Dans son plan pour une économie verte, Québec annonce un investissement de 6,7 milliards de dollars sur 5 ans, afin de réduire les émissions de 12,4 millions de tonnes d’équivalent CO2 en misant principalement sur les secteurs du transport, du bâtiment et de l’industrie.
Le gouvernement prévoit combler 42 % des réductions de gaz à effet de serre pour atteindre l’objectif de 2030, soit de réduire les émissions de GES de 37,5 % comparativement à 1990. Des cibles ambitieuses qui seront difficiles à atteindre, selon plusieurs experts qui jugent nettement insuffisantes les mesures présentées par le gouvernement.
Trois axes d’intervention
Le plan de Québec mise sur trois secteurs clés, soit le transport, l’industrie, et les bâtiments, avec des objectifs respectifs de réduction de GES de 42, 41 et 13 %. Si on compare les sommes investies dans les trois secteurs aux diminutions attendues, il faudra investir 700 dollars par tonnes de GES pour électrifier les transports, 325 $/t GES pour les bâtiments, et 140 $/t de GES pour l’industrie.
Deux milliards de dollars sur cinq ans seront investis dans l’électrification des transports. La somme servira à maintenir les subventions du programme «Roulez vert», qui facilite l’achat de voitures électriques. Québec veut aussi électrifier progressivement les autobus et le transport de marchandises.
Parmi ses objectifs, Québec espère que 1,5 million de véhicules électriques (autos et camionnettes) rouleront sur nos routes d’ici 2030, contre environ 80 000 à l’heure actuelle. Cela équivaudrait à environ 30 % du parc automobile. Il souhaite également que 55 % des autobus et 65 % des autobus scolaires se déplacent à l’électricité. Le gouvernement fera aussi son effort afin que la totalité des véhicules légers, 25 % des camionnettes et 20 % des camions de sa flotte soient électriques.
Le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, a également confirmé que la vente de voitures et de véhicules utilitaires sport (VUS) à essence sera interdite d’ici 2035.
Le gouvernement refuse cependant d’imposer une taxe sur les véhicules polluants, comme le demandaient certains experts.
Quelques chiffres
Entre 1990 et 2017, les émissions de GES produites par les «camions légers», soit essentiellement les véhicules utilitaires sport, ont augmenté de 127 %, alors que leur nombre sur les routes a plus que doublé (253 %), selon le ministère de l’Environnement.
Dans l’ensemble, les émissions du secteur du transport routier ont augmenté de 49,6 % entre 1990 et 2017 pour représenter plus du tiers des GES du Québec. Selon les données officielles, l’échec du Québec à atteindre ses cibles climatiques s’explique en bonne partie par une croissance marquée des émissions de GES du secteur des transports.
Industrie et adaptation
Québec investira 630 millions de dollars dans le secteur de l’industrie, qui représente la deuxième source en importance de GES. La somme sera consacrée à des « aides à l’efficacité énergétique et à la conversion énergétique », ainsi qu’à d’autres mesures pour rendre le secteur « plus vert et plus compétitif ». Une autre somme de 550 millions doit permettre, d’ici 2030, de réduire de 50 % les émissions de GES du chauffage des bâtiments résidentiels, commerciaux et institutionnels.
D’autres mesures de réduction des GES sont prévues en agriculture, dans la gestion des matières résiduelles et en foresterie.
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