
Plusieurs projets de développement figurent dans les cartons d’Hydro-Québec en 2019. Parmi ceux qui cheminent : la ligne à 735 kV entre les postes Micoua et Saguenay, qui fait l’objet d’une commission d’enquête du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), la construction du poste des Irlandais, à Montréal, en processus de présentation publique, et la relance du projet hydroélectrique Manouane Sipi.
Corridor Manic-Québec
Le projet de ligne reliant la Côte-Nord au Saguenay fait l’objet d’une consultation environnementale menée par le BAPE. L’organisme doit remettre son rapport le 20 mai.
Depuis le début des consultations, le projet de ligne se bute une certaine résistance, entre autres de la part de l’Association québécoise des consommateurs industriels d’électricité, de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique ainsi que de certains citoyens et regroupements, a rapporté récemment Radio-Canada. (Voir les reportages de Radio-Canada sur le projet et les audiences publiques.)
Évalué entre 700 et 800 M$, le projet vise à renforcer le corridor Manic-Québec, à réduire les pertes énergétiques, à maintenir la fiabilité du réseau et à améliorer la flexibilité d’exploitation du réseau. Selon Hydro-Québec, la nouvelle ligne d’environ 250 km contribuera au transit de la puissance électrique produite par les centrales situées à la Baie‑James et sur la Côte-Nord. Elle s’ajoutera aux cinq lignes à 735 kV du corridor mises en services entre 1965 et 1973.
De plus, elle permettra de s’adapter aux changements survenus depuis 2011, notamment la diminution de la consommation sur la Côte-Nord et la fermeture des centrales thermiques de Tracy et de La Citière ainsi que de la centrale nucléaire Gentilly‑2. Ces fermetures ont entrainé une augmentation du transit d’énergie vers les grands centres de consommation et une baisse de la fiabilité du réseau de transport.
Le projet de construction prévoit également l’ajout d’équipements et l’agrandissement du poste du Saguenay. La construction s’échelonnerait de 2019 à 2022, année de mise en service de la ligne.
Nouveau poste au centre-ville
Le projet de construction du poste des Irlandais à 315-25 kV à Montréal est à l’étape des séances d’information. Jusqu’au 14 mars, les citoyens et organisations intéressés peuvent en savoir plus sur le projet, sur la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement ainsi que sur le processus de consultation publique du BAPE. Ils peuvent aussi demander une consultation publique.
Estimé à 100 M$, le projet répondra aux besoins croissants d’électricité du quartier Griffintown, du faubourg des Récollets et du centre-ville de Montréal, qui connaissent un boum de constructions résidentielles. Le poste électrique pourrait s’installer sur un terrain industriel appartenant à Hydro-Québec près du poste Viger, entre le chemin des Moulins, la rue Bridge et la rue des Irlandais.
D’une superficie de 30 600 m², le poste aura un bâtiment de maintenance et un bâtiment de manœuvre et de commande. Au début de ses opérations, il fonctionnera avec deux transformateurs à 315-25 kV pour fournir 18 départs de lignes à 25 kV. À terme, il utilisera quatre transformateurs pour offrir jusqu’à 42 départs de distribution.
Le terrain visé héberge présentement une cimenterie et un stationnement, ce qui entraînera des travaux de décontamination et d’aménagement. De plus, une partie du terrain est prévue pour un projet de commémoration pour les 6 000 Irlandais décédés du typhus en 1847-1848, ce qui pourrait susciter de l’opposition au sein de la population. Si la construction du poste va de l’avant, Hydro-Québec prévoit enregistrer les vestiges archéologiques et effectuer des fouilles complémentaires.
Hydro-Québec estime que le réseau actuel à 120 kV atteindra sa capacité maximale dans les prochaines années et sera insuffisant pour soutenir l’arrivée du Réseau électrique métropolitain (REM), qui sera alimenté par l’électricité entre le pont Champlain et la gare Bonaventure. La mise en service du poste est prévue pour 2023.
Feu vert à la centrale Manouane Sipi
Le projet de minicentrale hydroélectrique Manouane Sipi, à La Tuque, a finalement signé avec Hydro-Québec son contrat d’approvisionnement d’électricité après une dizaine d’années d’incertitudes, a rapporté en février Le Nouvelliste. La centrale, dont la construction avoisinerait 100 M$, aura deux groupes turboalternateurs pour offrir une puissance de 22 MW. Sa production annuelle est estimée à 103 900 MWh.
(L’article du Nouvelliste sur la centrale Manouane Sipi.)
Réalisé en partenariat avec la ville de La Tuque et les Atikamekw de Wemotaci, le projet devrait avoir des retombées économiques de 60 M$ sur 40 ans. Le contrat d’achat d’électricité a été signé pour une période de 20 ans avec possibilité de renouvellement. La minicentrale devrait entrer en service en 2024.
La construction de la minicentrale Manouane Sipi avait été mise en péril en 2013, lorsque le gouvernement de Pauline Marois avait mis fin au programme de petites centrales hydroélectriques en invoquant le contexte de surplus énergétique. (Voir l’article d’Électricité Plus sur la fin des minicentrales). L’année suivante, le gouvernement de Philippe Couillard revenait au pouvoir et réinstaurait le programme.
Deux autres projets, qui faisaient partie du même programme d’achat, attendent leur tour, soit les minicentrales Chute du Six Milles et Chute du Quatre Milles, sur la Côte-Nord.
Sur la photo d’introduction, la minicentrale de la 11e Chute de la rivière Mistassini. Inaugurée en 2018, elle a un contrat d’approvisionnement en électricité avec Hydro-Québec Distribution.
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