
À quelques jours des élections fédérales, les partis dans la course rivalisent de promesses plus vertes les unes que les autres, notamment en ce qui a trait à l’électrification des transports et aux maisons écoénergétiques.
Véhicules électriques
Le Bloc québécois veut remplacer la flotte de véhicules fédéraux par des véhicules verts et offrir un rabais supplémentaire aux ménages à faibles revenus qui font l’acquisition d’un véhicule électrique. Les transporteurs scolaires pourront pour leur part emprunter au taux du gouvernement du Canada, plus avantageux que celui du marché, pour acheter des autobus électriques. Ottawa assumerait les intérêts pendant cinq ans. Le Bloc estime à 14 millions $ le cout de cette mesure pour le Québec. Il promet que les autobus scolaires électriques représenteront 50 % des nouveaux achats d’ici cinq ans et 75 % d’ici 10 ans.
Le Parti libéral propose une aide de 5000 $ aux acheteurs d’une voiture électrique ou à hydrogène de moins de 45 000 $, ainsi qu’une déduction fiscale pour les entreprises qui opteraient pour ces véhicules. Ils souhaitent ainsi que seuls des véhicules à zéro émission soient vendus au pays dès 2040. Les libéraux prévoient aussi 130 millions $ de dollars sur cinq ans pour développer un réseau de stations de recharge partout au pays.
Le Parti conservateur financerait les équipements de bornes de recharge, mais sans donner plus de détails.
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) souhaite que tous les véhicules de la flotte fédérale soient électriques et construits au Canada d’ici 2030 et qu’en 2040 tous les nouveaux véhicules vendus au pays soient zéro émission. Le parti maintient la subvention de 5000 $ annoncée dans le dernier budget pour l’achat de véhicules électriques, mais ajoute l’exemption de la TPS pour la classe moyenne. L’incitatif à l’achat de véhicules zéro émission construits au Canada grimperait à 15 000 $ par famille et les réseaux de recharge seraient améliorés.
Le NPD prévoit relancer le Fonds d’innovation pour le secteur de l’automobile avec un investissement de 300 millions $. De plus, il veut faciliter l’accès à l’assurance-emploi pour les travailleurs qui sont encore en poste, mais dont l’emploi est dans une industrie menacée par la transition énergétique. Le parti favoriserait la fabrication canadienne de piles et les solutions de stockage d’énergie.
Le Parti vert interdirait la vente d’autos à combustion interne d’ici 2030, exempterait les véhicules électriques ou à émission zéro de la taxe de vente fédérale, et mettrait en place un système pancanadien de chargement des véhicules électriques.
Le Parti populaire s’oppose pour sa part aux subventions à l’achat de véhicules électriques.
Maisons écoénergétiques
Tant les libéraux que les conservateurs ont annoncé des mesures pour aider les Canadiens à augmenter l’efficacité énergétique de leur demeure. Au Canada, les habitations et édifices commerciaux et institutionnels génèrent environ 12 % des émissions de gaz à effet de serre. Si l’on tient compte de l’électricité que consomment ces bâtiments, le taux de ces émissions grimpe à 17 %.
Le Parti conservateur ajouterait pendant deux ans un crédit d’impôt qui rembourserait 20 % des travaux d’amélioration énergétique de 1000 $ à 20 000 $, au cout de 900 millions de dollars par an. Les projets admissibles incluraient l’isolation, les chaudières à forte efficacité énergétique, les portes et fenêtres écoénergétiques, les systèmes de ventilation, de chauffage et de refroidissement ou l’installation de panneaux solaires. Les conservateurs élimineraient la TPS sur les factures de chauffage et d’énergie résidentielles.
De son côté, le Parti libéral promet que 1,5 million de maisons seront rénovées pour devenir plus écoénergétiques grâce à un programme de prêt sans intérêt de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) pouvant atteindre 40 000 $. Les acheteurs d’une maison certifiée zéro-émission auront droit à jusqu’à 5000 $ en subvention. Les libéraux investiraient 100 millions de dollars dans la formation de travailleurs qualifiés pour réaliser ces objectifs. Les couts du programme, financé en grande partie par la SCHL, sont estimés à 370 millions de dollars en 2020-2021 et à 432 millions en 2023-2024.
Le NPD propose de donner accès aux propriétaires à des prêts à faibles taux d’intérêt pour encourager les économies d’énergie. Il veut améliorer la consommation énergétique de tous les logements au Canada d’ici 2050, dont la moitié d’ici 2030. De plus, le parti propose qu’un travailleur qui œuvre dans une industrie touchée par la transition énergétique puisse toucher à la fois son salaire et des prestations d’assurance-emploi pendant qu’il suit une formation pour se recycler dans une industrie plus verte.
Le Bloc québécois ramènerait le programme ÉcoÉNERGIE pour la rénovation résidentielle, en y ajoutant un volet pour les bâtiments commerciaux.
Le Parti vert financerait les améliorations écoénergétiques des bâtiments et l’installation d’appareils produisant de l’énergie renouvelable au moyen de subventions directes, de prêts sans intérêt et de remboursements basés sur les économies de couts et d’énergie. De plus, toute nouvelle construction devrait être à zéro émission d’ici 2030.
Quant au Parti populaire, il n’a pas annoncé d’engagements fermes sur le sujet.
Pour découvrir les promesses des partis fédéraux dans la présente course électorale, il y a le comparateur des partis conçu par les journalistes de Radio-Canada.
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