
Belle surprise pour le Centre-du-Québec : deux multinationales viennent s’y installer pour fabriquer des batteries pour véhicules électriques. À croire que nos minéraux deviennent importants et que les autorités font des démarches pour remplir le parc industriel et portuaire de Bécancour qui attend ces nouvelles depuis….plus de 60 ans !
Le groupe chimique BASF
Plus important groupe chimique au monde et l’un des fournisseurs de produits chimiques les plus importants de l’industrie mondiale de l’automobile, BASF installera une usine à Bécancour, dans le parc industriel et portuaire (SPIPB), un des plus grands parcs industriels au Canada. Sous réserve des approbations nécessaires, BASF vise la mise en service du projet en 2025. On y implantera une usine de fabrication de matériaux actifs pour cathode (CAM) et de recyclage de batterie, deux maillons importants de la chaine de valeur de la batterie.
Avec des sites de production et des centres technologiques situés en Finlande, aux États-Unis, en Allemagne, au Japon et en Chine, BASF s’est positionnée parmi les principaux fournisseurs mondiaux de CAM de haute performance pour l’industrie des véhicules électriques. La direction de BASF s’est dite impatiente de soutenir la transition vers l’électromobilité aux États-Unis, au Canada, au Mexique et au-delà.
À moins qu’une entente intervienne entre BASF et Recyclage Lithion, l’arrivée de l’entreprise allemande au Québec pourrait devenir une épine au pied du recycleur québécois, car BASF prévoit que son usine pourra produire annuellement jusqu’à 100 000 tonnes de matériaux actifs pour cathode (CAM) en plus du recyclage de batteries, deux maillons importants de la chaine de valeur de la batterie. Ce géant pourrait facilement gober tout ce qui pourrait être disponible en batteries à recycler, surtout avec les facilités de transport que Bécancour offre.
Coentreprise General Motors Canada et Posco Chemical
Les ministres de l’Économie et de l’Innovation ainsi que ministre responsable du Développement économique régional Pierre Fitzgibbon, et Jonathan Julien, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, ont annoncé que General Motors Canada et la coréenne POSCO Chemical vont pour leur part construire une usine de production de matériaux actifs de cathode (CAM), aussi à Bécancour. La construction de l’usine pourra s’amorcer en 2022, lorsque toutes les intentions deviendront des engagements, et la production d’ici 2025. En plus de générer quelque 200 emplois dans la région, ce projet d’usine, estimé à plus de 500 millions de dollars canadiens, renforcerait la notoriété du Québec dans le secteur de l’électrification des transports. General Motors prévoit de dépenser environ 36 milliards de dollars pour développer, fabriquer et commercialiser 30 nouveaux modèles électriques à travers le monde pour 2025.
Parc industriel et portuaire de Bécancour
Situé le long du fleuve Saint-Laurent entre Montréal et Québec, le nouveau site offre des conditions favorables à une logistique hautement efficace et il mise sur une hydroélectricité compétitive pour réduire davantage l’empreinte carbone de ses produits par rapport à la moyenne de l’industrie. Le terrain acquis du SPIPB est de plus de 16 millions de pieds carrés pour la phase I du projet et une option a été accordée pour un terrain adjacent pour permettre la phase II du projet. Quant à la coentreprise GM‑Posco, la grandeur du terrain requis pour leur usine n’a pas été dévoilée mais un terrain adjacent pourrait permettre éventuellement un agrandissement. Le parc industriel et portuaire de Bécancour a une superficie totale de plus de 750 millions de pieds carrés.
Le gouvernement du Québec avait acquis une grande partie de ce parc, soit plus de 300 millions de pieds carrés, en 1960 pour y installer une sidérurgie, projet abandonné par le gouvernement de Daniel Johnson père en 1968. Sa proximité du fleuve St-Laurent ainsi que des autoroutes 20 et 55 en font un endroit privilégié. Rappelons également que plus de 100 millions de personnes habitent dans un rayon de 1 000 kilomètres de Bécancour.
Le gouvernement Legault-Fitzgibbon est tellement motivé par l’idée de faire transformer sur place les minéraux québécois et désireux d’exploiter le potentiel économique du fleuve St-Laurent que ces deux premières annonces sont une victoire majeure qui arrive quelques mois avant les prochaines élections. La CAQ avait promis pendant la campagne électorale de 2018 de tout mettre en œuvre pour tirer profit du fleuve Saint-Laurent : tourisme de croisière, cabotage pour le transport de marchandises, installations portuaires, pôles logistiques, etc. Les deux projets arrivent à point nommé pour ce gouvernement qui souhaite faire du Québec la plaque tournante de l’électromobilité. Il ne serait pas surprenant de voir un manufacturier automobile venir s’installer aussi à Bécancour, ce n’est pas le terrain qui manque !
Le gouvernement crie haut et fort qu’il veut voir développer le secteur manufacturier des véhicules commerciaux qui offre des salaires supérieurs, ces projets deviennent donc son premier jalon. Cependant, ne nous faisons pas d’illusions : le gouvernement et les organismes de financement qui lui sont liés auront à délier les cordons de la bourse pour que ces immenses projets se réalisent. Attirer des capitaux étrangers figurait aussi sur la liste de projets de la CAQ pendant la campagne électorale de 2018, voilà donc une case de la « to-do-list » de plus de cochée.
Nul doute qu’on entendra bientôt parler de la nécessité d’activer l’immigration pour palier à la pénurie actuelle de travailleurs et pour combler les postes qui seront créés grâce à la vigueur notoire de l’industrie et de l’économie québécoises. On parlera plus tard de construction d’habitation, d’écoles et d’hôpitaux, etc…
Matériaux de batterie BASF
Posco Chemical
General Motors Canada
Laisser un commentaire