Dès son entrée en poste comme directeur général de Nedco Québec en 1999, Pierre disait qu’il ferait comme son prédécesseur, qui a pris sa retraite à 57 ans. C’est bien ce qu’il a fait l’an passé et il est intéressant de voir où il en est rendu, un an plus tard. Il avait planifié plein de choses longtemps d’avance et il respecte ses résolutions. Au fait, Pierre Bradley a planifié sur le long terme.
Au cours de sa carrière, comme nous tous, il a connu plusieurs récessions économiques; la différence avec beaucoup d’entre nous est qu’il en a véritablement tiré des leçons. Constatant que les récessions viennent habituellement dans un cycle avoisinant les sept ans et que la dernière datait de 2008-2009, à l’été 2018 il s’est dit qu’il y en aurait bientôt une autre et il n’avait surtout pas le gout de la vivre. La marche vers la retraite franchissait un pas décisif.
Vivre vieux et en santé
Plusieurs discussions avec lui au fil des ans sur ses projets montrent qu’ils sont aujourd’hui confirmés, rigoureusement. Il avait décidé qu’il se retirerait en pleine possession de tous ses moyens et c’est là l’item numéro un à sa liste du plan de retraite. Son père étant décédé très jeune, à 46 ans, et sachant qu’il avait hérité de sa génétique, il avait entrepris un régime de vie dès le début de la quarantaine qui lui permettrait de profiter de la vie pendant plus longtemps.
Une des photos de lui accompagnant ce texte le montre à cette époque. Il a alors choisi de se débarrasser d’une soixantaine de livres, de modifier son alimentation, d’en réduire les quantités et de pratiquer des sports. Industrie électrique oblige, le golf est indissociable de son mode de vie. Avec ses 90 parties jouées au cours de son premier été de retraite, il a bien parcouru 1000 milles, allant de gauche à droite des allées!
Un jour qu’il jouait au golf avec un autre ex-dirigeant d’entreprise à la retraite, il s’est fait demander : « Pis, es-tu débarrassé de ta boule dans la poitrine? » La discussion avec son compagnon de jeu lui a permis d’apprendre qu’à peu près tous les dirigeants d’entreprises ont cette boule de stress, toute discrète au point que la personne ne se rend pas compte qu’elle en a une. Pierre dormait de mieux en mieux et se sentait de plus en plus en forme; il a donc constaté qu’en effet la « boule » disparaissait progressivement. Sa bonne humeur habituelle et sa loquacité le prouvent. Il reconnait que sa santé a fait un grand bond en avant en l’espace de quelques mois. Et il ne s’ennuie pas des restaurants dix fois par semaine, ni des habits bleu marine et des cravates qui étouffent, pas plus que des nombreux voyages, des cérémonies et congrès de tous genres qui sont partie intégrante du métier de DG.
Une transition planifiée
Pierre avait discuté avec ses patrons presque deux ans d’avance pour assurer une transition harmonieuse à la tête de Nedco Québec et être bien certain que sa planification financière était bien à point. Il s’était promis d’effectuer mille et un petits travaux dans sa maison au cours de ses premiers mois de « vacances » afin qu’elle soit impeccable pour la vente; son épouse et lui avaient choisi qu’ils habiteraient quelque part en nature et c’est bien le cas, en Laurentides, où ils avaient acquis un terrain à leur gout, un an avant la retraite de Pierre.
Un projet tout personnel
Oui, il a acquis une maison préfabriquée tout en planifiant qu’il effectuerait lui-même la finition, tant intérieure qu’extérieure. Aujourd’hui, il est en plein centre du projet et s’amuse à son gout. La tuque enfoncée jusqu’aux oreilles, comme le montre la photo, il profite de l’hiver, saison qu’il affectionne particulièrement à cause des sports. D’ailleurs, à ses débuts chez Nedco il a participé à l’organisation d’une journée de ski pour les employé.e.s. Il y a rencontré une jolie jeune fille âgée d’un peu moins de 20 ans, et ils sont toujours ensemble, 36 ans plus tard. Lise, qui a passé toute sa vie de travail chez Nedco, ira elle aussi gonfler le monde des retraité.e.s en juin prochain.
Souvent, les dirigeants d’entreprise ayant connu le succès se font offrir des postes de consultants une fois à la retraite. Il ne se sent pas prêt, il a donc refusé les offres à ce jour. Il ne rejette pas du revers de la main cette possibilité. Il penche surtout pour des postes à des conseils d’administration, ou encore des postes qui lui permettraient de transmettre ses connaissances et ses expériences à de jeunes prometteurs, en route vers la direction d’entreprises. Mais le temps n’est pas encore venu.
Ses 21 années à la tête de Nedco Québec ont été très exigeantes, monopolisant la très grande partie de son temps; il a donc de la récupération « joie de vivre » à faire! Bien sûr, puisqu’il est le maitre d’œuvre de la construction de la future résidence, il « se paye la traite ». C’est la troisième maison qu’il construit, donc il a pu apprendre de ses erreurs et oublis, et aujourd’hui il s’offre un coin de paradis. Puisque Pierre adore cuisiner, il s’est offert une cuisine de rêve où il pourra s’amuser tout en écoutant le beuglement d’orignaux qui se promènent derrière la maison, ce qui, en fait, est probablement mieux que les bruit de camions, de sirènes de pompiers, d’autos de police et d’ambulances de la rue Locke…
Le bonheur très perceptible dans sa voix confirme qu’il était tellement prêt pour la retraite!
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