La filière hydrolienne stagne à l’étape de l’expérimentation au Québec. Une entreprise de Montréal qui évolue dans le créneau l’a appris à ses dépens et se tourne vers les pays en développement pour commercialiser sa petite hydrolienne de rivière. La Presse a mis en lumière, au début juin, une faille dans le règlement québécois qui constitue une véritable digue à la production domestique d’électricité en harnachant une rivière.
Démarrée à l’École de technologie supérieure (ÉTS), Idénergie a conçu la première hydrolienne de rivière à usage domestique en 2014. L’objectif : répondre aux besoins en énergie de propriétaires de chalets – son marché de niche – trop reclus pour songer à se relier au réseau d’Hydro-Québec. Immergé sous l’eau, le système peut transformer l’énergie cinétique à partir d’un débit d’un mètre d’eau par seconde, pouvant produire 2,3 kWh d’électricité par jour. La puissance, selon la vitesse du courant, peut atteindre jusqu’à 12 kWh, quotidiennement.
(Consulter l’article de La Presse, en cliquant ici.)
L’entrave principale se situe du côté du gouvernement qui, bien qu’il insiste vouloir franchir le pas vers les énergies renouvelables, tarde à harmoniser sa règlementation à ses aspirations. Selon la loi dans sa forme actuelle, l’hydrolienne résidentielle est considérée comme une centrale hydroélectrique, rapporte La Presse, et le propriétaire doit ainsi se prévaloir d’un permis et payer des redevances hydrauliques à l’État. Ces particularités auraient pour effet de décourager le particulier qui rêve d’autonomie énergétique.
Si Idénergie a lancé la production de ses hydroliennes portatives il y a un an, elle contemplait déjà d’exporter le concept dans les pays émergents privés d’une source fiable d’électricité. En plus de poursuivre ses démarches en ce sens, l’entreprise qui a depuis peaufiné son produit regarde également du côté des autoproducteurs d’électricité étatsuniens qui décident de revendre l’énergie produite en surplus à leur fournisseur. En effet, l’hydrolienne peut désormais s’appareiller avec un panneau solaire photovoltaïque ou une éolienne, développant du même souffle le marché de l’énergie verte.
Tandis que le Québec semble bouder l’hydrolienne de rivière, l’Alberta et la Colombie-Britannique ont conclu une entente avec Idénergie pour l’achat de dix systèmes afin d’alimenter les campings des parcs nationaux de Banff, Yoho, Kootenay, Glacier et Jasper dans les Rocheuses.
L’innovation d’Idénergie fonctionne par le biais de turbines qui, en tournant au rythme du courant, activent le générateur. Un convertisseur intelligent transforme l’énergie cinétique en électricité puis, à partir des batteries, un ondulateur convertit le courant continu en courant alternatif – ce qui alimente les appareils électriques couramment utilisés dans les foyers. En ligne, Idénergie offre un outil pour se bâtir son propre système en fonction de la situation géographique de l’utilisateur et de sa consommation d’énergie quotidienne.
(Pour plus de renseignements, cliquer ici)
Au Québec, le potentiel énergétique de l’hydrolienne de rivière s’élèverait entre 525 et 788 MW, selon les constats d’Hydro-Québec.