Pour trouver la cause de la défaillance survenue pendant la nuit dernière (la chaudière nous a lâché!), nous employons des outils de type arbre de défaillance. Bien utilisé, nous pouvons même prendre des mesures de prévention pour éviter que la cause identifiée ne réapparaisse.
Dans une analyse Why-Why, il s’agit d’identifier l’ensemble des causes possibles de l’incident survenu la nuit dernière. Imaginons que nous en trouvions 25 (chiffre assez réaliste) parmi lesquelles il y a forcément LA cause de la défaillance constatée. L’idée est de décider :
- Quelles sont les causes dont l’occurrence est très improbable; on les négligera, sauf si la défaillance peut se révéler très critique pour l’entreprise;
- Quelles sont les causes dont l’occurrence est probable, même si la probabilité est faible; on prendra alors les mesures nécessaires pour empêcher définitivement la survenue de chacune d’entre elles, ce qui nous garantit que le type d’incident constaté est définitivement éradiqué.
Il y a bien entendu une approche pas à pas pour construire le diagramme why-why, dont le premier pas consiste à transformer la formulation de l’homme de la rue (« la chaudière nous a lâché ») en termes techniques plus descriptifs (« l’arbre de la pompe d’injection de fuel a cassé ») puis en termes d’ingénieur (« le couple appliqué à l’arbre est supérieur à sa capacité de résistance »). C’est à partir de cette dernière formulation que le diagramme sera développé.
Mais avant d’écrire quoi que ce soit, il convient de passer le temps nécessaire autour de la table où sont réunies les compétences pour traiter ce problème épineux de telle manière que tous aient une vision partagée de la nature de l’incident, et de tous les aspects technologiques de l’installation : fonctions, commandes, cinématique, matières, flux… Sinon, on se précipite sur des idées toutes faites de solutions, et c’est le bazar complet.
Le développement des branches se fait souvent en tapissant un mur avec une feuille de papier kraft et en utilisant des post-it repositionnables.
État brut de l’Analyse Why-Why en fin de réunion initiale
État d’une autre Analyse Why-Why remise en forme pour discussion avec le personnel de production
Analyse why-why reportée sur fichier Excel
M. Dapère sera conférencier au 4e Congrès de la maintenance les 31 octobre (alors que nos enfants commenceront à passer l’halloween, de 16h30 à 18h – ndlr) et le 1er novembre à Montréal. Il montrera comment élaborer et faire le suivi d’un programme Zéro Panne. On découvrira également comment classifier les équipements par criticité et mettre en œuvre les indicateurs de performance de maintenance.
Robert Dapère
Parcours professionnel : Renault, Usinor, Arcelor, ArcelorMittal, puis consultant indépendant.
Robert Dapère est ingénieur de l’École Centrale de Paris et diplômé de George Washington University, de Washington, DC, (Management of Productivity and Quality, sous la direction du Dr Deming).
En 1973, il débute sa carrière comme responsable de production dans les forges du groupe Renault. En 1983, il devient responsable d’une des aciéries d’Ascometal (aciers spéciaux). En 1986 il quitte la production pour la division des Ressources Humaines, et en 1988, il est nommé directeur Qualité Totale du groupe Ascometal et y introduit la TPM avec succès. En 1991, il rejoint Sollac pour y implanter Six Sigma (marque déposée de Motorola désignant une méthode structurée de management visant à une amélioration de la qualité et de l’efficacité des processus) et il y est nommé directeur du Développement Qualité en 1996. Il est nommé directeur Total Quality Management du Groupe Usinor en 1999, puis vice-président des Opérations Industrielles d’Arcelor Plats Carbone en 2002.
Après la fusion qui donne naissance à ArcelorMittal, il est nommé Directeur Général de la Maintenance, puis Directeur Général Operational Excellence du Groupe.
En janvier 2010, il crée une activité de consultant en World Class Manufacturing (WCM) et intervient auprès d’entreprises de secteurs variés.
Robert Dapère est un ancien membre du Comité Exécutif de la European Foundation for Quality Management (l’EFQM) de 1998 à 2003, professeur de statistiques industrielles à l’Université Pierre & Marie Curie (1993-1996), professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) à Paris (1996 à 2007), et vice-président de l’Institut pour le Développement des Entreprises par la Compétitivité et la Qualité (l’IDECQ).
Il est co-fondateur et premier président de la World Class Manufacturing Association, ex -VP du Mouvement Français pour la Qualité, co-fondateur du Club de l’Iris et fondateur de World Class Management Academy.
Langues de travail : français, anglais, espagnol.
(Pour s’inscrire au 4e Congrès de Maintenance Québec, cliquer ici.)
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