La Commission scolaire de la Beauce-Etchemin a été la première au Québec à embrasser une nouvelle ère où le transport des élèves vers l’école se fait sans bruit – et surtout sans pollution. Gageons qu’elle ne sera pas la dernière, puisque depuis le 4 mars, le gouvernement du Québec offre une aide financière aux transporteurs qui aspirent à abandonner le carburant diésel au profit d’une source d’énergie propre.
Depuis, des transporteurs des commissions scolaires de Sorel-Tracy, des Trois-Lacs (région de Vaudreuil-Soulages à l’ouest de l’île de Montréal) et de Laval, dont les écoliers ont testé les premiers prototypes, ont embarqué dans le train des autobus électriques. Une dizaine d’autobus jaunes eLion au distinctif pare-chocs bleu se pavanent désormais sur les routes scolaires du Québec.
Pionnière
Première et seule entreprise en Amérique du Nord spécialisée dans la conception d’autobus scolaires 100 % électriques, Autobus Lion a démarré l’automne dernier la production de son modèle eLion. D’une autonomie de 120 kilomètres, grâce à sa batterie de 105kWh, le eLion a été conçu grâce à la collaboration de quatre joueurs québécois de l’industrie, Autobus Lion, TM4, une filiale d’Hydro-Québec, B3CG Interconnect, manufacturier en assemblage de câbles électriques, et le Centre national du transport avancé (CNTA), devenu depuis l’Institut du véhicule innovant (IVI).
Plus dispendieux
Bien que l’autobus électrique se détaille à plus de 200 000 $, soit deux fois le prix d’un traditionnel autobus diésel, le constructeur de Saint-Jérôme estime pour l’acquéreur un retour sur l’investissement après un peu moins de six ans, ce qui équivaut à la moitié de la durée de vie de son autobus. Rappelons par ailleurs que selon la loi québécoise, la longévité d’un autobus scolaire ne peut dépasser 13 ans. Notons aussi qu’investir dans l’autobus électrique permettrait de réaliser 15 000 $ d’économies annuelles sur le carburant diésel et les frais d’entretien.
30 M$ sur cinq ans
Le programme de soutien au déploiement des autobus scolaires électriques au Québec, mesure financière qui découle du Plan d’action en électrification des transports du gouvernement, prévoit une enveloppe de 30 M$ sur cinq ans. Celle-ci bénéficiera aux commissions scolaires, établissements d’enseignement privés et aux transporteurs scolaires désireux d’obtenir une compensation en échange de leur bonne volonté à se tourner vers des initiatives en mobilité durable.
La subvention gouvernementale s’élève à 125 000 $ par autobus jusqu’en mars 2018. Par la suite, l’aide financière à l’achat descendra de 20 000 $, à 105 000 $.
Des millions de tonnes de GES en moins
Un seul autobus scolaire électrique aurait le potentiel de réduire de 23 tonnes de CO² les émissions de gaz à effets de serre (GES) annuellement. Dans son document sur le programme de soutien, le ministère des Transports indique que l’électrification de 90 % du parc d’autobus scolaires neutraliserait l’équivalent des émissions de GES produites par 32 000 véhicules. Sur toute la durée de vie du parc de véhicules, il s’agit de réductions de l’ordre de 2,37 millions de tonnes de CO².
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