Le projet GreenCube, un microréseau jumelant plusieurs sources de production d’électricité, dont l’éolien, le solaire et, si nécessaire, le diésel, avec le stockage de l’énergie par batteries Li-ion, détient le potentiel de desservir en électricité les régions les plus isolées. Ce système énergétique mobile, créé par Audace Technologie en 2014, caresse l’ambition de remplacer la génératrice au diésel en tant que source d’électricité.
Ayant reçu une subvention de 125 000 $ de la part d’InnovÉÉ (Innovation en énergie électrique) au printemps, l’Institut technologique de maintenance industrielle (ITMI) du Cégep de Sept-Îles entreprend des recherches pour un projet d’optimisation des systèmes et d’intégration de la maintenance intelligente au GreenCube.
Zoé Feger, chercheuse à l’ITMI et diplômée en ingénierie électrique et électronique en France ainsi qu’en énergies renouvelables de l’École de technologie supérieure (ÉTS) de Montréal, fait partie de l’équipe de trois chercheurs qui travaillent à l’intégration au projet GreenCube de la maintenance prédictive, une technologie découlant des concepts de l’industrie 4.0.
« S’il y a une pale éolienne qui casse, ce qui peut arriver, la manipulation pour la réparer est simple, mais il faut s’assurer de la formation d’un employé sur place pour la réparer », explique Zoé Feger. Comment? En utilisant la communication satellite pour analyser l’ensemble des données produites par le GreenCube, peu importe où il se trouve sur la planète.
Mentionnons que le microréseau, capable de produire 6 kW d’énergies renouvelables, a été conçu pour être à toute épreuve, pouvant affronter un froid polaire allant jusqu’à moins 40 degrés. Le système a d’ailleurs été testé dernièrement en Arctique, et tente actuellement de se frayer un chemin pour s’exporter à l’international. À cet égard, Audace Technologie a obtenu une subvention de la part du gouvernement du Québec, à la fin aout, pour implanter trois GreenCubes au Gabon, en Afrique centrale. Cette subvention a été accordée par le biais du Programme de coopération climatique internationale financé par le Fonds vert.
(Pour visionner un résumé de la mission d’Audace Technologie en Arctique, au Nunavut, cliquer ici.)
Véritable « Pile énergétique »
Le système, d’une dimension de trois mètres par quatre mètres, est doté de trois panneaux solaires de 255 W d’une puissance de 5 kW et de trois éoliennes. Cette « pile énergétique », telle que vulgarisée par Zoé Feger, peut alimenter une maison, tout comme un village. L’ITMI se penche actuellement sur la façon de développer un système de supervision à distance pour collecter de l’information sur le statut et le fonctionnement de l’appareil.
« Un projet d’instrumentation optimisée est en cours pour la conception d’un système embarqué open source, précise Zoé Feger. Le système doit être le plus fiable possible et être doté d’une maintenance intelligente. Nous voulons ainsi prédire la maintenance par le traitement de données communiquées par satellite. Pour ce faire, nous avons mis en place un système de communication, dont les algorithmes vont analyser l’ensemble des données afin de nous donner des indicateurs, qui pourront ensuite nous permettre de faire des prédictions. »
Notons que l’Institut technologique de maintenance industrielle s’intéresse de près à l’Industrie 4.0, qui vise à générer des données intelligentes pour prédire les défaillances de systèmes et prévoir la nécessité de la maintenance.
Sur la photo en introduction : Laurent Ferrier, Zoé Feger et Samuel Austin, chercheurs à l’ITMI. (Photo : Gracieuseté)
Pour en connaitre davantage sur le GreenCube, cliquer ici.
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