Le gouvernement du Québec participe à l’entente de partenariat entre RER Hydro, la Compagnie Boeing et Hydro-Québec, visant à poursuivre le développement de la filière industrielle d’hydroliennes au Québec et dont le coût est évalué à 130 millions de dollars.
Dans le cadre de cette entente, le gouvernement du Québec s’engage à contribuer financièrement pour un montant maximal de 85 millions de dollars sous forme d’équité (capital-actions et achat d’hydroliennes) et de prêts; aucune subvention directe. La participation du gouvernement dans la réalisation de ce projet pourrait permettre, à terme, d’implanter à Bécancour une usine de fabrication d’hydroliennes de taille commerciale pouvant produire environ 500 unités par an et permettant la création de quelque 300 emplois directs et 300 autres indirects. L’usine de la Phase II du projet a été inaugurée le 11 novembre.
Lors de la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2, le gouvernement s’était engagé à revitaliser l’économie des régions du Centre-du-Québec et de la Mauricie, et ce projet en est une retombée directe. C’est plutôt particulier de constater qu’on remplace une technologie de production d’électricité qui ne fait pas l’unanimité par une technologie tout ce qu’il y a de plus convivial pour l’environnement.
La multinationale de l’aviation Boeing et RER ont signé une entente de partenariat en 2012. Boeing détient les droits exclusifs de commercialiser et de vendre cette technologie de la fine pointe d’hydroliennes TRÉC de RER à travers le monde (Turbine de récupération de l’énergie cinétique). RER fabrique les hydroliennes dans sa nouvelle usine de Bécancour, au Québec, tandis que Boeing fournit l’expertise de gestion de programme, d’ingénierie, de fabrication et de gestion de la chaîne d’approvisionnement, en plus de fournir tous les services requis pour les hydroliennes.
L’hydrolienne est une technologie d’avenir qui se démarque par sa performance et son efficacité technique. Elle possède un potentiel de marché mondial en plus d’être une solution de rechange pour l’alimentation en électricité des milieux isolés, tels que les réseaux autonomes du Nord du Québec. La direction de Boeing a parcouru le monde pour s’informer sur la technologie hydrolienne et est convaincue que la technologie de RER-Hydro est la meilleure technologie au monde.
« Le Québec est le berceau de l’hydroélectricité et un savoir-faire particulier y a été développé, a mentionné M. Imad Hamad, président-directeur général de RER Hydro. L’hydrolienne est un groupe turbine alternateur qui ne nécessite aucun barrage puisque l’équipement repose au fond de l’eau et y est maintenu par son propre poids. Cette nouvelle filière industrielle aidera à transformer davantage les ressources naturelles du Québec au profit des Québécois. » L’entente avec Boeing prévoit que les hydroliennes seront construites au Québec pendant au moins 25 ans.
« En utilisant la force du courant pour produire de l’électricité, RER Hydro met tout en œuvre pour fournir une énergie propre, fiable et renouvelable. Grâce à ses hydroliennes, RER Hydro permettra de remplacer le mazout dans les réseaux non reliés où il y a des rivières. Le Québec est un leader mondial dans les énergies vertes et nous devons plus que jamais miser sur notre expertise et notre savoir-faire », a déclaré la ministre Martine Ouellet.
Du côté d’Hydro-Québec, dans un premier temps elle fournit l’alternateur via sa filiale TM4 et dans un deuxième temps elle achète l’électricité produite pendant la Phase I – développement – depuis aout 2010; elle continuera d’acheter l’électricité produite au cours de la phase II qui a été inaugurée le 11 novembre. Au cours de cette phase, on construira six unités de la deuxième génération, qu’on installera dans le fleuve St-Laurent, à Montréal, pour en faire une vitrine technologique.
Pour ce qui est de la Phase III de RER-Hydro, le gouvernement du Québec se porte acquéreur de 40 unités au cours des cinq prochaines années, ce qui donnera tout le temps voulu à Boeing de remplir son carnet de commande pendant que RER-Hydro consolidera son expérience. À noter que la priorité de l’entreprise, dont le siège social est à Montréal, est l’installation de cet équipement dans le Grand Nord Québécois. Les compagnies minières se réjouiront certainement de pouvoir remplacer leurs groupes électrogènes au diésel par ces hydroliennes au fond des rivières avoisinantes, ce qui permettra de réduire considérablement la production de Gaz à Effet de Serre. La deuxième priorité est l’exportation, et c’est là que le partenariat avec Boeing prend tout son sens.
Selon le président de RER-Hydro, M. Imad Hamad, l’une de ces «turbines de récupération de l’énergie
cinétique», ou TRÉC, a fonctionné plus de 28 300 heures depuis le 17 aout 2010 au pied du pont de la Concorde, à Montréal, «sans aucune défaillance». À cet endroit, le courant est de 2,8 mètres par seconde, ce qui produit une puissance de 100 kilowatts, acheminée sur le réseau d’Hydro-Québec presque en permanence. Cette machine de première génération est conçue pour générer jusqu’à 340 kilowatts, lorsqu’elle est installée dans un courant de 4,5 mètres par seconde.
Peut-on s’imaginer la quantité d’électricité que le Québec pourrait produire en installant de nombreuses hydroliennes à la bouche d’évacuation des eaux des centrales déjà existantes… Avec des couts de fabrication et d’installation à une fraction du cout des barrages traditionnels, alors que les routes pour s’y rendre sont existantes et que les lignes de transport existent déjà aussi.
Pour en savoir davantage sur la compagnie et sa technologie, voir http://www.rerhydro.com/fr
Pour en savoir plus sur l’implication de Boeing, voir http://boeing.mediaroom.com/Boeing-and-RER-Hydro-to-Provide-Quebec-with-Clean-Hydrokinetic-Power
L’hydrolienne RER de deuxième génération mesure trois mètre de diamètre et peut produire 600 kw d’électricité lorsque le courant est approprié; on l’installe à un minimum de cinq mètres de profondeur afin que la glace ne soit pas une interférence. Elle sera retirée de l’eau une fois à tous les 10 ans pour un entretien préventif et on prévoit qu’elle aura une vie utile de 40 ans.
La première ministre Marois et ses ministres impliqués Yves-François Blanchet et Martine Ouellet sont entourés des dirigeants des entreprises partenaires dans la nouvelle usine. Gentilly 2 pourrait disparaitre de la mémoire collective de Bécancour et de la région Centre du Québec/Mauricie.
Les frais d’installation de l’hydrolienne sont minimes comparativement aux technologies traditionnelles de production d’électricité. La vitrine technologique de Montréal permettra de bien faire connaitre cette création toute québécoise.
La salle de contrôle de la machine est dissimulée sous une passerelle sur le Quai de l’horloge où un équipement à la fine pointe de la technologie recueille en temps réel des informations transmises par fibre optique sur le courant et le comportement de la TRÉC.
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