Que Lumen ait 65% du marché de l’automatisation au Québec est dérangeant pour plusieurs compétiteurs. Mais c’est une position qui ne s’est pas faite toute seule, qui n’est pas arrivée par la poste… C’est le résultat de nombreuses années de travail, accompli par une équipe compétente et très présente auprès de ses clients. Ce sont présentement une vingtaine de conseillers qui épaulent une clientèle en étant partenaire, c’est-à-dire en aidant ces utilisateurs à constamment améliorer la performance de leurs équipements. C’est donc considéré comme étant la plus grosse équipe de conseillers en automatisation au Québec.
La percée majeure de l’automatisation en industrie s’est produite il y a environ 25 ans au Québec et la vision d’affaires de Lumen lui a permis de se hisser ainsi en tête de peloton des fournisseurs d’automatisation. Cette vision continue de se développer d’une manière exclusive à Lumen. C’est ainsi que Luc Poirier, qui était directeur du département d’automatisation de Lumen depuis 2006, est devenu directeur du développement des comptes majeurs industriels à l’été 2013.
Luc Poirier est arrivé chez Lumen en 1996, après 11 années passées en industrie, à développer des systèmes et à entrainer des employés à utiliser ces systèmes qui étaient à l’époque une grande nouveauté. Il est entré chez Lumen d’abord comme consultant en automates programmables et en réseaux industriels; ses responsabilités ont grandi avec l’entreprise. Le développement accéléré des logiciels de Rockwell Automation lui a permis de nourrir constamment sa passion pour l’automatisation et ses dons de communicateur naturel ont fait le reste. Luc admet aussi que le fait que Lumen représente Rockwell en exclusivité et exclusivement lui permet de foncer sans retenue tant du côté de ses apprentissages continuels que du côté des conseils qu’il prodigue à ses clients.
Rockwell Automation s’est donné une ligne de direction qui était particulière à l’époque. Les plus âgés se rappelleront qu’avant d’acheter Allen-Bradley, Rockwell avait un très large éventail de produits et services qui allait bien au-delà de l’automatisation. Peu à peu, l’entreprise s’est départie de ses différentes filiales et départements, pour consacrer tous ses efforts et ses capitaux à l’automatisation. C’est ce qui lui a permis de devenir le numéro un mondial de l’automatisation. Des sommes colossales ont été investies dans la recherche et le développement, particulièrement en matière de logiciels. On ne s’est pas contenté de produire des composantes.
« Ce qui est particulier avec Rockwell Allen-Bradley, de dire Luc Poirier, c’est que l’entreprise a vraiment bien mérité la phrase fétiche : On est trop petits pour être gros, mais on est trop gros pour être petits ». En fait, cette phrase vient dire que Rockwell n’est pas de la grosseur des ABB, Siemens, Schneider, Omron et autres fournisseurs de cette taille, mais c’est la plus grosse boite d’automatisation au monde. Normal qu’elle s’associe aussi au plus grand distributeur au monde, présent dans 36 pays, répartis sur les cinq continents.
Quand il parle de la compétition, Luc Poirier est très respectueux, mais il s’inspire de leurs façons de faire pour amener le fonctionnement de Lumen à un niveau supérieur. Alors que la majorité de ses compétiteurs arrivent chez le client au moment de la mise en œuvre des projets, au moment de la construction des usines et des systèmes, Luc Poirier les devance depuis longtemps. Sa manière à lui de fonctionner est de travailler directement avec les penseurs, avec les investisseurs, ceux qui éventuellement diront aux ingénieurs et aux architectes comment ils visualisent le projet.
Arrivé dans l’industrie armé d’un DEC en instrumentation et contrôle, Luc Poirier n’a pas cessé de se perfectionner, d’augmenter ses connaissances, d’élargir ses compétences. Il a d’abord complété son bagage en devenant électricien d’entretien, ce qui lui permettait de décrocher les meilleurs emplois disponibles. Mais ces compétences n’étaient pas pour lui un objectif à atteindre : c’était l’excellence qu’il avait décidé de se donner comme point de départ. Au fil des ans, il a vite dépassé le stade des automates programmables et les dispositifs de sécurité. Ses connaissances lui permettent de travailler au niveau des contrôles d’émission de CO2 et de connectivité des réseaux, pour finalement développer considérablement la mobilité des contrôles à l’intérieur des usines, de profiter des équipements de communication informatique performants. Surtout, ses conseils permettent aux industriels de standardiser leurs équipements, de fournir à leurs employés des équipements avec lesquels ils deviennent vite familiers. Ces employés n’ont donc pas une demi douzaine de technologies à apprendre.
Ce n’était donc pas un hasard non plus que Luc Poirier monte les échelons vers la direction chez Lumen. Compétence auprès des clients, oui, mais partage de ses connaissances et leadership auprès de ses confrères et de son équipe. De fait, il a embauché et entrainé une bonne partie de l’équipe actuelle du service d’automatisation chez Lumen.
Sa vision naturelle sur le long terme l’amène à bien conseiller les planificateurs quant à l’opération à venir des projets à construire. D’autant plus qu’un mouvement est en train de prendre considérablement de force : le retour en Amérique d’usines qui ont migré vers l’Asie au cours des 20 ou 25 dernières années, mouvement dû en grande partie à la compétence des gens d’ici, en particulier les québécois qui sont reconnus pour leur génie en automatisation. Le Québec compte sur une main d’œuvre de techniciens de qualité reconnue. Surtout, les investisseurs constatent qu’ils réalisent de meilleurs profits en travaillant avec des québécois ; le profit est quand même le langage universel chez les investisseurs.
Luc Poirier étant un défricheur naturel, se frayer un chemin vers les grands patrons, les penseurs de projets, la haute direction des entreprises, n’est qu’un défi de plus.
Quant à Lumen, l’automatisation représente environ le tiers de ses affaires au Québec. L’automatisation est une excellente porte d’entrée auprès des industriels pour la vente de matériel électrique, et l’inverse est aussi vrai. Les deux secteurs se supportent mutuellement et grandissent ensemble. Le groupe Sonepar, propriétaire de Lumen, accapare près de 9% des ventes mondiales totales de matériel électrique vendu par des distributeurs; ses ventes sont tout près de 25% supérieures à celles de son plus proche concurrent.