Hydro-Québec dévoilait récemment un Plan stratégique 2020-2024 qui s’inscrit dans la continuité, tout en soulignant que le secteur de l’électricité est en pleine mutation en raison de la transition énergétique qui s’opère à l’échelle mondiale.
L’électricité verte du Québec fait l’envie du monde entier. Pourtant, elle ne représente que 35 % de l’énergie consommée au Québec. Pour la société d’État, le moment est venu d’utiliser ce potentiel pour décarboner la province et le nord-est de l’Amérique du Nord et ainsi soutenir le développement économique du Québec.
Le Plan s’articule autour de quatre grands objectifs:
- Contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l’ensemble des marchés.
- Alimenter le développement économique du Québec.
- Être une référence en matière d’expérience client.
- Accroître le bénéfice net.
Pour les atteindre, Hydro-Québec misera sur quatre stratégies :
- Électrifier le Québec et être un leader de la transition énergétique.
- Saisir les occasions de croissance au Québec et hors Québec.
- Centrer sa culture sur ses clients et sur la santé-sécurité.
- Améliorer en continu sa performance opérationnelle.
L’avènement de nouvelles technologies numériques ouvre de nouveaux horizons, notamment la possibilité de bonifier l’offre d’Hydro-Québec et d’améliorer l’expérience client.
Hausse des profits attendue
Au cours des quatre prochaines années, Hydro-Québec a l’intention d’augmenter ses profits annuels de 50 %, de 2,8 milliards à 4,2 milliards. En 2030, le bénéfice net devrait être de 5,2 milliards, soit un bond de 73 % par rapport à la rentabilité actuelle.
La société d’État compte sur l’augmentation des exportations pour atteindre cet objectif. «Ça ne se fera pas sur le dos des Québécois», a assuré son PDG, Éric Martel.
En 2018, Hydro-Québec a remporté un appel de propositions du Massachusetts visant l’acquisition de 9,45 TWh d’énergie propre par année à partir de 2022. Il s’agira du plus gros contrat de vente à long terme de l’histoire de la société d’État.
Ce contrat représente 17 % de la consommation d’électricité du Massachusetts. On vise une réduction de plus de 36 millions de tonnes de GES au Massachusetts, ce qui correspond aux émissions annuelles de 413 000 voitures.
Les nouveaux marchés, comme l’électrification des transports et les centres de données (voir notre texte sur les cryptomonnaies), devraient aussi aider Hydro à augmenter sa rentabilité.
Une alternative à l’hydroélectricité
Autres occasions de croissance, les alternatives à l’hydroélectricité, qui satisfait seulement 35 % des besoins en énergie de la province. La balance étant comblée par les énergies fossiles, comme le pétrole (41,6 %) et le gaz naturel (14,6 %). Hydro-Québec souhaite se lancer dans la production d’hydrogène qui peut remplacer le carburant fossile pour des usages qui se prêtent mal à l’électrification, comme le transport routier et ferroviaire.
La société d’État pourrait fournir de futurs producteurs en énergie verte, soit produire elle-même de l’hydrogène propre à partir de l’électrolyse de l’eau.
Répondre à une demande croissante
Les dirigeants d’Hydro-Québec voient aussi arriver la fin des surplus et réfléchissent aux options possibles pour répondre à la demande future. Dans une entrevue à La Presse, Éric Martel n’excluait pas la construction d’un autre grand projet comme la Romaine. Les centrales solaires et les parcs éoliens font aussi partie des options, selon le PDG de la société d’État. La décision dépendra de plusieurs facteurs, dont les choix que feront les marchés voisins.
Par ailleurs, en novembre 2019, Hydro-Québec a produit son Plan d’approvisionnement 2020-2029 qui fait état des moyens envisagés pour répondre aux besoins en électricité prévus pour les dix prochaines années.
Il est possible de consulter le Plan stratégique 2020-2024 ou sa version résumée.