Le laveur de vitres électrocuté à La Prairie le 6 juin est Robert Castilloux, de Chambly (aucun lien de parenté avec le jeune Frédéric Castilloux mort des suites d’une chute provoquée par un choc électrique à son deuxième jour de travail comme apprenti électricien en aout 2015). M. Castilloux était père de six enfants et grand-père de huit autres. Il était l’époux de Mme Carmen Tousignant.
Du côté du travailleur décédé sur un chantier d’Hydro-Québec à Chamouchouane-bout-de-l’ile le 7 juin, il s’agit d’André Cloutier, de St-Gilles, âgé de 49 ans. Il était le conjoint de Mme Jocelyne Pin et n’avait pas d’enfant.
D’autre part, la CNESST a publié son rapport sur l’électrocution de Phillippe Plante, survenue le 1er décembre, 2015. M. Plante était âgé de 31 ans; il était l’époux de Mme Jennifer Rioux et père de deux enfants.
L’accident s’est produit dans un immeuble en copropriété, Verrières VI, à Montréal. À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) conclut que le travailleur a reçu une décharge électrique en tentant de déconnecter une unité de chauffage.
Le jour de l’accident, le contremaitre (M. Plante) et un collègue s’affairent à remplacer des conduits de ventilation dans la salle mécanique du bâtiment de 19 étages de la rue O’Reilly. Ils doivent aussi déplacer un aérotherme, soit une unité de chauffage à air chaud munie d’un ventilateur. Ils débutent par l’installation des conduits de ventilation. Lorsque vient le moment de déplacer l’aérotherme, ils ne peuvent réaliser l’opération, car l’espace entre un des conduits de ventilation et le mur n’est pas assez grand. Ils doivent donc débrancher l’aérotherme ou retirer le conduit qui vient d’être installé. Le contremaitre choisit de déconnecter l’aérotherme. Pour ce faire, il ouvre la boite de jonction et débranche un connecteur reliant trois fils de 600 V sous tension. Au contact de ses pinces avec un fil sous tension, le contremaitre reçoit une décharge et est électrocuté. Son décès est constaté sur place.
Deux causes expliquent l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident. D’une part, le contremaitre, alors qu’il tentait de déconnecter un aérotherme, a reçu une décharge électrique de 347 V. D’autre part, la gestion de la santé et de la sécurité quant au déplacement de l’aérotherme était déficiente.
La CNESST exige que le circuit électrique soit cadenassé
À la suite de l’accident, la CNESST a exigé que le circuit électrique impliqué soit cadenassé et que les travaux d’électricité soient effectués par un électricien certifié. Le maitre d’œuvre, C nergie, s’est conformé aux exigences. Pour en savoir plus sur le cadenassage et les autres méthodes de contrôle des énergies, cliquer ici.
Afin de sensibiliser les milieux de travail, la CNESST transmettra les conclusions de ce rapport à la Corporation des maitres mécaniciens en tuyauterie du Québec afin que ses membres en soient informés. La CNESST rappellera notamment la nécessité de travailler hors tension, en utilisant le cadenassage comme méthode de contrôle de l’énergie électrique, lors de travaux relatifs au déplacement d’appareils de chauffage.
De plus, le rapport d’enquête sera diffusé dans les établissements de formation offrant le programme d’études Ferblantier-tôlerie afin de sensibiliser les futurs travailleurs.
Pour accéder au rapport détaillé de la CNESST, cliquer ici.
Les photos sont tirées du site internet des Maisons funéraires ayant accueilli les trois travailleurs décédés : Pour Robert Castilloux : Urgel Bourgie/Athos de Saint-Hubert; pour André Cloutier, la Maison funéraire Beaudoin-Ferland-Dupuis de Saint-Gilles ; pour Philippe Plante, le Complexe funéraire Pierre Tétreault inc, de Boucherville.
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