L’augmentation rapide du nombre véhicules électriques sur les routes canadiennes pose de grands défis aux exploitants d’électricité, aux services publics et aux sociétés pétrolières et gazières, mais tous les secteurs devraient anticiper les perturbations, indique un rapport du cabinet d’audit financier Ernest Young (EY) portant sur l’engouement des consommateurs envers les véhicules électriques.
Le rapport intitulé Canadian electric vehicle transition – the difference between evolution and revolution (ndlr: Transition des véhicules électriques au Canada – La différence entre évolution et révolution) décrit l’impact potentiel de l’augmentation de la propriété et de l’utilisation des véhicules électriques sur les secteurs de l’énergie et de l’énergie.
Les secteurs des combustibles et de l’électricité seront directement affectés par toute modification de la demande et de la distribution de leurs principaux produits. Cette perturbation nécessitera non seulement de grands changements dans les activités existantes, mais aussi une convergence et une intégration plus poussées des deux secteurs, indique EY.
Le rapport explique que «les sociétés [pétrolières et gazières] chercheraient à diversifier leurs portefeuilles en développant leur activité dans le secteur [de l’électricité et des services publics]».
Trois scénarios étudiés
Le rapport présente trois scénarios pour l’adoption de véhicules électriques: rapide, modéré et lent.
Dans le premier, les véhicules électriques – à batterie et hybrides rechargeables combinés –représentent 30 % de tous les véhicules en circulation au Canada d’ici 2030. Ils représentent 15 % dans le scénario modéré et 3 % dans l’optique d’une adoption plus lente. Un scénario qui semble déjà dépassé quand on sait que les véhicules électriques représentaient 2,3 % du marché en 2018.
EY identifie sept facteurs qui faciliteront l’adoption du véhicule électrique et huit qui la ralentiront. Les stratèges et les planificateurs de la société sont invités à prêter attention aux tendances qui se dessinent afin de déterminer le scénario qui est le plus susceptible de s’appliquer et d’agir en conséquence.
La liste des facilitateurs comprend des éléments tels que les politiques favorisant l’achat de véhicules zéro émission adoptées par le gouvernement, l’activisme des investisseurs, la tarification des émissions de gaz à effet de serre (GES) et le désir des consommateurs de faire partie de la solution climatique. Il omet toutefois de mentionner des couts de carburant et d’entretien moins élevés.
Parmi les irritants, le rapport mentionne le cout plus élevé des véhicules, le temps de charge et les performances de la batterie.
Gérer la transition
Le premier scénario, l’adoption rapide, sera motivé par des facteurs tels que la pression accrue des gouvernements fédéral et provinciaux pour augmenter le prix des émissions de gaz à effet de serre et supprimer les subventions aux combustibles fossiles.
En matière de gestion de la transition, le rapport de EY émet plusieurs recommandations pour aider les entreprises à gérer au mieux la transition.
Pour l’électricité et les services publics:
- préserver la stabilité du réseau en modifiant le mix électrique et la gestion de la demande;
- envisager des partenariats et des fusions pour contrer la concurrence accrue;
- cherchent à développer davantage leurs activités sur les marchés étrangers.
Pour le pétrole et le gaz:
- chercher à rééquilibrer les portefeuilles énergétiques;
- réduire les émissions de carbone dans le mix énergétique pour atténuer la hausse des prix du carbone et le risque lié au capital;
- augmenter le débit de gaz naturel pour alimenter les générateurs.
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