L’hydroélectricité, l’éolien, le solaire et le gaz naturel, bref toutes les filières énergétiques seront mises à contribution pour lutter contre les énergies fossiles et assurer la transition énergétique du Québec, a prévu le tout premier plan d’action de la Politique énergétique 2030. Objectif : réduire de 40 % notre consommation de pétrole d’ici 2030.
Pierre Arcand, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, a dévoilé, le 26 juin, les 42 mesures retenues pour parvenir à convaincre les Québécois de « faire des choix plus verts et plus responsables dans leur consommation d’énergie ». Un investissement de 1,5 milliard $ pour financer des projets verts misant sur les énergies renouvelables. Le gouvernement du Québec veut ainsi devenir un « chef de file nord-américain dans les domaines de l’énergie renouvelable et de l’efficacité énergétique ».
Ce plan d’action 2017-2020 fait suite au lancement de la Politique énergétique, en avril 2016.
Mesures en hydroélectricité
Plus précisément, 2,6 G$ se destinent au Programme de rabais d’électricité applicables aux consommateurs facturés au tarif « L », soit les clients ayant une activité industrielle qui requièrent une puissance électrique de 5 000 kW ou plus. Cette action mise sur le déploiement d’une nouvelle offre tarifaire d’électricité adaptée aux différents secteurs de l’économie – pour soutenir la compétitivité et le développement d’entreprises. Par le biais de cette mesure, le gouvernement veut favoriser également la création d’emplois.
D’autre part, le plan vise à augmenter la puissance hydroélectrique du parc d’Hydro-Québec de 1 140 MW d’ici 2025. Cette mesure prévoit la mise à niveau de centrales hydroélectriques, incluant les équipements de production à la fin de leur vie utile. Plus encore, Hydro-Québec devra conclure de nouvelles ententes à long terme de vente d’électricité sur les marchés extérieurs à la province afin d’accroitre la rentabilité de la société d’État de 200 M$ en 2020, par rapport à 2015.
Enfin, dernière mesure en hydroélectricité, le plan compte poursuivre l’accompagnement de quatre projets de minicentrales jusqu’à leur réalisation.
L’éolien et le solaire
Quant à l’énergie de source éolienne, l’objectif est de favoriser les conditions à l’exportation de cette production et des composantes éoliennes. Pour ce faire, le gouvernement veut réviser le cadre légal pour l’exportation d’énergies renouvelables et l’attribution de terres publiques. Le cadre légal et règlementaire pour améliorer les conditions de transport des composantes éoliennes hors normes doit aussi être revu.
Par ailleurs, on mise sur l’énergie solaire afin de multiplier les occasions d’affaires. Selon le plan, Hydro-Québec doit se bâtir une expertise sur la production centralisée d’électricité de source solaire. Un projet-pilote de parc solaire au Québec s’inscrit dans les cartons ainsi qu’un projet de démonstration de maison intelligente et solaire afin d’évaluer la capacité des technologies solaires à panneaux voltaïques.
Transport individuel, collectif et lourd
Le transport étant responsable à 44,7 % des émissions de gaz à effet de serre au Québec, les visées du plan d’action incluent évidemment la transition vers l’électrification des transports, en misant sur les véhicules électriques et l’électrification des transports collectifs. Le nerf de la guerre réside dans la conversion de véhicules lourds aux carburants propres.
Pour encourager une économie faible en carbone, le plan prévoit soutenir davantage de projets d’innovation énergétiques, atteindre le chiffre de 100 000 véhicules électriques sur nos routes en 2020 et contribuer au financement de projets d’infrastructures électriques, de l’ordre de 295 M$, pour accélérer l’électrification des transports en commun.
Enfin, pour ce qui est des véhicules lourds, le gouvernement reconduira le programme Écocamionnage visant l’acquisition de technologies pour réduire la consommation de pétrole dans le secteur du transport de marchandises.
Efficacité énergétique
Tant pour le secteur résidentiel que le secteur commercial, industriel et institutionnel, le plan d’action mise sur la réduction de la consommation énergétique, notamment par de meilleures pratiques en efficacité énergétique. Un projet-pilote de chauffage interruptible pour limiter la consommation d’électricité hors des périodes de pointe sera enclenché en 2019. Des incitatifs permettront également de convertir les systèmes de chauffage au mazout vers des formes d’énergie plus vertes.
« Ce premier plan d’action très ambitieux démontre que nous progressons de manière réaliste tout en nous permettant de bien mesurer les résultats des cibles que nous nous sommes fixées. Il est le fruit d’un travail concerté entre tous les acteurs concernés et donne le ton pour opérer la transition énergétique nécessaire du Québec », a résumé le ministre Arcand.
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Si le plan d’action a reçu un accueil tiède de la part de certains groupes environnementaux et politiques, le Créneau d’excellence en éolien et TechnoCentre éolien se sont réjouis de voir naitre un plan d’action vers une transition énergétique. « Il existe un lien étroit entre le solaire et l’éolien, comme entre l’éolien et l’hydroélectricité, en raison du jumelage possible de ces sources d’énergie. En tant qu’acteur de premier plan en matière d’énergies renouvelables, le TechnoCentre est enchanté que Québec développe sa filière des énergies renouvelables et continue d’assumer un leadership en la matière », a notamment réagi Frédéric Côté, directeur général.
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