La science et la magie ont trouvé un lieu commun lors des premiers Feux de l’innovation, le 8 aout, une soirée de réseautage organisée par le Groupe de partenariats d’affaires de l’Université de Sherbrooke. L’étincelle a dû jaillir entre les tandems créés spécialement pour la séance de réseautage, alors que 60 rencontres se sont déroulées entre des acteurs de la recherche, gens d’affaires et fondations situées à proximité du Campus de Longueuil de l’UdeS, où se tenait la rencontre, qui devait se terminer avec les feux d’artifice de la finale de l’International des Feux Loto-Québec à La Ronde.
L’idée d’organiser un évènement de maillage découle de la première initiative en ce sens initiée par le Groupe de partenariats d’affaires, l’an dernier, qui a orchestré le Tailgate de l’innovation, à l’occasion du lancement de la saison du Vert & Or, l’équipe de football de l’Université de Sherbrooke. Succès immédiat : 125 participants ont pris part au rendez-vous. « Nous avons décidé de réinventer le concept au Campus de Longueuil et de le faire coïncider avec la finale des feux d’artifice », explique Serge Beaudoin, ing., et directeur partenariats d’affaires.
D’entrée de jeu, différents partenaires ont présenté leurs services aux entreprises ou en matière de soutien à la recherche, dont Hélène Fortier, agente de promotion des partenariats de recherche au Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), Jérôme Cabana, spécialiste du développement des affaires chez Mitacs, organisme sans but lucratif qui met en œuvre des programmes de recherche et favorise des partenariats en innovation industrielle et sociale, ainsi que Geneviève Bourgoing, directrice principale, soutien aux entreprises à Développement économique de l’agglomération de Longueuil (DEL).
Mention spéciale à cette soirée réussie, à laquelle 120 personnes se sont inscrites, organisée par le stagiaire COOP du Groupe de partenariats d’affaires, Sasha Audet. L’étudiant en communication a mené le projet des Feux de l’innovation à terme, animant les réunions, rédigeant les communications tout en ayant réservé le traiteur. « Nous avons eu un service clé en main, souligne M. Beaudoin. On crée un effet « wow » lorsqu’on met en lien des entreprises, des chercheurs et des jeunes passionnés, comme Sasha, qui nous apportent des idées nouvelles, qui sont créatifs et qui pensent en dehors des carcans. »
Place à la magie!
En conférence, deux personnalités ayant la passion de la science en commun ont parlé de leur parcours professionnel qui les a menés l’un vers le monde de l’éducation, l’autre vers les arts de la scène. Yannick Bergeron assurait la « première partie » – selon ses mots – de l’illusionniste Luc Langevin. M. Bergeron, 40 ans, a raconté comment il va voulu faire plaisir à son père en se dirigeant vers une carrière « innovante » en médecine dentaire à l’université. Son chemin – pas tout à fait tracé d’avance – l’a ensuite fait bifurquer vers l’enseignement des sciences.
« Je voulais révolutionner le monde de l’enseignement! » a-t-il lancé, vibrant d’ambition. Ce qu’il a réussi à faire, en revêtant un sarrau multicolore, en développant une Académie des sciences au Collège St-Jean-Vianney où il enseigne et avec la mise sur pied des Nuits blanches de sciences. « Lors de ces nuits blanches, on prépare de la crème glacée à l’azote liquide ou des blobs, cette substance mi-solide, mi-liquide », cite-t-il en exemple.
La mission qui l’anime : permettre aux jeunes de rester curieux et – peut-être bientôt – révolutionner le monde de l’enseignement primaire avec une trousse de « recettes » d’expériences scientifiques prêt-à-usage qu’il espère un jour commercialiser. Avis aux intéressés.
Prenant la relève, Luc Langevin s’est raconté, lui qui voulait devenir magicien professionnel dès l’âge de 6 ans. Cette passion ne s’étant pas atténuée au fil des ans, il s’est isolé dans un monastère vers 16 ou 17 ans pour s’interroger sur son avenir. « J’ai réfléchi et analysé comment je pourrais intégrer la science (une autre de ses passions) à ma magie pour donner une crédibilité à la magie et la rendre accessible au public », a-t-il partagé.
Pari qu’il a réussi, révèle-t-il, en devenant millionnaire à 33 ans. En partie en raison de sa carrière à la télé, mais également à l’aide des placements réalisés par son frère, conseiller financier. « Il faut savoir bien s’entourer, a-t-il souligné avec conviction. La force d’une équipe est importante, entourez-vous de gens qui vont vous pousser, mais surtout soyez empathiques pour comprendre l’opinion des autres, qui pourront compenser vos faiblesses. Pour cela, il faut de la sagesse et de l’humilité. »
Dans son discours, il a rappelé que la magie lui a permis de s’émanciper du petit garçon timide qu’il a été tout en développant son côté émotif et son empathie. Offrant quelques conseils, appris par expérience et tirés de ses observations, Luc Langevin a démystifié la notion de « sagesse du groupe » (wisdom of crowd), qui va à l’encontre de la croyance populaire que le quotient intellectuel baisse lorsque des individus se rassemblent en groupe. Il a par ailleurs souligné que la créativité est un muscle qui se développe avec l’usage.
Abolir le gouffre entre industries et universités
En entrevue avec Électricité Plus, Vincent Aimez, vice-recteur à la valorisation et aux partenariats, s’est montré satisfait de la tournure des Feux de l’innovation, qui a favorisé le réseautage entre le Groupe de partenariats d’affaires et les entrepreneurs présents à la soirée. « En un an, les services aux partenaires ont connu un important taux de croissance. On a saturé plusieurs laboratoires de professeurs. Ce Groupe cimente la relation avec nos industries et contribue à briser les barrières de communication entre le milieu des affaires et les universités. »
En effet, le Groupe sert d’intermédiaire entre les entrepreneurs confrontés à des problèmes qui nécessitent de la recherche et les chercheurs de divers départements, dont ceux de génie, de l’Université de Sherbrooke.
Enfin, M. Aimez se réjouit que le taux de placement des finissants au doctorat et au postdoctorat chez les industriels de la région de l’Estrie et de la Montérégie frise le 100 %.
Sur la photo d’introduction, Abdelouahab Mekki Berrada, directeur des études de premier cycle en administration, Émélie Corriveau, directrice adjointe du Centre Laurent Beaudoin, tous deux de l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke, Luc Langevin, illusionniste, Vincent Aimez, vice-recteur à la valorisation et aux partenariats de l’Université de Sherbrooke, Yannick Bergeron, professeur de chimie au Collège St-Jean-Vianney, François Gravel, directeur administratif du Campus Longueuil, Sasha Audet, stagiaire COOP et organisateur de l’évènement, Serge Beaudoin, directeur partenariats d’affaires, et Geneviève Bourgoing, directrice principale, soutien aux entreprises à Développement économique de l’agglomération de Longueuil.
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