La Ville de Québec propose au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Québec-Université Laval de lui fournir de la vapeur provenant de la récupération de matières organiques pour chauffer, climatiser et alimenter en électricité l’Hôpital de l’Enfant-Jésus (HEJ).
Le projet prévoit l’amélioration de l’incinérateur de la Ville de Québec, l’installation d’une conduite souterraine de 2,2 kilomètres pour transporter la vapeur produite en surplus vers une centrale de triénergie à construire sur le site de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus. La triénergie permet de produire et de valoriser simultanément de l’énergie électrique, de l’énergie mécanique et de l’énergie thermique.
La vapeur excédentaire produite à l’incinérateur à partir des déchets organiques de la municipalité sera transformée en énergie pour répondre aux besoins de l’hôpital. Selon les études, elle comblera 100 % de ses besoins en vapeur, ainsi que 98 % du chauffage, 95 % de la climatisation et 18 % de l’électricité dont l’HEJ a besoin pour fonctionner. En cas de panne majeure des installations, la centrale énergétique actuelle de l’hôpital assurera la relève.
La Ville de Québec demeure responsable de l’exploitation et de l’entretien de l’incinérateur et des conduites installées pour alimenter la centrale de triénergie en vapeur. Le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Québec-Université Laval exploitera et entretiendra à ses frais la centrale et deviendra un client prioritaire pour l’achat de vapeur produite par l’incinérateur de la Ville de Québec.
Un investissement de 41 millions
Le projet est estimé à 41 millions de dollars et serait financé par les trois paliers de gouvernements. La plus large part, soit 16 millions, serait assumée par Ottawa via son programme des infrastructures vertes. Le programme provincial d’électrification des transports et des changements climatiques fournirait 13 millions et la Ville de Québec 11 millions. À ce jour, seule la contribution de la municipalité est assurée, les gouvernements provincial et fédéral étudiant toujours le dossier.
La Ville de Québec estime que son investissement se financera en quatre ans grâce aux couts évités pour le traitement de l’eau potable (équivalent à 60 millions de litres d’eau qui n’auront pas besoin de traitement), les frais de pompage et les redevances. Des économies évaluées à deux millions par année pour l’HEJ et un million pour la Québec. La Ville admet que la période de rentabilité sera plus longue si les demandes de subventions gouvernementales sont refusées.
Par la suite, les bénéfices seront partagés équitablement entre la Ville de Québec et le CHU, selon une formule à établir
Moins de GES et de pollution
Grâce à ce partenariat avec la Ville de Québec, l’HEJ devient le seul site hospitalier presque entièrement carbone neutre au Québec. Outre les d’économies pour le traitement de l’eau potable, le projet permettra de réduire de 95 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre (GES) de l’établissement, soit 10 000 tonnes CO2, ce qui entrainera une amélioration de la qualité de l’air autour de l’établissement. L’HEJ devrait aussi réduire sa consommation d’eau potable de 60 millions de litres par année, l’équivalent de 2000 piscines hors terre de 18 pieds.
De plus, en réduisant la quantité de résidus organiques acheminés à l’incinérateur de la Ville de Québec, la Ville estime qu’elle diminuer les heures d’opération d’environ 30 %, ce qui réduira la pollution atmosphérique.
La Ville de Québec investira également dans la création et le développement d’un nouveau secteur industriel, le Projet de zone d’innovation du Littoral Est, afin de maximiser l’usage de la vapeur générée par l’incinérateur.
À Montréal, les systèmes de chauffage et de climatisation de la TOHU et du Cirque du Soleil, sont également alimentés grâce à la captation et la biométhanisation des gaz produits par la dégradation des déchets enfouis au Complexe environnemental Saint-Michel. Ce projet produit suffisamment d’électricité pour que les surplus générés par la trigénération soient vendus à Hydro-Québec 0,10 $ le kWh.
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