
Transformer des véhicules lourds existant en véhicules 100% électriques est maintenant possible, puisque Effenco le fait depuis 2018 et en compte déjà 400 au travail. Sa technologie est unique, le fruit de 12 ans de recherche et développement : les supercondensateurs, qui se rechargent dix fois plus rapidement qu’une batterie au lithium.
Selon le nombre de stations de recharge sans fil le long du parcours des véhicules concernés, les GES peuvent être réduits entre 30 et 100%. Selon le Président et cofondateur d’Effenco, David Arsenault, « aussi contre-intuitif que cela puisse paraitre, la meilleure façon de réussir l’électrification des véhicules lourds est de réduire la quantité d’énergie à bord. Cela n’est possible qu’en prévoyant le trajet du camion ». Les supercondensateurs emmagasinent l’énergie et permettent d’électrifier le véhicule; ils agissent comme batterie. Force est d’admettre que c’est là à la fois un avantage et un inconvénient, car pour que le véhicule soit complètement à l’électricité, il faut de nombreuses stations de recharge. Pour certains usages, comme les camions de transbordement dans les ports maritimes dont les trajets sont très courts, c’est véritablement un avantage. On en retrouve d’ailleurs dans les ports de Montréal, de New York et de Longbeach. Lorsque la quantité de stations de recharge est limitée, la technologie hybride d’Effenco est plus appropriée.
Plusieurs autres éléments jouent en faveur de cette technologie des supercondensateurs. Leur résistance aux fluctuations de la température en est un majeur. Aussi, puisqu’il s’agit de camions vocationnels, il est intéressant que les équipements auxiliaires, comme les nacelles, ou les compacteurs de camions de cueillettes d’ordures ménagères, puissent fonctionner lorsque le moteur du camion est arrêté. Des camions de cueillette d’ordures ménagères sont à l’œuvre à Montréal et 37 autres s’ajouteront d’ici trois ans; en France, 120 autres s’ajouteront à ceux qui sillonnent déjà les rues de Paris. À noter que le fait que le moteur arrête fréquemment favorise sa longévité. Il suffit en fait de comprendre et d’accepter que les recharges doivent être fréquentes. La transformation des véhicules à l’électricité s’autofinance sur une période de deux à trois ans, selon David Arsenault.
Pour ce qui est des camions lourds neufs complètement électriques qu’Effenco planifie mettre en marché vers la fin de 2023, c’est justement cette technologie des supercondensateurs qui permettra que leur prix soit égal ou à peu près au cout des véhicules lourds au diesel. Le cout élevé des batteries au lithium est justement un inconvénient pour la transition vers l’électromobilité des véhicules lourds.
Les recherches conduisant au développement de cette technologie ont débuté par un projet d’étudiants en génie de l’École de technologie supérieure (ÉTS) regroupant trois étudiants : David Arsenault, Dany Fouquet et Benoit Lacroix. Ils y ont été fortement encouragés par l’un de leurs enseignants, Richard Chénier, aujourd’hui directeur du Centech, l’accélérateur d’entreprises technologiques de l’ÉTS, l’une des composantes du réseau de l’Université du Québec, dont les locaux sont l’ancien planétarium Dow. Aujourd’hui, Effenco compte quelque 80 employé.e.s, dont 40 ingénieur.e.s et une vingtaine de professionnel.le.s de l’électricité (électromécanicien.ne.s, électrotechnicien.ne.s, électricien.ne.s).
La concurrence? Présentement il n’y en a pas. Ecotuned concentre ses efforts sur les camions légers et Lion Électrique utilise les batteries lithium-ion qui nécessitent moins de recharges mais dont le cout est plus élevé. Nordresa concentre ses efforts sur les camions légers et VKV Kargo sur les camions ultralégers conçus pour des déplacements à basse vitesse. Les camions lourds Effenco misent donc sur un secteur de niche et entendent rester le champion du secteur.
Chez d’autres fabricants de véhicules électriques, on a souvent eu des annonces à grands éclats, mais seuls les camions légers sont nés. Du côté des autobus, soit scolaires ou de transport urbain, plusieurs entreprises en fabriquent et le Québec y est bien présent avec Novabus et Lion Électrique. Plusieurs entreprises, aux États-Unis et en Chine, oeuvrent également dans le domaine des autobus. Effenco n’y a pas encore mis le pied.
C’est tout le Québec du secteur des camions en électromobilité qui fait sa marque à travers le pays et à travers le monde, que ce soit aux États-Unis ou en Europe. Derichebourg environnement est active dans neuf pays, ce qui est plutôt prometteur pour Effenco. Quant à Lion électrique, l’entreprise a un pied de plus en plus solide chez nos voisins du Sud.
Pour en savoir davantage sur Effenco, cliquer ici.
Laisser un commentaire