Le gouvernement du Québec a envoyé un avertissement à Hydro-Québec dans un avis préalable à une ordonnance lui réclamant de cesser les rejets de sédiments dans les milieux humides et hydriques sur le chantier de transport électrique Grand-Brûlé-Saint-Sauveur, dans les Laurentides. Cet avis a été envoyé à la suite de plusieurs entorses à la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE) de la part d’Hydro-Québec et de deux sous-traitants, qui ont reçu au total 12 avis de non-conformité ayant mené à des sanctions pécuniaires de 15 000 $.
Par cet avis, la ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) Marie-Chantal Chassé mentionne qu’elle entend ordonner à Hydro-Québec de « cesser des rejets de sédiments » et « d’implanter les mesures de contrôle appropriées ». En outre, la société d’État devra veiller à l’efficacité de ces mesures, à les entretenir et à les bonifier au besoin afin de prévenir tout rejet de sédiment dans les milieux humides et hybrides susceptibles d’être affectés par les travaux.
Rappelons que le projet de ligne électrique Grand-Brûlé vise à relier une ligne à 120 kV existante située entre Saint-Sauveur et Saint-Agathe au poste hydroélectrique de Mont-Tremblant.
« Nous avons entendu les inquiétudes de la population au regard de la protection de l’environnement et des milieux humides et hydriques. Nous souhaitons transmettre un message clair à Hydro-Québec [pour que les] travaux réalisés [soient] faits dans le respect de l’environnement. À la suite des nombreuses interventions du MELCC, notamment pour faire cesser les déversements de sédiments, j’utilise maintenant les recours à ma disposition afin d’assurer la protection de l’environnement et le respect des conditions initiales qui avaient été imposées à Hydro-Québec », a signifié par communiqué la ministre Chassé.
Plan de contrôle et remise en état des milieux
Dans les 30 jours suivant l’ordonnance à venir, la ministre demandera à Hydro-Québec de soumettre un plan de contrôle des sédiments et de remise en état des milieux humides et hydriques. La mise en œuvre de ces travaux cités dans le plan de contrôle devra être réalisée par Hydro-Québec. Par la suite, durant trois ans, la société d’État aura à remettre un rapport de suivi annuel sur la végétalisation de ces milieux.
Ces mesures disciplinaires font suite à de nombreuses inspections effectuées par le MELCC depuis le début des travaux de la ligne Grand-Brûlé, qui démontrent qu’Hydro-Québec n’a pas respecté les dispositions de l’autorisation qui lui a été accordée le 25 aout 2017. La société d’État dispose de 15 jours pour présenter « ses observations » avant la signature de l’ordonnance par la ministre Chassé.
Sur la photo d’introduction, une coulée de boue déversée dans le lac Massie provenant du chantier d’Hydro-Québec. Les dégâts à Saint-Adolphe-d’Howard avaient fait couler beaucoup d’encre l’été dernier. Une firme indépendante mandatée par Hydro-Québec fait actuellement la lumière sur les effets des déversements de sédiments sur la qualité de l’eau et l’habitat du poisson dans les lacs Massie et des Trois-Frères. (Pour lire un reportage du Devoir à ce sujet, cliquer ici.)
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