
L’entreprise québécoise Recyclage Lithion a conclu une entente avec IS Dongseo Company Ltd (« ISD ») pour l’octroi d’une licence d’exploitation exclusive de sa technologie de recyclage de batteries lithium-ion sur le marché coréen. La coréenne est une société reconnue en matière d’enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance évoluant notamment dans le secteur de l’environnement.
Ce partenariat permettra à ISD d’offrir, en Corée, une solution de recyclage estimée efficace. IS Dongseo prévoit d’amorcer cette année la construction de sa première installation coréenne capable de traiter environ 7 500 tonnes de batteries en fin de vie par an (soit l’équivalent d’environ 20 000 batteries de voitures électriques par an). Cette première phase sera suivie d’une seconde phase, soit la construction de l’usine d’hydrométallurgie basée sur la technologie de Lithion qui permettra à ISD de fournir plus de 15 000 tonnes de matériaux de grade batterie par an.
Usines au Québec
Recyclage Lithion inc. a atteint la clôture financière d’une première tranche de capitaux propres de série A avec un groupe d’investisseurs stratégiques dirigé par l’entreprise coréenne IMM Investment Global Limited (« IMM ») et soutenu par Fondaction et le Fonds LCC, pour lequel elle agit à titre de gestionnaire. Cette première ronde pourrait atteindre jusqu’à 125 millions de dollars canadiens. IMM Global se joindra au conseil d’administration de la Société à la suite de cet important investissement. Fondaction est le volet épargne/investissement créé et entièrement géré par le syndicat de travailleurs et travailleuses CSN.
Avec ces nouveaux capitaux, Lithion pourra entamer les trois principales phases de son plan d’industrialisation, soit la construction et la mise en service de sa première usine commerciale de démantèlement et broyage, le « Spoke » au Québec; la construction et l’ouverture d’un centre de développement technologique de pointe pour développer en continu la technologie de Lithion pour les spécifications futures de chimie et de matériaux de batteries; et l’achèvement des études d’ingénierie détaillées qui lui permettront d’amorcer prochainement la construction de son usine d’hydrométallurgie, le« Hub », au Québec. Un autre 200 à 300 millions de dollars sera nécessaire pour que Recyclage Lithion puisse réaliser ses projets au Québec.
Le spoke est l’usine où on démantèle la batterie, qu’on la libère de son enveloppe composée de métal et de plastique, pour ensuite broyer la batterie, ce qui génère la poudre noire qui sera traitée dans l’usine d’hydrométallurgie.
Cette technologie est considérée comme révolutionnaire et le président Benoit Couture planifie vendre des licences un peu partout dans le monde, en fait pour quelque 25 usines d’ici 2035. Évidemment, le marché des États-Unis est la cible première et des discussions sont en cours. Cependant, monsieur Couture tient à superviser la totalité du développement et de la construction de ces usines. Il y a quand même présentement peu de batteries en fin de vie dans le marché puisqu’il n’y a pas si longtemps que les véhicules électriques existent en quantité importante. Lithion a amplement le temps de se développer avant que des quantités suffisantes de batteries soient rendues au point d’être recyclées et que l’usine soit rentable. Lithion a vraiment une longueur d’avance.
Le procédé de Recyclage Lithion permet de récupérer et de traiter jusqu’à 95 % des composants des batteries afin qu’ils puissent être réutilisés par les fabricants de batteries, ce qui permet de fermer le cycle de vie des batteries. Cette technologie accélère la transition vers les énergies vertes et permet d’atteindre les objectifs de décarbonisation en réduisant la pression sur l’extraction des ressources naturelles. Lors du démantèlement des batteries, on récupère du plastique, de l’aluminium, du cuivre et du fer, principalement. Lors du traitement de la poudre noire provenant du broyage des batteries, on récupère du cobalt, du nickel, du lithium, du graphite et du manganèse.
Ce procédé pourrait bien être une pierre angulaire pour le développement de la filière des véhicules électriques au Québec. Recyclage Lithion emploie actuellement 17 personnes au Québec et prévoit augmenter ce nombre à une centaine au cours des trois prochaines années.
La photo en introduction montre l’intérieur de l’usine expérimentale actuelle située à Anjou, dans l’est de Montréal.
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