
Après plusieurs cas d’intoxication au monoxyde de carbone en milieu de travail répertoriés en Estrie dans la dernière année, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) s’inquiète pour les travailleurs de la construction, particulièrement touchés lors des périodes de grands froids.
La CNESST rappelle d’utiliser les équipements motorisés dans des endroits fermés ou semi-fermés avec prudence, au risque d’exposer les travailleurs à de graves dangers d’intoxication au monoxyde de carbone (CO). Le problème touche principalement le secteur de la construction, qui utilise couramment des équipements actionnés par un moteur à combustion interne, dont des scies à béton, plateformes élévatrices, charriots élévateurs ou l’aplanisseuse de béton.
En Estrie, la direction de santé publique déclare que 19 travailleurs ont été intoxiqués au monoxyde de carbone et qu’une travailleuse en est décédée, en 2018 – un record depuis 2010. Le décès concerne une employée d’un camion de cuisine de rue, Lucie Lamarche, qui est entrée dans le camion dont les portes étaient fermées, alors qu’une génératrice à essence fonctionnait. Exposée à des concentrations élevées de monoxyde de carbone, elle a eu le temps d’arrêter la génératrice avant de perdre connaissance.
Pour trouver le rapport d’enquête relatif à ce cas, cliquer ici
L’intoxication au CO est sournoise puisqu’il s’agit d’un gaz asphyxiant sans couleur, sans odeur et sans saveur. La CNESST en a répertorié 150 cas dans les milieux de travail québécois, dont cinq mortels, entre 2013 et 2017.
Mesures préventives
Pour diminuer les risques d’intoxication au CO, la CNESST recommande d’acheter ou de louer des appareils ou des outils non polluants (électriques), de placer les moteurs à l’extérieur du bâtiment dès que c’est possible, d’éviter l’utilisation de plusieurs véhicules, équipements et outils simultanément, de laisser les portes et fenêtres ouvertes, dans la mesure du possible, ou de s’assurer que les lieux sont bien ventilés.
L’employeur doit sensibiliser ses employés aux risques et moyens de prévention de l’intoxication au monoxyde de carbone, doit entretenir et ajuster les moteurs à combustion régulièrement ainsi que mettre en place un détecteur de monoxyde de carbone à usage industriel. Les travailleurs à risque peuvent aussi se protéger avec un détecteur personnel doté d’un avertisseur sonore et visuel ou un appareil de protection respiratoire à adduction d’air ou un respirateur autonome.
L’inhalation de CO peut causer des maux de tête, des nausées, des vomissements, des étourdissements, des troubles de la vision ou du jugement, une sensation de sommeil, des convulsions ou une perte de conscience. Si vous affichez l’un de ces symptômes, quittez les lieux en laissant les accès ouverts et contactez les services d’urgence.
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