express. Cette ligne de transport partirait du poste Hertel, à La Prairie, et serait enfouie jusqu’au lac Champlain, où elle deviendrait une ligne sous-marine en passant par les rivières Hudson, Harlem et East pour aboutir dans le quartier Queens de la ville de New York, qui compte plus de deux millions d’habitants. Il semble bien que l’enfouissement et une portion sous-marine soient les modes de transport d’électricité les plus économiques, tant à la construction qu’à l’entretien. La question soulevée est toutefois de savoir pourquoi la ligne partant de La Prairie ne serait-elle pas enfouie jusqu’à la rivière Richelieu, où elle pourrait devenir sous-marine jusqu’au lac Champlain. Cette question deviendra fort probablement un autre débat prochainement.
La capacité de la ligne serait de 1 000 mégawatts, dont 750 mégawatts seraient réservés pour l’électricité en provenance du Québec. Le promoteur du projet, l’entreprise américaine Transmission Developpers inc. (TDI), croit pouvoir compléter ce projet pour 2017. Beau débouché pour l’électricité québécoise, qui permettrait à nos voisins du sud d’être approvisionnés par une source renouvelable, respectueuse de l’environnement. Ce sont là beaucoup de milliards de dollars pour Hydro-Québec.
On peut consulter plusieurs articles parus dans les médias québécois pendant la troisième semaine d’avril. En voici deux en particulier :
http://quebec.huffingtonpost.ca/2013/04/19/projet-electricite-exportation-new-york_n_3118305.html
http://argent.canoe.ca/nouvelles/affaires/projet-exportation-hydro-quebec-new-york-29012013
L’entente secrète de Pétrolia à Anticosti sera dévoilée
Voilà bien un autre sujet qui dérange : ne pas connaitre les détails de cette entente. Mais voici que le 1er mai, La Presse annonce que nous finirons par savoir, sans même passer par une Commission Charbonneau. Pour lire l’annonce de ce dévoilement publiée dans La Presse, voir http://www.lapresse.ca/actualites/politique-quebecoise/201305/01/01-4646613-lentente-secrete-de-petrolia-a-anticosti-sera-devoilee.php
Hydro-Québec n’a certainement pas besoin d’Électricité Plus pour se faire défendre, mais c’est le devoir des médias de transmettre une information complète. Notre société d’État joue un rôle majeur dans notre économie, qui pourrait subir un autre contrecoup lorsque les politiciens parviendront à en réduire la taille, donc couper dans des emplois payants. Drôle de raisonnement que de couper dans une entreprise rentable, qui nous appartient, alors que de l’autre côté on est à la recherche d’investisseurs étrangers pour développer nos richesses naturelles.
Tout ceci pour dire que plusieurs critiques, ou critiqueurs, s’apaiseront un peu en constatant que tout n’est pas si noir chez notre producteur de lumière.
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