
On entend très souvent parler d’Hydro-Québec, mais très peu des autres distributeurs d’électricités, qui ont survécu à la nationalisation de l’électricité au Québec. Or, il existe encore aujourd’hui neuf réseaux électriques municipaux et une coopérative d’électricité regroupés sous l’Association des redistributeurs d’électricité du Québec (AREQ), et ceux-ci ont assurément de grandes ambitions. Par exemple, Baie-Comeau a annoncé son désir de construire une nouvelle ligne électrique pour recruter en région des entreprises technologies, indique un reportage de TVA Nouvelles.
En février, le maire de Baie-Comeau sur la Côte-Nord, Yves Montigny, s’ingéniait à trouver 2 M$ en revenus supplémentaires d’ici 2019 pour la construction de cette ligne de distribution. Déjà, trois promoteurs auraient l’intérêt d’utiliser 15 MW d’électricité, mais la Ville, qui alimente déjà près de 5 000 abonnés, tient à s’assurer d’obtenir des garanties de la part de ces compagnies afin qu’elles financent ces nouvelles infrastructures électriques, qui alimenteront le futur parc technologique.
La stratégie municipale vise à augmenter la capacité de son poste électrique existant et possiblement d’en construire un deuxième. Ses surplus d’électricités pourraient être vendus à des entreprises technologiques comme des centres de données ou mines de cryptomonnaie, nombreuses à chercher présentement à s’établir au Québec. (Pour consulter l’article de TVA Nouvelles, cliquer ici)
D’ailleurs, le journal régional Le Manic rapportait récemment que l’entreprise Bitfarms, spécialisée dans l’industrie du bitcoin et des chaînes de blocs (blockchain) tourne un œil intéressé vers Baie-Comeau, qui dispose de son propre réseau électrique, bien qu’elle vienne de s’installer à Sherbrooke – où elle a négocié un contrat avec Hydro-Sherbrooke, un autre distributeur d’électricité local – et qu’elle ait annoncé son intention d’ouvrir une mine de cryptomonnaie à Magog.
(Pour lire l’article d’Électricité plus à ce sujet, cliquer ici)
Grandes consommatrices d’électricité, les minières comme Bitfarms cherchent à s’approvisionner en énergie à proximité des grands barrages plutôt que de négocier avec Hydro-Québec le transport d’énergie sur de longues distances. L’entreprise cherche ainsi à acheter 200 MW d’électricité pour ses besoins, à Baie-Comeau. (Pour consulter l’article complet dans Le Manic, cliquer ici)
Parmi les autres initiatives récentes des distributeurs d’électricité au Québec, Hydro-Coaticook a donné le coup d’envoi à la construction d’un nouveau poste de 120 kV, un investissement de 10 M$, à l’automne 2017.
Ensemble, les membres de l’AREQ approvisionnent quelque 156 000 clients majoritairement résidentiels, et Hydro-Sherbooke est le distributeur qui fournit le plus d’abonnés, soit plus de 82 000. Ces réseaux ultralocaux d’électricité, qui exploitent 13 petites centrales et détiennent une puissance installée de 29 MW, achètent par année environ 4,5 TWh d’énergie à Hydro-Québec Distribution, une facture qui équivaut à plus ou moins 250 M$.
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