Des usines de recyclage de différents types de piles s’élèveront bientôt à Shawinigan. Le projet du Collège Shawinigan et du Centre national en électrochimie et en technologies environnementales, son centre collégial de transfert technologique (CCTT), vient d’obtenir une aide financière des deux paliers de gouvernement de 3,8 M$. Le cout total du projet est évalué à 6,3 M$.
La nécessité d’une usine de recyclage de batteries au Québec alimente les discussions depuis quelques années avec la transition vers les véhicules électriques et l’accroissement des appareils mobiles. La batterie au lithium-ion profite d’une durée de vie de 500 à 1200 cycles de charge-décharge, soit de trois à sept ans avant qu’elle atteigne sa fin de vie utile. Avec 1,2 million de kg de piles et batteries récupérées par Appel à recycler en 2018, la question du recyclage se pose.
D’ailleurs, la demande en lithium devrait dépasser l’offre sur le marché et atteindre 34 M$ en 2020, selon le Centre national en électrochimie et en technologies environnementales (CNETE).
Le programme Innov-R du Québec et le Programme d’innovation dans les collèges et la communauté du Canada contribuent à hauteur de 2,7 $ à l’acquisition des expertises nécessaires au développement d’une filière régionale de recyclage de piles. Le Programme de soutien aux organismes de recherche et d’innovation du Québec et la Fondation canadienne pour l’innovation ajoutent à la cagnotte 1,1 M$ pour l’achat d’équipement de recherche.
Le projet, à développer sur une période de cinq ans, compte trois volets:
- le conditionnement mécanique pour chaque groupe de batteries (alcalines et ions de lithium);
- l’extraction et le raffinage des métaux ainsi que la purification des solutions riches en lithium;
- l’évaluation des cathodes fabriquées à partir de matériaux issus du recyclage de batteries.
«Cette filière du lithium consolidera la capacité de la région en recherche et développement de même qu’en innovation. Ce projet vise à développer de nouveaux procédés dans un créneau stratégique à l’échelle mondiale et le Québec est très bien placé pour tirer profit des occasions à venir», souligne Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation, dans un communiqué.
La filière se développe entre autres avec des joueurs régionaux comme Société Laurentide, qui s’occupe de projets de récupération et du tri des piles, ampoules fluocompactes, huiles usées et autres résidus domestiques dangereux avant qu’ils soient expédiés vers les centres de transformation, et Nemaska Lithium, qui se prépare à exploiter une mine d’extraction de spodumène servant à la fabrication de batteries lihitum-ion pour véhicules électriques et une usine électrochimique à Shawinigan.
Parmi les autres partenaires impliqués, citons IngéniArts et Novabus, concepteurs de véhicules électriques, ainsi que les programmes Recyc-Québec et Appel à recycler, qui gèrent la récupération de piles et batteries au Québec.