Stéphane Ferron, un électromécanicien au service de l’entreprise de fabrication de planchers de bois franc laminés Prolam, perdait la vie le 30 avril 2016 à la suite d’un accident de travail survenu à l’usine de Cap-Saint-Ignace. Stéphane était âgé de 21 ans.
À la suite de son enquête, la Commission des normes de l’équité, de la santé, et de la sécurité au travail (CNESST) retient comme principale cause de l’accident le fait que le travailleur a utilisé une méthode d’inspection qui l’a exposé à un danger d’écrasement par le serre-joints de la colleuse à bois qui était alimenté.
Le serre-joints écrase mortellement le travailleur
Lors de la journée fatidique, le travailleur s’apprêtait à entrer dans la colleuse à bois pour y effectuer une inspection visuelle après avoir été informé par son chef d’équipe de la défectuosité de la machine survenue la veille. Il avait alors dans un premier temps démonté deux plaques du convoyeur afin de créer un trou pour voir la structure sous la table de montage. Par la suite, il s’était couché à plat ventre sur le convoyeur pendant que son chef d’équipe qui l’accompagnait pour l’inspection visuelle se dirigeait vers le module de contrôle pour le faire avancer tranquillement. Alors que le travailleur se trouvait à l’entrée de la colleuse à bois, le chef d’équipe a entendu les cylindres pneumatiques du serre-joints s’activer. Celui-ci a descendu sur le travailleur en l’écrasant. Par la suite, le chef d’équipe a effectué des manœuvres de réanimation après avoir extirpé la victime de sa position. Le décès a été constaté à l’Hôpital Hôtel Dieu de Montmagny.
Deux causes expliquent l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident. D’abord, le travailleur a utilisé une méthode d’inspection qui l’a exposé à un danger d’écrasement par le serre-joints de la colleuse à bois toujours alimenté. La méthode de cadenassage en huit points n’a pas été appliquée comme il était prescrit.
Puis, l’absence d’une protection sur toute la longueur de la course au bouton de commande a permis un démarrage intempestif du serre-joints. Cette protection appelée collerette entoure complètement le bouton de commande afin qu’il ne soit pas enfoncé à la suite d’un mauvais mouvement, évitant ainsi la descente du serre-joints.
LA CNESST exige des correctifs
À la suite de l’accident, la CNESST a apposé un scellé et avait interdit l’utilisation du serre-joints de la colleuse à bois jusqu’à ce que l’employeur mette en place les mesures complètes qu’elle avait exigées. L’employeur s’est conformé aux exigences de la CNSST et a pu redémarrer le serre-joints
Relativement à cet accident, la CNESST a délivré à l’employeur un constat d’infraction. Pour ce type d’infractions, le montant de l’amende varie de 16 317$ à 65 269$ pour une première offense et il pourrait atteindre 326 349$ en cas de récidive.
Comment éviter un tel accident
La CNESST a rappelé que l’utilisation de machines dangereuses est inacceptable. Les accidents pourraient être évités par l’application de mesures de prévention adéquates telles que le cadenassage, l’utilisation d’une collerette autour du bouton de commande et en rendant inaccessible les zones de coincement et d’écrasement.
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Suivi de l’enquête
Pour éviter qu’un tel accident se reproduise, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur diffusera à titre informatif le rapport d’enquête dans les établissements de formation offrant le programme d’études en mécanique industrielle. L’objectif de cette démarche est d’informer les étudiants sur les risques auxquels ils seront exposés et sur les mesures de prévention à mettre en place.
Pour accéder au rapport détaillé de la CNESST, cliquer ici.
Électrocution de Denis Baribeau
D’autre part, M. Denis Baribeau, de St-Eustache, a été électrocuté le 11 avril dernier lors de travaux dont l’objectif était de changer un transformateur de courant au poste Rockfield d’Hydro-Québec, à Lachine. L’employé de l’entreprise trifluvienne Arno était âgé de 69 ans. Dès que la CNESST publiera les résultats de son enquête, Électricité Plus les publiera, tout comme le rapport d’enquête sur la mort de Stéphane Ferron.