En 2017, deux travailleurs ont perdu la vie à la suite d’une électrocution dans le cadre de leur travail, ce qui représente plus de 3 % des causes de mortalité en contexte professionnel. De fait, le plus récent bilan des accidents du travail de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) recense 62 décès causés par un accident au travail, en 2017.
Statistique encourageante, il s’agit de deux décès de moins qu’en 2016, alors que quatre décès liés au contact avec le courant électrique avaient été comptabilisés. Les deux décès dans cette catégorie ont touché des travailleurs de la région des Laurentides. Précisons toutefois que les statistiques tiennent compte du lieu de résidence du travailleur, et non du lieu où s’est produit l’accident.
Un de ces décès est survenu à Montréal, au poste intérieur de transformation électrique Rockfield, où la mort a frappé l’électricien Denis Baribeau, contremaître d’Arno Électrique, en 2017. L’accident s’est déroulé lors de travaux de remplacement d’un transformateur de courant, et la cause principale du décès a été identifiée comme étant les lacunes dans la gestion de l’accès aux cellules sous tension. La victime a rendu l’âme après avoir été en contact avec une pièce sous tension de 12 kV.
(Le magazine Électricité Plus avait traité du rapport d’enquête de la CNESST dans un article que l’on peut consulter en cliquant ici)
Au total, la CNESST a répertorié 86 223 personnes ayant subi un accident du travail en 2017, l’équivalent de 236 accidents par jour. Les principales causes de décès concernent plus précisément les accidents de la route (15 cas), les chutes à un niveau inférieur (8 cas) et les piétons heurtés par un véhicule ou un équipement mobile (8 cas). Notons que les accidents mortels ont reculé par rapport à 2016, on en dénombre 18 de moins.
Maladies professionnelles en hausse
D’un autre côté, les maladies professionnelles montrent une tendance à la hausse. En 2017, 168 décès ont été acceptés comme étant liés à des maladies professionnelles, une augmentation de 31 cas en une seule année. L’amiante, qui affecte particulièrement les secteurs de la construction et de la rénovation, continue à faire des ravages : elle a été la cause de 145 décès – soit 24 de plus que l’année précédente.
Les fibres d’amiante ont donc été responsables de 86 % des décès liés à des maladies professionnelles, de loin la plus dévastatrice des causes de décès en ce qui a trait aux maladies professionnelles. Rappelons qu’une maladie associée à l’amiante peut prendre de 25 à 30 ans avant de se développer. Au total, la CNESST rapporte que 9 912 travailleurs ont été touchés par une maladie professionnelle, en 2017.
L’électricité laisse des cicatrices
Enfin, 96 135 lésions professionnelles ont été documentées par la CNESST en 2017, une augmentation fulgurante de 5 721 cas en comparaison de l’année 2016. Spécifiquement blessés par le courant électrique, 162 cas ont été dénombrés cette année, soit neuf lésions de plus que l’année précédente. À noter que certains professionnels de l’électricité ont été blessés autrement que par le courant électrique, soit lors d’une chute ou de blessures avec des outils, particulièrement les outils tranchants.
Les lésions professionnelles les plus fréquentes ont découlé d’un effort excessif (15 758 dossiers), d’une réaction du corps (15 724 dossiers), d’une chute au même niveau (10 385 dossiers). Chacune de ces causes affiche une hausse par rapport à l’année d’avant.
Ce bilan des statistiques de la CNESST est dévoilé chaque année, lors du Jour commémoratif des personnes décédées ou blessées au travail, le 28 avril.
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