Une étude réalisée par la firme KPMG pour le compte de Propulsion Québec et dévoilée le 5 septembre conclut que le Québec peut exploiter ses nombreux atouts pour développer l’industrie des batteries lithium-ion, profiter de la progression fulgurante du marché des véhicules électriques, et éviter que des intérêts étrangers tirent profit à sa place de ses matières premières.
Le gouvernement prêt à s’impliquer
Lors du lancement de l’étude, le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon a annoncé qu’Investissement Québec prévoit lancer dans les prochains mois une stratégie pour le secteur des batteries lithium-ion. «On n’a pas le choix, a-t-il dit. Il faut contrôler le minerai pour éviter qu’il s’en aille à l’extérieur; je veux qu’on le convertisse ici.»
Le Québec possède en effet des ressources minières – lithium, graphite, fer, phosphate, nickel et potentiellement cobalt – qui peuvent être transformées en minéraux de «grade batterie». De l’avis de KPMG, le plan devrait prévoir le raffinement de ce minerai au Québec.
La phase suivante verrait la création d’une usine de fabrication de batteries. Le ministre Fitzgibbon reconnait qu’il s’agit d’un projet extrêmement couteux, mais qu’il saura surement éveiller l’intérêt du secteur privé. Il a affirmé que le gouvernement du Québec n’en serait certainement pas l’actionnaire principal, mais qu’il peut en être l’initiateur.
Forces et faiblesses du Québec
Pour développer cette industrie, le Québec possède plusieurs atouts: la présence de matières premières (dont lithium, graphite, nickel, manganèse, cobalt, aluminium et cuivre); des expertises industrielles et technologiques mobilisables; une source d’énergie propre et compétitive; la capacité de produire selon des normes environnementales élevées; la proximité des constructeurs automobiles américains; des infrastructures logistiques et de transport adéquates; un gouvernement qui soutient le projet.
En revanche, le Québec doit relever plusieurs défis. Parmi eux, une filière fragmentée, des acteurs de petite taille et une faible présence des grands manufacturiers de batteries. Aussi, des chaines d’approvisionnement et logistique peu intégrées avec les chaines mondiales existantes et une absence de structures de recyclage de batteries.
Plusieurs projets très prometteurs de récupération de matériaux et de recyclage de batteries sont toutefois en développement au Québec et passeront en phase pilote au cours de 2020.
L’étude de KPMG est accessible sur le site de Propulsion Québec.
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