Le Magazine Électricité Plus a publié un article en septembre 2012 parlant du fait qu’on n’entend à peu près pas parler des accidents graves qui arrivent à des gens d’Hydro-Québec ou de leurs sous-traitants. Pourtant, la meilleure manière de sensibiliser les travailleurs aux dangers liés au travail avec l’électricité est encore de les informer lorsqu’un des leurs perd la vie. Pour revoir l’article de septembre dernier, svp cliquer https://electricite-plus.com/2012/09/06/les-mortalites-par-electrocution-restent-cachees
Cette fois, la mort du chef monteur de ligne Claude Picard est causée par une chute et non par électrocution. Cet employé d’Hydro-Québec est mort le 16 janvier dernier, à St-Félix-de-Valois. Curieusement, ce n’est que six mois plus tard, le 10 juillet, que le Journal de Joliette en fait mention; le lendemain, TVA en parle également. Les deux médias en ont parlé suite à la publication du rapport de la CSST.
Voici la teneur du communiqué de presse émis par la CSST :
Décès d’un chef monteur d’Hydro-Québec : la CSST identifie des lacunes dans la gestion de la santé et de la sécurité du travail
Joliette, le 5 juillet 2013
Le 16 janvier 2013, Claude Picard, chef monteur au service d’Hydro-Québec, décède après que le poteau sur lequel il s’affaire à l’installation de fils électriques casse.
La CSST rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête afin de sensibiliser tous les milieux de travail à l’importance d’une bonne gestion de la santé et de la sécurité du travail. Rappelons que, de 2008 à 2012, au Québec, 55 travailleurs ont perdu la vie des suites d’une chute de hauteur.
Le travailleur et le haut du poteau chutent de 14 mètres
Le jour de l’accident, M. Picard s’affaire, avec des collègues, à l’installation du réseau de distribution électrique dans les poteaux d’un quartier résidentiel. M. Picard est amarré au haut d’un poteau. Ses collègues déroulent simultanément des fils conducteurs de basse et de moyenne tension à l’aide d’un camion. Le fil conducteur de moyenne tension, que le travailleur vient de fixer au poteau, se coince dans la bordure du touret des fils conducteurs de basse tension, s’enchevêtre et se bloque dans l’axe du porte-tourets. Tandis que le camion continue à avancer à environ 3 km/h, sur approximativement 15 m, le fil conducteur de moyenne tension se tend et exerce une force sur le sommet du poteau où se trouve M. Picard. Le poteau fléchit et casse à 3,3 m du sol. Le haut du poteau, ainsi que le travailleur, qui y est amarré, chutent de 14 m jusqu’au sol.
Mieux identifier les dangers
L’enquête a permis à la CSST d’identifier trois causes pour expliquer cet accident. D’abord, un blocage survenu lors du déroulage simultané de deux types de fils conducteurs, à partir d’un camion muni d’une grue-tarière, a provoqué la rupture du poteau. Ensuite, le déroulage des fils conducteurs a repris alors qu’un travailleur s’affairait au sommet d’un poteau et venait d’y ancrer le fil conducteur de moyenne tension. Finalement, la gestion de la santé et de la sécurité du travail était déficiente en ce qui concerne le déroulage de fils conducteurs.
La CSST interdit une méthode de travail dangereuse
À la suite de cet accident, la CSST a interdit à l’employeur la présence d’un travailleur arrimé à un poteau en bois lorsqu’un fil conducteur y est fixé et qu’un camion muni d’une grue-tarière en mouvement le déroule au sol. Également, la CSST a interdit le déroulage simultané de fils conducteurs provenant de plus d’un touret à l’aide d’un camion muni d’une grue-tarière selon les techniques utilisées.
On peut consulter le rapport complet de l’enquête de la CSST en cliquant :
http://www.centredoc.csst.qc.ca/pdf/ed003974.pdf
Notre photo est tirée du rapport de la CSST. Elle montre le poteau dans lequel Claude Picard était bien ancré. Chaque année, 11 travailleurs meurent d’une chute de hauteur au Québec pendant leur travail, rapporte la CSST.