Dans le souhait de s’éloigner des énergies fossiles, la Banque mondiale a pris l’engagement de cesser le financement en amont de projets d’exploration et d’exploitation du secteur pétrolier et du gazier, dès 2019. Cette promesse de tourner de dos aux carburants fossiles a été formulée, en décembre, lors du One Planet Summit à Paris.
L’évènement était organisé à l’initiative de la France, deux ans après la Conférence de Paris sur les changements climatiques (COP21) qui s’était conclue sur l’Accord de Paris, en 2015. Ce sommet visait à parler de financement des énergies vertes afin d’empêcher que les objectifs de l’Accord de Paris ne sombrent dans l’oubli. Le One Planet Summit a réuni près de 4 000 congressistes ainsi que des représentants de quelque 130 pays.
« Il était temps pour nous de montrer l’exemple », a souligné Jim Yong Kim, président de la Banque mondiale. Dans un communiqué, l’institution multilatérale de développement a spécifié que le financement d’activités du secteur gazier sera exceptionnellement envisagé dans les pays les plus pauvres s’il favorise un accès à l’énergie aux personnes défavorisées et s’il est conforme aux engagements du pays dans le cadre de l’Accord de Paris.
L’objectif, à l’issue de la COP21, était de limiter la hausse moyenne des températures à 2 °C par la réduction des émissions de gaz à effet de serre. « L’Agence internationale de l’énergie estime qu’il faudra en moyenne 3,5 milliards $ (d’investissements dans le secteur énergétique) chaque année pendant 30 ans pour contenir l’augmentation des températures à un minimum de 2 °C », a rappelé M. Kim.
Le Groupe de la Banque mondiale vise la cible de 28 % des prêts consentis accordés à l’action climatique d’ici 2020.
Bataille perdue?
« On est en train de perdre la bataille, a lancé, pessimiste, le président français Emmanuel Macron, derrière l’initiative de ce sommet de lutte au réchauffement climatique, dont la citation a été relayée dans plusieurs médias. Le défi de notre génération est d’agir, agir plus vite et gagner cette bataille contre le temps, contre la fatalité, pour mettre en œuvre des actions concrètes qui vont changer nos pays, nos sociétés, nos économies. »
La World Nuclear Association s’est invitée dans le débat, arguant que la transition énergétique devrait inclure un mélange d’énergies propres, dont l’énergie nucléaire. En 2013, Jim Yong Kim avait insisté sur le fait que la Banque mondiale refusait financer l’énergie nucléaire, en raison de l’enjeu politique que cette forme d’énergie représente.
« Le scénario de développement durable de l’Internationnal Energy Agency avait clarifié que l’atteinte des objectifs environnementaux et de développement global requérait un amalgame de technologies propres, incluant l’énergie nucléaire afin de fournir une électricité fiable et faible en carbone pour répondre aux besoins mondiaux », a soulevé Agneta Rising, directrice générale de la World Nuclear Association, par voie de communiqué.
La Banque mondiale cherche plutôt à investir dans l’hydroélectricité, la géothermie ainsi que dans les énergies éoliennes et solaires.
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