
Alain Rémillard vient de prendre sa retraite, après 41 ans au service de Wesco; sa dernière fonction est Directeur de projets. Pour certains, prendre sa retraite, c’est être vieux. En réalité, on devient vieux lorsqu’on n’a plus de projets. Alain a des tonnes de projets, allant de s’amuser sur sa ferme, à continuer son bénévolat auprès de Moisson Sud-Ouest, organisme venant en aide aux démunis de la MRC de Vaudreuil, Valleyfield, Huntingdon, ainsi qu’une vingtaine d’autres municipalités situées à l’ouest de l’Île de Montréal, s’étendant jusqu’à la frontière ontarienne; à noter que Wesco a fortement supporté ce projet et bien d’autres du genre et qu’Alain a été tout aussi fortement influencé par André Cyr en travaillant à l’omnium de bienfaisance dès les débuts, en 1996. De toute façon, personne n’a assez de doigts pour compter tous les projets qui brillent dans les yeux d’Alain.
À la question Pensez-vous agir à titre de conseiller pour des entreprises du monde québécois de l’électricité une fois que vous serez en vacances perpétuelles? il répond avec une métaphore, comme tout bon enseignant : Est-ce qu’on se retire vraiment? Je ne prends pas vraiment une retraite, car je vais faire autre chose. Le bout de la route sur laquelle nous sommes peut prendre fin en T et lorsqu’on y arrive, on tourne à gauche ou à droite; moi, je vois la route plutôt comme un Y. Je continue d’avancer dans la vie, mais avec d’autres destinations. Il y a la ferme à Franklin, qui appartient à ma famille depuis plus de 100 ans et que je suis heureux de posséder. On y compte neuf bâtiments, plus de 2 000 pommiers et 3 500 érables matures. Mais je ne vais pas m’acheter un emploi… je tiens simplement à faire de l’exercice, à travailler physiquement et rester en forme. C’est ce qui m’a amené un jour à construire un chalet et à contribuer grandement à la construction d’une maison. Il y a aussi les voyages, ce qui permet de continuer d’apprendre continuellement. Et si jamais un projet professionnel passionnant se présentait, je dois avouer que… je ne suis pas vraiment fermé. Mais non plus, ce n’est pas un objectif. Il faut laisser la Vie nous inspirer.

Comme il le dit si bien, Alain considère surtout que de ne plus avoir d’emploi lui permettra d’avoir un agenda plus court. Il prévoit communiquer davantage avec ses nombreux amis et connaissances, avec qui il n’a pas toujours pu communiquer aussi souvent qu’il aurait aimé. Passionné à la fois par la vente et par l’enseignement, il a transmis ses connaissances et a ainsi tissé de nombreux liens. La vente représente pour lui le plus beau métier du monde, un domaine où la relation humaine a une priorité. La vente permet d’enseigner de nombreuses choses aux clients qui ont des besoins à combler et qui n’ont pas les connaissances voulues pour passer à l’action en toute sécurité. Le vendeur devient un conseiller et celui qui est sincère établit un contact solide, devient une ressource pour l’acheteur, plutôt qu’être simplement un « ramasseur de commissions ». D’ailleurs, il n’est pas peu fier de l’immense travail qu’il a accompli lors de l’agrandissement et la rénovation de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, à Montréal. Son gout de voir les problèmes transformés en défis, et finalement être résolus, lui apporte une satisfaction qui va bien au-delà de la paye.

À savoir ce qui l’a retenu aussi longtemps chez le même employeur, Alain Rémillard parle avec grand bien de ses patrons, depuis ses tout premiers jours chez Westinghouse en 1974 à St-Jean-sur-Richelieu, jusqu’à l’installation dans les nouveaux locaux sur la rue Brunswick il y a 18 mois à peine. Ce qui revient souvent dans ses paroles, c’est l’esprit de fraternité autant avec ses collègues de travail qu’avec ses clients. Travailler dans une atmosphère de paix tant à l’interne, qu’auprès des gens qu’il conseille, qu’avec les fournisseurs avec qui il communique fréquemment, permet d’être au centre d’un échange constructif pour tous les intervenants.
Lorsqu’Électricité Plus lui a demandé s’il avait un CV qui pourrait servir de base d’information pour la rédaction du présent reportage, il a eu un grand sourire : je n’ai jamais eu à rédiger de CV, donc je n’en ai pas. Lorsque j’ai fini mon DEC, ce sont les employeurs qui nous sollicitaient et non pas l’inverse. Et lorsque j’ai à choisir un employé, ma philosophie est d’emboucher quelqu’un de plus intelligent que moi, un de ceux qui nous obligent à avancer dans la vie, ceux qui nous « challengent » tout le temps. Mais du même souffle, il ajoute que le travail connait depuis quelques années un changement radical; la relation humaine est en train de perdre du terrain alors que les communications se font beaucoup par courriel et par réseaux sociaux, dans l’instantanéité. Parmi les points qui l’ont tellement fait aimer son travail, il y a justement ces communications téléphoniques, ces rencontres, qui font que le client se fie à nous à titre de conseiller plutôt que d’être servi par quelqu’un qui est pressé de « fermer un deal ».
Pour conclure, Alain dit : En fait, j’ai aimé pendant plus de 40 ans, des gens, du travail, une atmosphère. J’ai été choyé. De grands souliers à chausser que ceux d’Alain Rémillard.
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