Hydro-Québec a remporté un contrat d’approvisionnement hydroélectrique « historique », après que son projet Northern Pass Transmission eut été retenu par l’État du Massachussetts, dont l’appel de propositions lancé en mars 2017 visait à s’approvisionner de 9,45 TWh d’énergie propre. Seul bémol maintenant, le projet de ligne de transport pourrait être compromis par l’État par où il transite : le New Hampshire a rejeté le projet.
En effet, cette embûche arrêtera momentanément la construction de la ligne du côté des États-Unis, en attendant que le partenaire américain d’Hydro-Québec, Eversource, conteste la décision. Selon La Presse, le ministre de l’Énergie, Pierre Moreau, ne semble pas alarmé par cette impasse et croit que la position prise par le comité de sélection de sites pourrait être révisée.
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Si le New Hampshire refuse catégoriquement, Hydro-Québec aurait dans sa manche deux autres alternatives de transport qui contourneraient cet État. Ces trajectoires avaient également été déposées dans le cadre de l’appel d’offres du Massachussetts, l’an dernier.
La proposition de la société d’État retenue, Northern Pass, a été sélectionnée parmi 46 projets soumis par des producteurs d’énergie éolienne, solaire et d’hydroélectrique tant au Canada qu’aux États-Unis. Ce projet représentera le plus important contrat à long terme d’Hydro-Québec, ayant le potentiel de générer 10 G$ de revenus sur une période de 20 ans, soit 500 M $ annuellement. On ne connait pas encore la valeur du contrat puisque les parties doivent se retrouver à la table des négociations à la fin mars.
Selon le chroniqueur économique de La Presse, Francis Vailles, le Massachussetts paiera un peu plus de 5 ¢/kWh, alors que le cout de production marginal d’hydroélectricité pour Hydro-Québec restera à 0 ¢/kWh puisqu’elle utilisera l’eau accumulée dans ses réservoirs, ce qui engendrera une marge de profit de 4 ¢/kWh, à partir de sa mise en service en 2020. (Pour consulter cette chronique bien vulgarisée, cliquer ici)
La construction de la ligne de transport qui traversera l’Estrie coutera cependant plus de 2 G$, dont 680 M$ à la province québécoise. En termes de retombées économiques, le chantier qui débutera en 2018 devrait employer une centaine de travailleurs sur une période de 15 mois. Le rapport d’enquête et d’audience publique du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), dévoilé en janvier 2017, estimait les retombées économiques du projet de ligne d’interconnexion Québec–New Hampshire raccordé au projet Northern Pass à 19 M$ à l’échelle régionale et à 112 M$ à l’échelle provinciale.
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Déception et espoir pour l’éolien
Rappelons qu’en juillet dernier, l’industrie éolienne québécoise avait participé massivement à l’appel de proposition de l’État du Massachussetts en déposant des projets totalisant près de 2000 MW d’énergie. Bien que la Régie intermunicipale de l’énergie de la Gaspésie et des Îles-de-Madeleine se montre déçue que seule Hydro-Québec rafle la mise, son directeur général Gilbert Scantland croit que la construction d’une nouvelle ligne de distribution est une bonne nouvelle pour d’éventuels projets éoliens.
« La capacité de transport vers les États-Unis est limitée, une nouvelle ligne va permettre une capacité excédentaire sur certaines lignes, qui pourra être utilisée par l’éolien dans notre prochain appel d’offres », a-t-il commenté au micro de Radio Gaspésie. (Pour lire et entendre la position de la Régie de l’énergie de la Gaspésie, à CFIM, cliquer ici ou à Radio-Gaspésie, cliquer ici.)
Du côté de LM Wind Power, le directeur Alexandre Boulay estime que plus les surplus d’Hydro-Québec s’écoulent et diminuent, plus le marché s’ouvrira pour l’éolien, a-t-il confié à TVA Nouvelles. (Pour lire l’article, cliquer ici.) Quant à Frédéric Côté, directeur du TechnoCentre éolien, il note que la filière éolienne québécoise est maintenant très compétitive face à l’hydroélectricité en termes de cout du kilowattheure.