Le décès en juillet dernier de la députée d’Arthabaska, Sylvie Roy, a conduit plusieurs politiciens à la reconnaitre comme celle qui a fait déclencher la Commission Charbonneau, cette commission qui a fait ralentir la construction au Québec pendant quelques années, du moins en ce qui a trait aux édifices et autres infrastructures du gouvernement provincial et des municipalités. Ce ralentissement a d’ailleurs affecté le monde québécois de l’électricité de manière assez marquée.
Bien sûr que Sylvie Roy a réclamé haut et fort, pendant longtemps, la tenue d’une enquête publique, ce qui est finalement devenu la Commission Charbonneau. Mais cette citation de Jésus : Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu s’applique ici à merveille. Sylvie Roy avait pris au bond une balle lancée par l’actuelle mairesse de Boisbriand, Marlene Cordato.
Comme on dit communément : Quelqu’un doit faire le premier pas. Rappelons que cette commission a vu le jour suite aux révélations de l’émission de télévision Enquête diffusée sur les ondes de la Société Radio-Canada (SRC). Alain Gravel et son équipe avaient été mis au parfum de bon nombre de malversations par la conseillère de la Ville de Boisbriand, Marlene Cordato, qui est éventuellement devenue mairesse – et l’est toujours d’ailleurs. Et c’est suite à l’émission Enquête que la députée Sylvie Roy a pris le relai et poussé de gouvernement Charest à agir.
Aujourd’hui, l’ex-entrepreneur Lino Zambito, témoin clé de la Commission Charbonneau, lie la mairesse Cordato à de possibles connivences avec l’ex-mairesse Sylvie St-Jean dans ce qui semble bien être une tentative de salissage, de vengeance contre celle qui a fait s’écrouler le château de cartes de cet ex-entrepreneur qui publie un livre intitulé Le témoin. Au final, ce livre pourrait peut-être renflouer les caisses de M. Zambito, ruiné par la mise au jour, avouée, de ses malversations. Mais c’est au risque de perdre de la crédibilité. Quant à Mme Cordato, elle réfute évidemment ces accusations, mais l’UPAQ saura certainement faire la lumière sur ce passage du livre de M. Zambito.
D’où vient Marlene Cordato? Elle occupait des postes de gestionnaire d’associations, dont pour l’Association québécoise de l’industrie de l’Enseigne, et siégeait à plusieurs conseils d’administration de regroupements sans but lucratif de Boisbriand et de la région. Sa connaissance du milieu et les résultats qu’elle obtenait dans ses démarches ont conduit le maire de l’époque, Robert Poirier, à l’amener en politique. Elle fut élue conseillère, poste occupé pendant quelques années dans l’équipe du maire Poirier; jusqu’à ce que ce qu’il est convenu d’appeler le scandale Mathers sorte au grand jour, en 2005. Toujours impliquée à fond dans ses dossiers souvent complexes que le maire Poirier lui confiait, elle n’y voyait que du feu, dit-elle, ne se doutant même pas qu’il y avait « des choses pas correctes » qui se passaient. Elle a alors démissionné du parti de M. Poirier pour siéger comme indépendante Et c’est pendant la campagne électorale de 2009 qu’elle a communiqué avec l’équipe d’Alain Gravel, de l’émission Enquête, de la SRC. Elle a été élue mairesse de Boisbriand pour le Ralliement des citoyens de Boisbriand.
Alors, oui, Sylvie Roy a fini par obtenir du gouvernement Charest que soit créée une commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction, communément appelée La Commission Charbonneau, mais il faut reconnaitre que c’est Marlene Cordato qui a fait le premier pas, qui a sonné l’alerte, au risque de se faire démolir politiquement; c’est d’ailleurs ce que les déclarations de Lino Zambito semblent vouloir faire dans son livre qui intéressera certainement les gens qui ont suivi religieusement son long témoignage ayant mis la table pour la suite des choses à la Commission Charbonneau.
Interrogée à savoir si elle communiquerait encore avec l’équipe d’Alain Gravel si c’était à refaire, elle répond tout de go : Quand on décide de révéler de telles choses ouvertement, on ne sait vraiment pas dans quoi on s’embarque. Mais, oui, quelqu’un doit faire le premier pas et la Vie nous mène là où nous devons être utiles.
n.d.l.r. La conjointe de l’auteur de cet article travaille pour la Ville de Boisbriand, mais n’est d’aucune manière en communication avec la mairesse Cordato, ni dans son travail, ni en dehors du travail. Et l’auteur lui-même rend service à la municipalité en s’habillant tout de rouge en décembre depuis quelques années, question de faire plaisir aux enfants…
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