Maxime Gagné, manœuvre pour l’entreprise Gouttières Côte-Nord, a subi de graves brûlures sur l’ensemble de son corps, le 31 mai, alors que, juché sur le balcon au deuxième étage d’un immeuble d’habitation à Sept-Îles, il a reçu une décharge électrique provenant d’une ligne électrique de 14,4 kV à proximité du bâtiment, et que ses vêtements ont pris feu après une détonation.
La gouttière a court-circuité la ligne électrique de 14,4 kV vers la structure métallique de l’escalier entourant le balcon sur lequel se trouvait le travailleur et il y a absence de méthode de travail sécuritaire pour des travaux près d’une ligne électrique, a conclu au terme de son enquête la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). M. Gagné a été victime de cette électrisation alors qu’il manipulait, avec l’un des propriétaires de Gouttières Côte-Nord, une gouttière de plus de 15 mètres afin de la mettre en place.
Après l’accident, la CNESST a ordonné à Gouttière Côte-Nord de cesser ses travaux d’installation près de la ligne électrique, en plus de lui interdire l’utilisation de sa plateforme élévatrice afin qu’elle soit inspectée pour démontrer sa conformité. L’employeur s’est plié à ces exigences. Le rapport d’enquête note par ailleurs que le travailleur n’a reçu aucune formation pour la pose de gouttières et des dangers associés. La CNESST a exigé de l’employeur qu’il élabore un programme d’accueil et d’intégration des nouveaux employés.
Une amende – pouvant varier de 16 793 $ à 67 176 $ – a été imposée à Gouttières Côte-Nord.
Prévention de l’électrisation
Pour éviter un tel accident, la CNESST rappelle qu’il est primordial de prendre les dispositions nécessaires avec l’entreprise d’exploitation d’énergie électrique, comme Hydro-Québec, avant de débuter les travaux pour s’assurer de la sécurité des lieux. Cette entreprise pourra, par exemple, installer des protecteurs de conducteurs durant une courte période. Autre mesure de sécurité : vérifier qu’en aucun temps des personnes, des outils, des équipements ou des matériaux se situent à moins de trois mètres d’un fil à moyenne tension pendant des travaux.
Lors de cet accident, il y avait un espace de 0,95 mètre pour passer la gouttière entre les fils de l’entrée électrique et la ligne électrique de 14,4 kV – une distance insuffisante pour assurer la sécurité des travailleurs.
Dans un document d’information relatif au danger d’électrisation avec une ligne aérienne sous tension, la CNESST rappelle que 600 électrisations ou brûlures par contact électrique se produisent chaque année en milieu de travail. (Pour consulter la fiche concernant les mesures de prévention que l’employeur doit prendre ainsi que les dangers auxquels s’exposent les travailleurs, cliquer ici)
Les conclusions de l’enquête ont été transmises à l’Association de la construction du Québec (ACQ) et à l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ). Le rapport sera diffusé dans les établissements de formation ayant des programmes d’études liés au secteur du bâtiment et des travaux publics.
Pour consulter le rapport d’enquête complet, cliquer ici.
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