Parmi les questions reçues des lecteurs du Magazine, en voici une de grand intérêt :
Ce dispositif (DDAA) reste-t-il efficace s’il est placé en amont des disjoncteurs d’intensité sur le tableau ?
Ceci permettrait de protéger toute la maison, et ce à moindre cout, car en France le disjoncteur détecteur d’arc coute une centaine d’euros et je ne connais qu’un modèle commercialisé par Schneider et commercialisé à échelle infime, ce dispositif n’étant pas obligatoire ici et encore moins connu.
Le Magazine a transmis la question à M. Pierre Désilets, P. eng., MBA, de Leviton. M. Désilets siège au comité du Code de construction du Québec, Chapitre V – Électricité. M. Désilets est aussi membre votant et membre du Comité exécutif du Code canadien de l’électricité, Partie I, président des Sections 30 et 86, membre des Sections 26 et 82 dudit code.
Voici la réponse très complète de Pierre Désilets :
La réponse est OUI pour la question de placer un DDAA en amont des disjoncteurs du panneau de distribution.
Pourquoi n’avons-nous pas adopté une telle stratégie? Parce que tout arc qui se produit, légitime ou non, ferait sauter la protection DDAA et on aurait tout le bâtiment dans le noir, en plus on aurait aucune idée de la localisation de l’arc, comme dans quel circuit. De plus, il y a une question d’impédance : plus on est loin de l’arc, plus l’impédance des fils est non-négligeable par rapport à l’arc, en particulier l’arc série. Dans le cas d’un DDAA en amont des disjoncteurs conventionnels, on serait le plus loin électriquement d’une faute.
L’arc série est, selon notre expérience, le plus commun et le plus dangereux. Les gens de distribution comme Schneider, Eaton et autres diront que c’est l’arc parallèle, et on diffère sur ce point. Un DDAA détecte la signature d’un arc : pour ce faire, il faut que la signature soit suffisamment forte pour que le DDAA puisse la lire et agir. Le seuil d’intensité pour un arc série selon la norme est autour de 7 ampères dans un circuit de dérivation, ce qui est la moitié d’un disjoncteur de dérivation à 15 ampères. Pour un disjoncteur principal, il faudrait probablement de l’ordre de 15-20 ampères, ce qui est plus gros qu’un disjoncteur thermomagnétique conventionnel. À cette intensité d’arc, pas besoin d’un DDAA, le disjoncteur conventionnel a ouvert.
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