
Le refroidissement d’équipements électriques avancés étant responsable de 50 % des couts énergétiques du stockage et du traitement de données Internet, l’Université de Sherbrooke tente de résoudre l’énigme à savoir s’il serait possible d’accroître l’efficacité énergétique de millions de serveurs planétaires tout en réduisant leurs couts d’opération et leur empreinte environnementale.
Le programme de recherche Advanced Cooling, à l’aide d’un investissement de 2,6 M$ sur trois ans, tente d’explorer cette avenue en collaboration avec plusieurs partenaires, dont le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), POMPT, l’Université de Sherbrooke (UdeS), Systemex Énergies et Varitron Technologies. L’objectif : développer une technologie de refroidissement haute performance pour la microélectronique qui pourrait servir aux centres de données, entreprises qui se multiplient ces jours-ci à l’échelle mondiale, ainsi qu’au développement des véhicules électriques.
« L’enjeu principal pour les salles de serveurs des centres de données qui supportent l’économie numérique et le Cloud, c’est la gestion de l’énorme quantité de chaleur produite par les ordinateurs. Cette problématique représente des couts d’exploitation importants et limite les performances de centres de données. Avec nos partenaires, [nous pourrons] mieux comprendre les obstacles technologiques pour réussir à rendre fiable, efficace et stable cette technologie de refroidissement par immersion et pouvoir ensuite la propulser à son plein potentiel d’utilisation commerciale », a expliqué Julien Sylvestre, professeur en génie mécanique à l’UdeS et chercheur principal.
Liquide diélectrique
Les chercheurs du Centre de collaboration en microélectronique (C2MI) et de l’Institut interdisciplinaire d’innovation technologique (3IT) mettent cette technologie à l’épreuve par l’immersion de dispositifs électroniques avancés dans un liquide diélectrique, qui ne conduit pas le courant électrique, et évacue la chaleur produite, en plus de les refroidir avec efficacité. La recherche vise à comprendre les effets du contrôle du transfert thermique, dits thermofluidiques, dans les systèmes immergés avec la mise au point de prototypes utilisant ce refroidissement qui pourront être testés en contexte industriel.
(Pour voir la vidéo expliquant cette technologie et le projet de recherche, sur YouTube, cliquer ici)
« Nous sommes fiers d’amener cette technologie de refroidissement avant-gardiste au niveau que l’exige maintenant le marché, afin de livrer une solution d’une grande fiabilité de performance et de la valeur par rapport aux systèmes conventionnels », a commenté Marc-Antoine Pelletier, associé principal chez Systemex Énergies. Autre partenaire, Patrice Lavoie, vice-président chez Varitron Technologies, a ajouté : « Cette technologie va permettre à nos clients d’augmenter significativement la performance de l’électronique par une adaptation de produits existants ou futurs ».
Les étudiants à la maîtrise et au doctorat engagés dans ce projet de la Chaîne d’innovation intégrée pourront par ailleurs acquérir une expérience de recherche industrielle enrichissante en touchant à des équipements de classe mondiale, tout en développant de solides aptitudes en recherche, en ingénierie, en gestion de projet et en travail collaboratif.
Sur la photo d’introduction, de g. à d., Pr Julien Sylvestre, Jérémy Roussel-Francoeur, stagiaire, Jean-François Morissette, professionnel de recherche, Omidreza Ghaffari, chercheur postdoctoral, Francis Grenier, ingénieur chez Systemex Énergies, Simon Jasmin, directeur des technologies chez Systemex Énergies, et Patrice Lavoie, vice-président, ventes et développement des affaires pour Varitron Technologies.
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