La ministre Martine Ouellet y est allé d’un vibrant plaidoyer en faveur de l’électricité lors de son discours au colloque de l’AQPER, le jeudi 20 février dernier, à Québec. Elle considère l’électricité comme étant le moteur de l’économie québécoise pour l’avenir. Déjà, le gouvernement s’est entendu avec Alcoa pour les contrats d’approvisionnement en électricité pour 16 ans aux usines de Bécancour et Deschambault, et pour 22 ans à l’usine de Baie Comeau. Ceci laisse présager que les autres usines d’aluminium du Québec vont régler dans le même sens, sécurisant ainsi des milliers d’emplois parmi les mieux payés. Mais surtout, le gouvernement prend les bouchées doubles pour développer les entreprises fabriquant des appareillage soit qui utilisent de l’électricité, ou qui en produisent.
Les annonces d’investissements en électricité sont très nombreuses depuis quelques mois, surtout depuis qu’il est certain que nous serons très bientôt en campagne électorale. D’ailleurs, plusieurs autres textes dans cette édition du Magazine en parlent en long et en large. Mme Ouellet a d’ailleurs informé le public que 457 mémoires ont été déposés par des organismes et des individus dans le cadre de la Commission sur les enjeux énergétiques, ce qui démontre le grand intérêt général pour l’électricité en particulier – ndlr; le rapport de Commission fut rendu public quatre jours après le discours de Madame Ouellet.
L’énergie éolienne est très chère au gouvernement, qui tient à y maintenir les emplois manufacturiers, ce qui permet de revitaliser certaines régions, comme la Gaspésie. L’appel d’offres lancé en décembre dernier pour 450 MW d’énergie éolienne, et qui prendra fin le 18 septembre prochain, en plus du 200 MW accordé à Hydro-Québec, assurera du travail aux employés de ce secteur. On se rappellera aussi qu’en novembre dernier le gouvernement annonçait sa contribution dans l’énergie hydrolienne chez RER-Hydro à Bécancour, avec des prévisions de 600 emplois lorsque le projet sera à terme. Puis, plus récemment une aide importante à AddÉnergie pour une future usine à Shawinigan devrait générer quelque 100 emplois.
Le transport électrifié tient une place de choix sur la liste de priorités du gouvernement, dans lequel le gouvernement s’est engagé à investir 500M$ au cours des cinq prochaines années. Mme Ouellet dit « Nous avons l’expertise, le savoir-faire et une reconnaissance mondiale en matière d’électricité. À nous de l’utiliser et de développer notre vision d’exportation, comme nous exportons le savoir technique, l’ingénierie, qui sont en demande partout dans le monde ». Entre autres, l’engagement est de faire passer le nombre de bornes de recharge de véhicules électriques installées de 1 215 qu’il est présentement, à 11 215, soit une augmentation de 10 000. Mme Ouellet entend s’assurer de faire installer au moins 5 000 bornes de recharge sur les lieux de travail, et un autre 5 000 en milieu résidentiel. Elle a rappelé que nous avons chez nous NovaBus, qui est à développer d’autres autobus fonctionnant à l’électricité, pour compléter son offre actuellement composée d’autobus hybrides. De son côté, autobus Lion, de St-Jérôme, est à mettre le point final sur un autobus scolaire entièrement électrique. L’autobus scolaire, a-t-elle fait remarquer, c’est un domaine idéal : quelques heures d’utilisation le matin, puis le véhicule rentre au garage où il peut facilement être rechargé pour le retour des étudiants à la maison en fin de journée. Il reste la soirée et la nuit pour recharger à nouveau.
Toujours en parlant de l’engagement de son gouvernement envers l’électricité, mais aussi avec un deuxième objectif qui est la réduction de l’émission de Gaz à Effet de Serre (GES) de 25% d’ici six ans, Mme Ouellet a rappelé l’aide financière de 600M$ en efficacité énergétique pour la réalisation de différents programmes. Ces programmes sont ÉcoPerformance, Technoclimat (programme qui encourage le développement de nouvelles technologies ou de procédés innovateurs en matière d’efficacité énergétique, d’énergies émergentes et de réduction des émissions de gaz à effet de serre) -, la biomasse forestière résiduelle, l’efficacité énergétique résidentielle etc. D’après elle, ce 600M$ entraine aussi un investissement équivalent de la part des bénéficiaires, ce qui aura généré, en fin de course, quelque 16 000 emplois/année. Et au chapitre de la réduction d’émission de GES, Mme Ouellet dit que toutes ces mesures équivaudront à retirer 600 000 autos de la circulation.
Pour continuer sur sa lancée en faveur de l’électricité, Mme Ouellet a parlé du grand nombre de chercheurs québécois en électricité (autres emplois très bien payés), du moteur électrique super performant pour véhicules dont on devrait faire un véritable succès commercial, et des batteries toutes québécoises qui, elles aussi, se retrouveront partout à travers le monde.
Sa fierté est toute visible lorsqu’elle parle qu’après la fermeture de Gentilly 2, 99% de l’électricité québécoise est verte. Il y a maintenant plus de 50 ans que l’électricité est au cœur de la vie québécoise et on peut présager sans grand risque de se tromper que c’est par ce domaine que passe la relance économique du Québec. Le secteur manufacturier québécois connait une belle progression grâce à l’électricité et aux activités connexes. Les quelque 200 passionnés d’énergie renouvelable, surtout d’électricité de toutes sources, qui assistaient à ce discours ont reçu un encouragement solide de celle qui est placée pour passer à l’action.
Photo gracieuseté d’AQPER.
Laisser un commentaire