Entrée au service de l’ASFETM dès le début de l’association (Association sectorielle, Fabrication d’équipement de transport et de machines), en novembre 1986, Suzanne Ready y a travaillé un peu plus de 34 ans. Elle avait entrepris une retraite progressive en septembre dernier, à trois jours par semaine et, comme la plupart des gens travaillant en bureau, en télétravail depuis maintenant près d’un an, l’organisme de santé et sécurité du travail prêchant par l’exemple. La cloche de la récréation a sonné pour elle le jeudi 28 janvier dernier.
Détentrice d’un bac en sociologie et communication, qu’elle a bonifié d’une maitrise en communications, tous deux à l’Université de Montréal, Suzanne s’est affairée dès le départ à développer cet important secteur de l’organisation. Ceci l’a amenée à produire la revue d’information Santé Sécurité + pour laquelle, en plus d’en assurer la production, elle réalisait des reportages, surtout en faisant connaitre certaines entreprises membres ayant des aspects particuliers tout en étant des championnes de santé et sécurité.
À cela s’est ajoutée la publication d’une infolettre. La naissance d’internet a ensuite conduit au développement d’un site facilitant le rayonnement de l’association sectorielle. Puisque les services s’adressent au monde de la fabrication, les travailleurs et travailleuses œuvrent avec la matière, donc un grand nombre sont des employé.e.s manuel.le.s; leur exposer les habitudes, trucs et astuces favorisant la santé et la sécurité se devait d’être aussi dans la matière. Suzanne et l’équipe ont réussi en publiant un calendrier mural grand format. Ils ont aussi publié un agenda fort bien meublé des éléments conscientisant tous et toutes à leur obligation première qui est de rester en santé et en bon état, physique, psychologique et moral.
Mémé la virgule
Mais là ne s’arrêtaient pas ses tâches. À l’instar du journaliste Pierre Foglia qui s’était autoproclamé Pépé la virgule, Suzanne s’est autoproclamée Mémé la virgule, assurant la révision des textes de ses collègues de travail. Ces artisan.e.s de la sécurité produisent des tonnes de documents écrits pour leurs acétates, à l’époque, devenues des présentations PowerPoint avec le développement des technologies, ainsi que la documentation remise aux participants des multiples formations offertes par l’ASFETM. Ces formations s’adressent tant aux travailleurs et travailleuses qu’aux formateurs et formatrices, qu’aux responsables de santé et sécurité du travail et aux dirigeants d’entreprises.
Sa contribution aux formations fut davantage que la révision des textes; elle a contribué au développement de ces formations et elle s’est fait connaitre à la grandeur du Québec en organisant les formations en question. Malgré tout, sa personnalité à profil bas l’a fait se tenir en coulisse plutôt que sur scène.
L’ASFETM a su garder ses employé.e.s pour de très longues périodes. Plusieurs, comme Suzanne, y étaient depuis les débuts de l’association, d’autres s’y sont joint.e.s au fil des développements des services et formations, ce qui fait que plusieurs autres membres de l’équipe d’une vingtaine de personnes ont pris leur retraite récemment, cinq en tout. L’ASFETM doit donc réviser l’ensemble de ses services, assurant dans certains cas l’embauche d’une relève, mais aussi dans certains autres cas la réaffectation des tâches en fusionnant des services. Bien sûr, la formation en ligne a gagné certains adeptes, ce qui réduit le nombre et la complexité des déplacements, mais lorsqu’on parle de travailleurs et travailleuses manuel.le.s, la formation en présentiel est de beaucoup plus efficace.
La retraite?
Suzanne est aux oiseaux! Elle planifie consacrer une bonne partie de son temps à l’ornithologie et planifie devenir membre du club d’ornithologie d’Ahuntsic, son lieu de résidence. Son gout pour la nature sera ainsi servi à souhait.
Mère de deux garçons, la grand-parentalité n’est pas encore au programme. Ah, mais si! Par procuration. Très près de ses nièces, elle se sent aussi très près de sa toute récente petite-nièce, à qui elle rendra visite en France dès que la pandémie sera chose du passé. Pas mémé du tout, on sent plutôt dans son propos la très grande joie de constater l’arrivée d’une autre génération.
Ses passions que sont la lecture et le cinéma occuperont également une place de choix dans son agenda. Pour le cinéma, on repassera; après la pandémie, ça aussi! La lecture? S’instruire encore et davantage. Comme le dit l’adage populaire: on peut sortir quelqu’un de ses passions, mais on ne sortira jamais la passion d’elle!
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