
L’utilisation des indicateurs clés de performance en maintenance et fiabilité est un sujet de grande importance.
Apprendre à s’en servir? Quels indicateurs absolument développer afin d’améliorer la fiabilité des équipements? C’est justement ce dont on parlera au 4ème Congrès annuel de la maintenance industrielle, à Montréal, les 31 octobre et 1er novembre prochains.
Voici un article de M. Christer Idhammar qui sert à guider les intéressés pour l’élaboration des indicateurs de performance de maintenance.
J’ai souvent comparé l’utilisation des indicateurs clés de performance (ICP) avec le conte de fées « les habits neufs de l’empereur » de Hans Christian Andersen.
En bref, le conte de fées raconte l’histoire de deux tisserands qui promettent à un empereur un nouveau vêtement qui est invisible pour les personnes qui sont stupides ou incompétentes. Un jour, l’empereur défile dans la ville devant ses sujets portant ses nouveaux vêtements, quand tout à coup un enfant crie : « mais il est nu! », puis toutes les personnes présentes avouèrent et dirent la même chose. Avant que l’enfant ne s’exprime, personne ne voulait admettre qu’ils étaient stupides ou incompétents.
Alors qu’est-ce que cela a à voir avec l’utilisation des indicateurs de performance?
J’ai fait de nombreux audits d’usines dans ma vie et j’ai très souvent vu des pancartes affichant des ICP tels que : le respect du calendrier, le cout de la maintenance, l’application de la maintenance préventive, les heures de « backlog », la disponibilité et beaucoup plus.
Il n’y a rien de mal avec ces ICP en tant que tel, mais quand vous regardez un peu plus profondément dans la façon dont ils sont produits et comment ils sont utilisés par l’organisation, vous vous rendrez compte que la plupart du temps, ils ne sont pas du tout utilisés pour stimuler la performance; et parfois, l’entrée des données elle-même peut être défectueuse.
Posez-vous la question « d’où proviennent les données et comment utilisons-nous chaque ICP? »
Souvent, la réponse ressemble à ceci : « Martin compile ces données sur une base hebdomadaire, parce que c’est ce qu’on nous a dit de faire, mais ces données ne veulent rien dire pour nous, nous ne les comprenons pas et ne les utilisons pas ».
Dans une situation comme celle-ci, quelqu’un devrait dire que de produire et publier tous ces rapports représente une perte de temps et devrait proposer quels ICP utiliser à la place.
Je propose de diviser les ICP en 2 sections : les indicateurs en amont et en aval. Les indicateurs en amont tels que l’application de la maintenance préventive, le respect du calendrier, etc., sont des actions que vous prenez dans le but d’avoir un impact sur les indicateurs en aval qui incluent la fiabilité des équipements et les couts.
Je voudrais également proposer de ne jamais utiliser plus de trois indicateurs clés de performance à la fois et de les choisir en conséquence des initiatives d’amélioration sur lesquels vous travaillez.
Une fois que ces initiatives seront améliorées et que les performances seront stabilisées, vous pourrez passer aux indicateurs suivants.
Dans le cas où votre organisation est en mode « réactif », cela représente une perte de temps de mesurer le respect du calendrier parce qu’il y a de fortes chances que votre calendrier ne soit pas assez fiable en premier lieu.
Si vous voulez une performance qui est plus planifiée, programmée et contrôlée vous devez améliorer deux choses : l’utilisation de priorités et votre maintenance préventive.
Une fois que vous aurez établi une ligne directrice pour savoir comment classer les priorités de vos travaux, vous devrez mesurer le pourcentage des travaux « d’urgence » qui se faufilent dans vos calendriers.
Le fait est que si vous avez trop de travaux d’urgence, vous resterez toujours en mode réactif.
L’implantation de la maintenance préventive serait l’étape suivante et vous devez être certain que le contenu du programme de maintenance préventive est exact avant de mesurer sa conformité.
Lorsque vous aurez une maintenance préventive ayant plus de 90 % de conformité et que vous aurez réduit votre taux de travaux d’urgence à moins de 10 % dans vos calendriers quotidiens, vous serez disposé à mesurer la conformité de votre calendrier.
Lorsque vos calendriers quotidiens atteindront une conformité de plus de 90 %, votre organisation sera stabilisée et prête pour l’implantation de l’amélioration continue.
Vous pourrez, alors, mesurer le pourcentage de travaux prévus dans votre calendrier, les tendances de vibrations, comment le temps est utilisé et la tendance de votre backlog.
Vous pourrez vous attaquer à la planification et à l’ordonnancement par la suite.
Pour en savoir davantage sur le 4e congrès sur la maintenance industrielle, cliquer ici.
Note : M. Christer Idhammar est consultant en fiabilité et maintenance industrielle, vice-président de IDCON, société établie en Suède en 1972 et aux États-Unis en 1985.
n.d.l.r. Nous remercions M. Christer Idhammar d’avoir donné la permission à Maintenance Québec de traduire et publier son article sur les indicateurs clés de performance de maintenance, permission que l’organisme a relayée à Électricité Plus.
La version originale en anglais de ce texte peut être consultée en cliquant ici.
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