ndlr : Le président d’IES-Montréal, Mihai Razvan Pecingina, représentait l’association québécoise au congrès annuel d’IESNA, à Orlando, en Floride. Il livre ici ses observations, ses opinions, et… son émerveillement!
On aurait pu commencer avec la phrase « le congrès annuel d’IES s’est déroulé dans un endroit merveilleux » mais l’horaire chargé n’a pas permis de sortir de l’hôtel Hyatt Regency Grand Cypress, à Orlando. Oui, je suis sorti mais ayant une disponibilité de deux heures, les hôtes m’ont recommandé Disney Springs où je pouvais joindre l’utile à l’agréable – un grand site, avec des magasins et des restos avec un aperçu de Disney World où on peut acheter des souvenirs.
Effectivement, l’hôtel en soi a été extraordinaire, différent de tout ce que j’avais visité jusqu’à ce jour.
Et je ne peux pas dire que j’ai été déçu – de façon catégorique : je vais y retourner, je veux visiter Disney World! et Cape Canaveral! -, l’expérience du congrès annuel a été fantastique. En commençant avec la demi-journée de « leadership forum » – un exercice extraordinaire pour les officiers des conseils d’administration des sections IES, une possibilité d’échanger et de trouver des solutions ensemble. Car les problèmes sont, dans la grande majorité, communs.
Il y a eu ensuite TOUT le monde, les gens qui se sont réunis pour cette conférence. Des gens ouverts, prêts à partager les réussites et leurs expériences.
Les Prix, la grande fête de l’éclairage mondial, précédés par la reconnaissance de cinq personnalités du monde de l’éclairage : Peter Ngay, Bill Brown, John Selander, Robert Dupuy et nul autre que l’ancien Président de Lumec et d’IESNA, Denis Lavoie.
Le Progress Report avec ses 102 produits innovateurs parsemés de sketch d’humour, dont un était un débat entre Pinocchio (qui disait souvent « Wrong! » et « Nasty woman! ») et Cruela Devil (qui était critiquée pour la disparition de 33 000 dalmatiens!) – oui, la campagne présidentielle aux États-Unis était à son paroxysme.
Et, bien sûr, les présentations. J’avais préparé mon programme depuis longtemps et les sujets visés principalement étaient l’IoT (Internet of Things ou, en français, l’Internet des objets) et l’éclairage extérieur. J’ai été bien servi.
La conférence a débuté avec une présentation « non-technique » (David Rose – MIT Media Lab, auteur du livre « Enchanted Objects: Design, Human Desire, and the Internet of Things ») sur divers objets connectés via l’internet et capable de collecter et échanger des données tout en rendant la vie plus belle, plus facile ou plus sécuritaire. C’était seulement trois jours après la plus importante cyberattaque de tous les temps réalisée via “100,000 malicious endpoints”, tous des équipements faisant partie de ce qu’on nomme l’Internet des Objet. Caméras, thermostats et, possiblement, des luminaires connectés (http://luxreview.com/article/2016/11/did-smart-lights-crash-twitter-) ont été utilisés dans cette puissante charge qui a inondé (et a fait craquer) les serveurs avec 1.2Tbps de messages inutiles. Et malgré ça, le présentateur a mentionné qu’un choix d’affaire a fait que ces objets n’aient aucun cryptage. C’était une question de cout. Avez-vous saisi le paradoxe? « Rendre la vie plus sécuritaire » sans sécuriser aucunement les données pouvant être véhiculées par l’objet…
Le malaise s’est propagé à toutes les présentations sur la connectivité (la thématique générale était «Connected Light » – l’IoT étant, bien sûr, seulement un des sens recherchés par les organisateurs). Personne ne pouvait dire plus que « nous devons faire mieux du point de vue de la sécurité ».
Tel que mentionné précédemment, il y avait aussi les présentations sur l’éclairage extérieur – celle qui m’a attiré le plus et m’a fait échanger avec des vieilles connaissances a été la table ronde « Challenges and rewards of smart outdoor lighting ». Les invités : Ron Gibbons (directeur du Center for Infrastructure Based Safety Systems de Virginia Tech Transportation Institute), Naomi Miller et Bob Parks, ancien Directeur Exécutif de l’International Dark-Sky Association, maintenant directeur exécutif de SOLA (Smart Outdoor Lighting Alliance). Le débat en soi a été intéressant mais aucun mot n’a été lancé sur la position d’AMA (American Medical Association) concernant l’éclairage aux DEL. La présence de Parks faisait espérer à un débat plein de controverses… Tout a été calme et les gens étaient en parfaite harmonie. Un peu trop zen à mon goût!
J’ai assisté à une présentation qui est vraiment sortie de l’ordinaire – Methamorphosis : light evolving architecture – Zachary Suchara, AIA, LC, LEED AP, directeur du Design pour Luma Lighting Design – Portland, Oregon. Une ode à la beauté des espaces éclairés et à la manière dont des architectes, designers d’éclairage et entrepreneurs interagissent pour bâtir cette beauté. Une présentation pleine de poésie d’un bout à l’autre.
En bref, j’ai aimé mon expérience, je suis sorti avec plein de nouvelles idées, j’ai appris beaucoup, je me suis bien amusé. J’ai vécu l’expérience « Aura » de Philips qui fait la connexion entre mouvement, lumière, couleur et son – et ça a été fascinant. Chaque soir j’ai échangé avec cette merveilleuse personne qui est maintenant Présidente IES, Shirley Cole et avec d’autres tout aussi agréables et inspirants compagnons : Brenda Quies (Présidente du district 1 d’IES), Denis Lavoie, Cristian Suvagau (BC Hydro), Ira Rothman (Boston), Bob Parks, Naomi Miller etc.
Mais ce qui m’est resté et qui va me marquer pour longtemps c’est une phrase de Zach Suchara – (en citant Don Norman) : ce qui est beau fonctionne mieux (Attractive things work better)! Je vous invite à réfléchir à ça.
À noter que le congrès annuel 2017 aura lieu à Portland, Oregon, du 10 au 12 aout.
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