Les constructeurs automobiles pourraient bientôt être tenus de vendre ou louer un minimum de véhicules à zéro émission (VZE) au Québec. Le gouvernement entend adopter un projet de loi en ce sens, la norme VZE, et la mettre en application par le biais d’un système de crédits échangeables. Résultat : le consommateur aurait davantage de choix en matière de véhicules électriques et attendrait moins longtemps avant d’en prendre possession.
Le projet de loi, qui s’inscrit dans le Plan d’action en électrification des transports, viserait seulement les constructeurs, et non les concessionnaires automobiles. Si dix états américains ont déjà imposé une loi similaire, le Québec deviendrait la première province canadienne à se doter d’une telle norme. En Californie et dans les états du nord-est des États-Unis qui ont franchi ce pas, l’offre de voitures à émission zéro s’est sensiblement accrue et les véhicules se détaillent à meilleur prix.
Selon les prévisions du gouvernement, les ventes annuelles de véhicules électriques, à hydrogène et hybrides rechargeables passeraient de 0,7 % (2 884 unités vendues) en 2015 à 3,4 % (14 533 unités) en 2018, à 6,9 % (30 194 unités) en 2020 et à 15,5 % (70 609 unités) en 2025, à la suite de l’implantation de la norme VZE. Rappelons que Québec ambitionne de voir rouler 100 000 voitures branchables sur ses routes d’ici 2020. La loi entrerait en vigueur dès 2018.
Sur le marché
Concrètement, une norme VZE accentuerait la disponibilité des véhicules à zéro émission sur le marché, en plus d’offrir un plus grand choix de modèles et, conséquence d’une meilleure concurrence, contribuerait à une baisse de prix de ce type de voiture. Outre le désir de diminuer notre dépendance au pétrole, Québec cherche ainsi à stimuler la recherche et l’innovation chez les entreprises de la filière du transport électrique ainsi qu’à créer des emplois d’avenir.
« L’électrification des transports offre des possibilités intéressantes aux entreprises ayant une expertise dans le domaine de la fabrication des batteries, des bornes de recharge et dans celui de la motorisation électrique. Peu d’endroits dans le monde bénéficient d’une énergie propre et renouvelable, comme c’est le cas au Québec. Nous devons [en] tirer profit afin de développer notre économie et d’atteindre nos objectifs de lutte contre les changements climatiques », a exprimé David Heurtel, ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, le 2 juin, à l’Assemblée nationale.
Cette nouvelle norme s’ajouterait aux incitatifs déjà en place, soit le crédit à l’achat ou à la location allant jusqu’à 8 000 $ du programme Roulez électrique et le remboursement de 600 $ pour l’installation d’une borne de recharge à domicile.
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