
La nouvelle politique énergétique favorise le recours à l’hydroélectricité et délaisse l’énergie éolienne, déplore un groupe de huit universitaires et ingénieurs spécialisé dans les questions énergétiques. Dans une lettre d’opinion, publiée par Le Soleil à la mi-juin, le groupe d’experts accuse le gouvernement de faire preuve de favoritisme envers l’hydroélectricité.
« Il y a deux poids deux mesures. À surplus équivalents en électricité, on coupe les vannes pour l’énergie éolienne, mais on les ouvre pour l’hydroélectricité », confie Carol Saucier, professeur retraité de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), à Radio-Canada. Dans une autre citation, il ajoute : « Non pas que l’on soit contre l’hydroélectricité mais on trouve qu’il y a un préjudice qui est causé à l’égard de la filière éolienne. »
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Balayant du revers de la main les critiques selon lesquelles le cout de l’énergie éolienne serait plus élevé, les signataires martèlent plutôt que les prix se comparent à ceux de l’hydroélectricité. Dans leur manifeste, ils décrient que la politique énergétique endosse les phases trois et quatre du projet hydroélectrique La Romaine, mais bloque tout nouvel approvisionnement en électricité éolienne avant que les « surplus » d’Hydro-Québec, actuellement à 4 %, passent sous un seuil de 2,5 % des besoins annuels en électricité.
Rappelons que la politique énergétique 2030 a été présentée par le gouvernement du Québec, le 7 avril.
5 000 emplois, 10 régions
Le groupe d’experts souligne que la filière éolienne génère 5 000 emplois au Québec, dont 1 000 en Gaspésie et en Matawinie, le secteur éolien étant présent dans dix des 17 régions administratives du Québec. Dans son plaidoyer, le groupe de signataires évoque la solution de production « moins couteuse » que représente l’éolien par rapport à l’hydraulique.
« Le prix des turbines éoliennes a diminué de manière significative depuis 2009, leur productivité s’est accrue et leur facilité d’intégration au réseau continue de s’améliorer. Le quatrième et dernier appel d’offres éolien (en décembre 2013) a donné un prix d’achat moyen de 6,5 ¢/kWh produit, incluant la marge bénéficiaire des promoteurs », peut-on encore lire dans la missive. En comparaison, écrivent-ils, Hydro-Québec anticipait un cout de production et de transport du complexe La Romaine de 9,2 ¢/kWh.
Dans ce contexte, ils réclament un débat public « sur la gouvernance liée à la production et à la demande d’électricité au Québec ». Les huit signataires sont Louis-Étienne Boudreault, Simon-Philippe Breton, Évariste Feurtey, Danielle Lafontaine, Réal Reid, Carol Saucier, Bernard Saulnier et Lucie Sauvé. Nos photos nous font voir cinq des huit signataires de la lettre ouverte réclamant un débat public sur la production d’électricité au Québec.
(Pour lire la lettre ouverte dans Le Soleil, cliquer ici)
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