Un groupe de femmes ayant atteint des sommets de carrière et de renommée a réussi de manière plutôt remarquable son premier colloque, intitulé Continuum 2016, le 10 février dernier, à Montréal. Il s’agissait de la première activité du chapitre de Montréal du Forum international des femmes. Électricité Plus en fait mention du fait que l’électricité a joué un rôle important, bien que discret, dans cet évènement-conférence, d’abord à titre de commanditaire, via ABB Canada et Hydro-Québec, puis par le rôle actif de Carolina Gallo, de ABB, à la fois comme modératrice d’un des trois panels de la journée, et qui s’est adressée aux participants au cours de l’après-midi.
Le thème du colloque était Les changements climatiques dans un contexte post-COP 21. Trois panels permettant la discussion parmi les expertes et les experts ayant relevé le défi : les aspects scientifique, social et économique. Bien sûr, on ne peut parler de
l’aspect économique des changements climatiques sans parler d’électricité et de mobilité électrique.
Parmi les personnes qui ont pris la parole, toutes des sommités dans leur domaine, Louise Otis a fait une longue introduction au panel du volet scientifique, parlant particulièrement de l’augmentation fulgurante des polluants depuis le début de l’ère industrielle, soit un peu plus de 150 ans, mentionnant que depuis le début de cette ère, l’humain a pollué davantage la planète qu’au cours des 650 000 années précédentes. Bon début de conversation, qui a souligné le fait que l’accord de Paris est une prise de conscience collective qui permettra sûrement aux états impliqués de passer à l’action. À noter qu’au lendemain de ce colloque, Louise Otis était fait Officière de l’ordre du Canada.
Du côté social, panel animé par Carolina Gallo, le jeune Louis-Alexandre de Gaspé Beaubien, 16 ans, représentait la
Fondation familiale, très impliquée en matière d’environnement. Son message était on ne peut plus clair, à savoir que les changements de comportement dont l’humain a besoin pour sauver la planète passent d’abord et avant tout par l’individu, les changements dans le comportement de chacun. Un monde où il faudra de plus en plus développer des alliances entre les peuples pour arriver à surmonter les problèmes provoqués par l’humain. Le simple fait de la montée des eaux des océans provoquerait, d’ici 50 ans, le déplacement de plus de 700 millions de personnes dans le monde, malheureusement pour la plupart d’entre elles des gens qui ont très peu à voir avec ces changements climatiques ; et dire que le déplacement de quelques millions de Syriens provoque présentement un remous à la grandeur de la planète !
Du côté économique, évidemment on a touché de nombreux aspects, et l’une des spécialistes invités, Sophie Brochu, a démontré autant de talent comme humoriste que comme grande dame des affaires ; très songée d’ailleurs. Mais ce qu’on peut surtout retenir des messages transmis par les panelistes, c’est que non seulement on doit passer à l’action, mais nous devons en parler, comme peuple, bien sûr, mais d’abord et avant tout comme individus. Le bouche à oreille n’est-il pas encore et toujours une méthode des plus efficaces… évidemment, après Facebook et ses semblables ! Mais là encore, il s’agit d’action citoyenne, donc au maximum de l’efficacité.
Entre les différents panels, d’autres conférencières ont apporté leur contribution, dont Wanda Bedard, présidente de 60 millions girls, dont l’action principale est d’aider les 60 millions de filles dans le monde qui ne sont pas scolarisées. À noter que le Forum international des femmes apporte son appui financier à cette œuvre de longue haleine.
L’ingénieure et astronaute Julie Payette a clôturé le Continuum, connaissant elle-même une carrière exemplaire, d’abord pilote militaire et commerciale, pour ensuite réaliser ses rêves les plus précieux en se baladant autour de la planète plus de 400 fois, pendant ses 611 heures dans l’espace.
Le Continuum a accueilli plus de 150 personnes, dont une vingtaine d’hommes seulement ; une foule imposante pour une première activité publique, qui s’est déroulée dans les deux langues officielles. L’évènement avait lieu dans ce qui fut jadis le temple des hommes d’affaires anglophones, Le Saint James’s Club, qui célèbrera l’an prochain ses 160 ans.
Le Forum international des femmes compte des adeptes dans 33 pays, sur les six continents. Au Canada, le mouvement en compte un peu plus de 550, dont 85 au Québec. Avec le nombre de plus en plus grandissant de femmes occupant des postes d’exécutives et de propriétaires d’entreprises en électricité au Québec, il est à prévoir que nous entendrons de plus en plus parler d’elles.