Depuis plusieurs années nous parlons beaucoup du contrôle d’éclairage. Je ne sais pas si l’engouement a commencé avec ce qu’on appelle « bâtiment net-zéro » ou « autonome », chose certaine depuis que l’économie d’énergie est devenue une inquiétude (et ça malgré le prix encore réduit de l’électricité chez nous) on en parle de plus en plus.
Le développement durable, la percée du concept LEED sur le marché (environ une trentaine de points peuvent être obtenus avec un système de contrôle novateur – soit autour de 30% des points possibles) donne une image plus complète de la croissance du marché du contrôle d’éclairage.
Le contrôle est aussi une façon sûre de réduire la pollution lumineuse autant dans le cas des installations existantes que dans les nouveaux systèmes. Et il faut se souvenir les mots de l’ancien directeur exécutif d’IDA, Bob Parks, qui disait : « Si aujourd’hui vous installez un nouveau luminaire sans prévoir aucune possibilité de lui ajouter du contrôle, mes félicitations, vous avez installé un luminaire archaïque! ».
Récemment j’ai dû me mettre à jour avec le contrôle de l’éclairage intérieur et, sans pouvoir parler d’une recherche exhaustive, j’ai décidé de partager mon expérience ; j’ai alors rencontré plusieurs fournisseurs et analysé leurs systèmes. Toute information supplémentaire sera accueillie à bras ouverts.
Acuity Brands, propriétaire de « SensorSwitch », offre nLIGHT.
Petite anecdote avec « SensorSwitch » : j’ai adoré le détecteur de présence auquel ils avaient ajouté la microphonie. J’ai toujours rêvé de l’utiliser dans une toilette, en m’imaginant quelqu’un qui entre avec le journal. Tout d’un coup, la lumière s’éteint. Le gars, mécontent et se trouvant dans l’impossibilité de se déplacer, crie « Hey! » et la lumière se rallume…!
nLIGHT offre une architecture qui intègre sur un réseau de type “daisy-chain” des contrôles de toutes sortes : détecteurs de présence, de mouvement, photocellules, contrôles manuels ainsi que des équipements plus complexes permettant la programmation et l’opération locale. L’intelligence est distribuée – chaque équipement est adressable et peut prendre ses propres décisions concernant l’allumage ou la gradation d’après des conditions préétablies.
Le câblage de communication est de catégorie 5 traditionnel avec connecteurs RJ45.
Le lien avec SensorView (le logiciel de gestion) se fait à travers des « bridges » (qui centralisent les zones) et des « gateways » qui acheminent effectivement l’information au logiciel à travers un réseau local ou étendu. Un module d’extension téléchargeable permet le lien BacNET IP avec un system d’automatisation ou de supervision de la bâtisse.
Les équipements peuvent contrôler directement des luminaires nLIGHT ou, à travers des relais (allumage ou gradation), n’importe quel autre luminaire. Comme tout système qui se respecte, des équipements sans fil sont offerts en fonction de l’application. Les possibilités sont illimitées – plus de détails en cliquant ici.
Le deuxième fabricant rencontré est le représentant d’Osram Encelium – une compagnie ontarienne découverte au Salon MCEE. J’ai eu la chance de rencontrer l’ancien propriétaire, fondateur d’Encelium – le cerveau derrière ce logiciel. Car il s’agit plus d’un logiciel de contrôle, d’un système de gestion de l’éclairage. Le principe ressemble au précèdent mais la partie visuelle, 3D du logiciel, semble bien plus intéressante et conviviale.
Les différents modules peuvent cohabiter sur un réseau câblé de classe 2, DALI ou même sans fil (Zigbee) et tout ça, transparent pour l’utilisateur du logiciel de gestion POLARIS 3D. Le dépliant du système parle « d’économies de l’ordre de 64%. Ce pourcentage est le résultat d’utilisation optimale d’algorithmes complexes de gestion de l’éclairage. »
L’interface graphique POLARIS 3D d’Osram-Encelium a été reconnue en obtenant le ‘Facility Executive 2015 Reader’s Choice Award’. Pour consulter leur site, cliquer ici. On peut aussi visionner la vidéo promotionnelle en cliquant ici. (la connaissance de l’anglais sera nécessaire pour la compréhension!)
Comme les Consultants DND font la conception des systèmes mécaniques et électriques pour le nouveau Data Center Montréal (à Griffintown), nous avons découvert le contrôle d’éclairage Redwood de CommScope. Une solution pour les centres de données car tout se fait via des câbles de réseau informatique (cat. 5, 6 ou 6a) et des « blades » – la distribution ainsi que la connexion avec le serveur se font par des équipements installés dans des râteliers – difficile de se rendre compte quel est le serveur de données et quel est le contrôle d’éclairage!
Chaque « moteur » (« engine » ou « blade ») offre la connectivité par 48 canaux. Chaque canal peut alimenter un luminaire et un détecteur. Chaque « moteur » est alimenté par une source AC à pas plus de 277V (compagnie californienne!).
Bien entendu, dans ce contexte, les détecteurs et les luminaires sont spéciaux. Les détecteurs sont une merveille faisant en même temps la détection du niveau d’éclairement, de présence, température et humidité. Vous pouvez déjà vous imaginer les avantages et les applications!
Le nombre de luminaires spéciaux augmente chaque jour – à noter que Cree a commencé à fabriquer des luminaires prêts pour Redwood. La solution est spectaculaire et bien sûr le développement futur nous amènera à reparler prochainement de cette solution.
Ça me ferai plaisir d’avoir vos impression sur ce système, veuillez y jeter un coup d’œil svp; pour joindre le site Internet de Redwood, cliquer ici.
Ce n’est pas intentionnel de garder pour la fin la seule compagnie fondée et bien établie dans la ville de Québec. C’est vraiment parce que la dernière compagnie qui nous a rencontrés avant l’élaboration de ce matériel a été Cristal Control.
La solution intègre (peut contrôler) DALI, BacNET, DMX, 0-10 V et même des vieux panneaux de relais. Bien sûr, le sans-fil a sa place d’honneur par les produits X-Bee (utilisés par la compagnie sœur DimOnOff pour contrôler plus que 55 000 lampadaires dans la ville de Mississauga) et EnOcean. La plateforme d’intégration – configurable et opérée via une interface 100% web – est disponible sur tous les supports possibles : ordinateur, tablette, téléphone intelligent ou écran local. Pour visiter leur site Internet, cliquer ici.
Je ne peux pas conclure sans remarquer que le contrôle d’aujourd’hui est loin du célèbre interrupteur et même du gradateur! Serveur, intelligence, câbles cat.5, compatibilité, programmation – sont des mots plus près des réseaux informatiques que de l’éclairage. Il n’est pas évident de savoir comment les usagers des installations intérieures se débrouillent avec ces nouvelles philosophies et façons de faire, mais dans l’éclairage extérieur ça fait vraiment peur à plusieurs. Les gens demandent de l’aide autant pour l’implémentation (création des documents d’appel d’offres) que pour la réalisation (surveillance, mise en marche, « commissionning »), puis l’opération et l’entretien.
Quand même, c’est l’avenir et, réjouissons-nous, nous avons encore beaucoup à apprendre!
ndlr : 1) Les informations, idées et opinions présentées dans cette chronique sont de la seule responsabilité de son auteur, M. Mihai R. Pecingina.
2) Mihai R. Pecingina, ing., est membre de l’équipe de Consultants DND. Il est aussi président d’IDA Québec et membre du CA d’IES Montréal. On peut joindre M. Pecingina à mpecingina@dndinc.ca , tél. : 514-795-0363.
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