Dave Lavoie, directeur du Créneau d’excellence en éolien Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, a quitté son poste, le 5 janvier 2018, pour relever de nouveaux défis professionnels. Demeurant dans la région, il a accepté le mandat de directeur général à la Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) de Gaspé.
« Tout au long de ma carrière, ce qui m’a guidé a été la question de savoir comment je peux aider ma région, confie-t-il au bout du fil. Je vais maintenant me consacrer à une organisation qui a beaucoup d’argent à investir dans l’entrepreneuriat, à soutenir l’ensemble du secteur économique. » Diplômé à la maîtrise en administration des affaires (MBA) en gestion des entreprises, grade obtenu après un retour aux études à 31 ans, M. Lavoie ne pouvait pas laisser passer une telle opportunité d’avancement.
Natif d’Amqui, Dave Lavoie a toujours eu à cœur de servir sa région. « J’ai été chanceux de trouver ici des emplois intéressants, mais il y a également une part de volonté. Pour moi, mon grand rêve était de travailler pour l’organisation des Jeux olympiques – et je l’ai fait en tant que traducteur aux Jeux de Beijing, en 2008 – et mon deuxième rêve était d’aider ma région. »
Au fil des cinq dernières années à la tête du Créneau d’excellence en éolien, M. Lavoie a été à l’origine de nombreux projets pour soutenir le développement de la filière éolienne, notamment avec la réalisation d’une quinzaine de missions économiques, un concept qu’il a énormément bonifié en complicité avec sa collègue du TechnoCentre éolien, Monica Normand. Dans ses fonctions, il s’est également consacré aux travaux et revendications du Groupe de travail sur l’avenir de la filière éolienne ainsi qu’à la rédaction de plusieurs mémoires.
« Je suis particulièrement fier d’avoir positionné nos entreprises éoliennes à l’échelle nord-américaine, qui aujourd’hui obtiennent des contrats jusqu’au Mexique et au Brésil. C’est la région de la Gaspésie qui a d’abord et avant tout établi un modèle économique basé sur l’éolien. Maintenant, on peut être fier de dire que 13 des 17 régions administratives du Québec profitent d’une usine ou d’un parc éolien », souligne-t-il.
Coup de coeur
Parmi ses entreprises coup de cœur, Dave Lavoie cite l’entreprise Suspendem, spécialisée dans la réparation et la maintenance d’éoliennes, qui a eu des débuts rocailleux – parce qu’elle ne cadrait pas dans les programmes d’aide financière –, mais qui, après sa participation au colloque de l’industrie éolienne en 2012, est devenue pleinement opérationnelle dès la première année et a éventuellement décroché un premier contrat au Brésil. Également, elle a été la première entreprise de Gaspé à décrocher, en 2016, un contrat en Chine dans un parc éolien en mer.
« J’ai pu soutenir leur démarrage. Le coup de pouce que nous leur avons apporté leur a permis, dès la première année, d’être pleinement opérationnel et de décrocher un premier contrat avec plateforme pour le TechnoCentre éolien. Je nomme cette entreprise, mais il y en a plein d’autres belles histoires à succès », commente-t-il.
Parmi ses réalisations marquantes, Dave Lavoie cite la mise en place du comité des opérateurs de parcs éoliens au sein duquel règne un grand esprit de collaboration. « C’est l’une des initiatives dont je suis le plus fier, d’avoir réuni ces opérateurs – au nombre de 25 aujourd’hui – qui se viennent en aide lorsqu’il manque une pièce à l’un ou l’autre des manufacturiers, ce qui leur permet de sauver de nombreuses semaines de délais de production », explique-t-il.
Partir la tête haute
Lorsqu’il a annoncé son départ, ses collègues lui ont rendu un hommage bien senti sur son travail acharné. « Ils m’ont dit que je pouvais partir la tête haute, avec le sentiment du devoir accompli, des mots qui m’ont beaucoup touché », évoque Dave Lavoie. Bien qu’il affirme quitter avec ce sentiment du devoir accompli, il dit cependant regretter qu’il n’y ait pas eu de phase de transition après le 4e appel d’offres d’Hydro-Québec pour l’achat d’énergie éolienne décrété par le gouvernement du Québec.
« Des idées ont été avancées quant à utiliser la filière éolienne pour réaliser des projets dans les pays du tiers-monde, mais nous ne pouvons pas le faire sans l’appui du gouvernement. L’idée fait son chemin, mais c’est long avant d’obtenir une réponse », déplore-t-il.
Croyant qu’un vent favorable souffle actuellement sur l’industrie éolienne, Dave Lavoie souligne avec emphase le prix historiquement bas des couts d’exploitation d’un parc éolien, prenant l’exemple de l’Alberta qui, dans son dernier appel d’offres, a sélectionné quatre projets éoliens à un prix moyen de production de 3,7 ¢ du kilowattheure. « C’est incroyable que nous soyons capables de compétitionner avec les prix moyens d’ailleurs dans le monde », souffle-t-il, enthousiaste.
En 2018, le premier objectif de Dave Lavoie sera de « bien fermer ses dossiers » avant de quitter son bureau du Créneau d’excellence en éolien, puis, à la SADC, il espère bien se servir de son réseau de contacts pour mieux faire connaitre l’organisation et les fonds disponibles aux entreprises. L’un de ses premiers défis sera entre autres d’œuvrer au chapitre de la pénurie de main-d’œuvre dans la région, de pair avec les organisations du milieu.
Évidemment, les entreprises de la filière éolienne faisant partie intégrante du milieu resteront dans sa mire. « Si l’une d’elles vient cogner à ma porte pour un projet d’expansion ou de restructuration, j’aurai les oreilles ouvertes, promet-il. Si la filière a besoin de moi, je serai présent. »
L’offre d’emploi pour pourvoir le poste de directeur du Créneau d’excellence en éolien vacant a été mise en ligne juste avant la période des Fêtes. Les candidats intéressés ont jusqu’au 22 janvier pour postuler. Pour consulter l’offre d’emploi, cliquer ici)