
Il s’agit d’une première historique : Hydro-Québec a nommé pour la première fois une femme à la barre de son conseil d’administration, la présidence représentant une fonction névralgique d’intermédiaire entre le conseil et l’équipe de direction dirigée par le président-directeur général (PDG) Éric Martel. Administratrice aguerrie, la nouvelle présidente, Jacynthe Côté, a fait sa marque dans le secteur de l’aluminium cumulant une carrière de 26 ans chez Alcan.
Hydro-Québec vit ces jours-ci de profonds bouleversements au sein de son conseil d’administration, quelques semaines après que le parti de François Legault eut pris le pouvoir. Le président du conseil d’administration, Michael Penner, et la vice-présidente Michelle Cormier ont pris la porte de sortie tandis que Québec a nommé à la présidence Jacynthe Côté, la première femme à la tête du conseil.
Chimiste de formation, Jacynthe Côté a œuvré une bonne partie de sa carrière chez Alcan, occupant divers postes de direction, entre autres en ressources humaines, en environnement, en santé et en sécurité durant ses 26 ans dans l’entreprise. Elle a grimpé les échelons jusqu’au poste de présidente et chef de la direction, siège qu’elle a pris de 2009 à 2014.
Après l’acquisition d’Alcan par Rio Tinto, elle a dirigé l’unité d’exploitation Métal primaire de Rio Tinto Alcan durant quelques années.
Son parcours professionnel démontre également un intérêt marqué pour la fonction d’administrateur alors qu’elle s’implique sur les conseils d’administration de la Banque Royale du Canada, de Transcontinental et de Finning International, en plus d’avoir été jusqu’ici administratrice de Suncor. Elle préside par ailleurs le c.a. d’Alloprof et de la Fondation CHU Sainte-Justine.
Le mandat de Mme Côté se prolonge sur cinq ans, et il est renouvelable une seule fois.
Manque de confiance
Mme Côté remplacera Michael Penner, qui a démissionné sous prétexte que sa confiance envers Éric Martel, PDG d’Hydro-Québec, a été « ébranlée », selon La Presse, qui a obtenu copie de la lettre de démission de M. Penner. Ayant été nommé par Philippe Couillard, il semble que son départ était prévisible compte tenu de la récente élection de la Coalition Avenir Québec, ce poste étant au cœur des luttes partisanes.
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Selon le bureau d’enquête du Journal de Montréal, Michael Penner aurait manœuvré auprès de Québec pour obtenir la démission d’Éric Martel, qui s’opposait au projet éolien Apuiat. Dans une lettre au gouvernement, M. Penner a accusé M. Martel de manque de transparence dans un cas d’inconduite sexuelle d’un membre de la haute direction. Il se préoccupait en outre de pratiques contraires à la politique de rémunération incitative d’Hydro-Québec, toujours selon le Journal de Montréal.
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La Presse cite également un vice-président suspendu pour cause d’allégations de harcèlement psychologique et le cas d’un autre vice-président visé par des allégations d’inconduites.
Dans un communiqué laconique, Hydro-Québec a annoncé la nomination de Jacynthe Côté, et a remercié M. Penner ainsi que Mme Cormier pour leur « contribution » et leur « engagement ». La société d’État a souhaité la bienvenue à Mme Côté tout en lui assurant « toute la collaboration nécessaire à la réalisation de son mandat ».
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