
Plusieurs scénarios démontrent que le pays se dirige vers une demande amplifiée d’électricité, ce qui entraînera des investissements massifs pour produire, distribuer et utiliser cette énergie, constatent l’Institut de l’énergie Trottier de Polytechnique Montréal et le Pôle e3 de HEC Montréal. Les deux entités ont lancé, le 19 septembre, le rapport Perspectives énergétiques canadiennes 2018, un document qui projette l’évolution du secteur énergétique jusqu’en 2050.
Le rapport propose quatre scénarios de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES) à un scénario de référence – premier exercice de ce genre effectué depuis dix ans. « On y examine à la fois les transformations qui en découlent au niveau national et province par province, tenant compte des importantes différences entre les profils énergétiques de celles-ci », précise Simon Langlois-Bertrand, co-auteur du rapport et chercheur spécialiste des questions énergétiques.
Les pistes explorées permettent d’évaluer le cout et l’impact de ces trajectoires visant à atteindre les objectifs de réduction de GES. La modélisation prouve qu’il est possible de réduire de 80 % les GES liés à l’énergie d’ici 2050 sans impact sur l’accès à l’énergie pour les consommateurs. Toutefois, le Canada, 6e producteur d’énergie, 5e exportateur net d’énergies et 8e consommateur global d’énergie au monde, doit entreprendre un virage énergétique majeur.
Grand émetteur de GES, le secteur des transports sera particulièrement ciblé pour diminuer les besoins énergétiques, effectuant d’important gains d’efficacité énergétique avec l’utilisation grandissante des moteurs électriques en remplacement des moteurs à combustion interne. Fait avéré, les mesures de lutte aux changements climatiques restent insuffisantes pour atteindre l’objectif canadien de réduire de 30 % les émissions de GES par rapport à 2005 d’ici 2030.
En résumé, les tendances observées sont que le pays n’aura pas à installer autant de capacité de production d’énergie renouvelable que les autres pays en raison de ses réservoirs hydroélectriques considérables; la production éolienne devient dominante d’ici trois décennies surpassant l’hydroélectricité pour représenter 46 % de la puissance totale installée; on prévoit également une augmentation de la production hydroélectrique en 2050. L’énergie photovoltaïque grugera une part limitée du marché en 2030, mais croîtra dans les décennies à venir pour dépasser le nucléaire. Sa production totale demeurera toutefois en deçà de 10%.
Les scénarios utilisés sont le PRO, un scénario provincial qui impose des objectifs provinciaux propres à chaque province, le FED, scénario fédéral qui utilise les objectifs nationaux pour 2030 et 2050 préconisant que toutes les réductions soient réalisées à la grandeur du Canada, le FIM, scénario également fédéral assorti d’achats sur le marché international du carbone, et le 80P, qui instaure une réduction de 80 % des GES d’ici 2050 par rapport au niveau de 1990.
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