Le Québec n’a heureusement pas encore connu d’accident ou d’incident grave dans le haut d’une éolienne ; souhaitons simplement qu’il en reste ainsi. Pour qu’un incident ne devienne pas une tragédie, il importe d’être bien préparé, d’avoir en tête une procédure de sauvetage. La CSST a publié une information à ce sujet, une entrevue avec M. Jean-Louis Chaumel, du laboratoire de recherche en énergie éolienne de l’Université du Québec à Rimouski. Ce texte paru dans l’édition hiver 2012/2013 du magazine Prévention au Travail est reproduit avec autorisation.
Texte tiré de Prévention au travail / Hiver 2012-201
Les parcs éoliens québécois sont situés loin des routes, des villages et des services d’urgence. De plus, ils sont très vastes et les ambulanciers ou les pompiers ont souvent de la difficulté à s’y retrouver. « Puisque les techniciens en entretien et en inspection des éoliennes travaillent en équipe de deux, c’est souvent le collègue d’un travailleur blessé qui est le mieux placé pour lui venir en aide, en attendant l’arrivée des secours », indique Jean-Louis Chaumel, chercheur au Laboratoire de recherche en énergie éolienne de l’Université du Québec à Rimouski.
Les techniciens qui travaillent dans ces gigantesques marguerites mécaniques reçoivent une formation en sécurité dans laquelle ils apprennent les procédures d’évacuation et de sauvetage. Cette formation est donnée au Cégep de la Gaspésie et des Îles – le seul établissement québécois à offrir un programme long de formation de technicien au Québec – et par diverses organisations, comme des commissions scolaires et des entreprises de formation spécialisées dans la sécurité, le travail en hauteur et les éoliennes. « Ces formations spécifiques, d’une durée d’un à quatre jours, comportent toujours des exercices pratiques d’évacuation », explique le chercheur.
« On ne peut néanmoins descendre un travailleur blessé avec l’équipement de sauvetage que lorsqu’il porte son harnais », précise-t-il, en rappelant l’importance pour le travailleur de porter son équipement de sécurité en tout temps. « Imaginez s’il fallait, en plus de secourir le travailleur, replacer son équipement ! Le sauvetage s’effectuera beaucoup plus rapidement si le travailleur porte déjà son harnais », ajoute-t-il.
D’ailleurs, les sauvetages prennent parfois des tournures spectaculaires. Le chercheur raconte que « lorsqu’un travailleur est gravement blessé ou lorsqu’il est coincé dans le nez de l’éolienne, il est préférable de faire le sauvetage par le haut plutôt que de descendre le travailleur de l’éolienne ». Dans de telles situations, la Sûreté du Québec vient secourir le travailleur à l’aide d’un hélicoptère. « Ça prend plusieurs heures, mais c’est parfois la méthode la mieux adaptée ! », s’exclame M. Chaumel.
ndlr : on peut voir la totalité du magazine Prévention au travail en cliquant http://www.csst.qc.ca/prevention/magazine/2012/hiver_2012-2013/Pages/prevention-au-travail.aspx
Notre photo : Simulation d’un sauvetage réalisé à l’extérieur de l’éolienne.