Un haut dirigeant d’Hydro-Québec visé par des allégations d’inconduite sexuelle a finalement donné sa démission après que son départ eut été réclamé par le conseil d’administration. La situation avait été dénoncée à l’origine par l’ex-président du c.a., Michael Penner, qui a dernièrement démissionné, puis été remplacé par Jacynthe Côté. Cette dernière devait transmettre une nouvelle analyse dans ce dossier au ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien.
La situation avait été rapportée au gouvernement, le 2 novembre, alors qu’un rapport rédigé par une consultante externe, Pierrette Rayle, juge de la Cour d’appel du Québec à la retraite, dont les conclusions permettaient au c.a. de croire que cette inconduite « revêt un caractère sexuel » contraire à la politique de tolérance zéro en place à la société d’État, rapportait Le Journal de Québec.
Les administrateurs jugeaient alors que le fautif devait quitter ces fonctions. (Pour revoir cet article, cliquer ici)
Interviewé récemment par Le Journal de Montréal, Éric Martel s’est exprimé sur le dossier mentionnant que lorsque les administrateurs ont réclamé le départ du dirigeant visé par des allégations d’inconduite, ils n’avaient pas un portrait complet de la situation. Quand ils ont eu connaissance de tous les faits, « c’était une situation différente », a rapporté M. Martel.
(Pour lire cette entrevue, cliquer ici.)
Plusieurs jours après l’éclosion de cette controverse, Serge Abergel, chef des affaires publiques et médias, a nié qu’il s’agissait d’un cas de harcèlement sexuel ou même d’inconduite sexuelle, selon TVA Nouvelles. Le porte-parole mentionnait qu’il était plutôt question d’un échange consensuel jugé inapproprié. (Pour consulter cet article, cliquer ici.)
Textos compromettants
Une source citée dans l’anonymat précisait que les faits reprochés remontaient à 2012 et concernaient des échanges de textos entre une employée et un haut dirigeant. Selon cette source, M. Penner aurait exagéré les faits pour nuire à Éric Martel, président-directeur général d’Hydro-Québec, et l’accuser dans sa lettre du 2 novembre de manquer de transparence, citant ce cas d’inconduite sexuelle. (Pour relire ce texte, cliquer ici)
Cité par Le Journal de Québec, le ministre Julien a fait écho aux propos du porte-parole d’Hydro-Québec qui a nié ces allégations disant ne pas avoir « tout le détail du dossier » et reconnaissant que le rapport entre les deux individus était « consensuel », mais « inapproprié ». (Pour consulter cet article, cliquer ici)
Lors d’une enquête menée dans un autre dossier, Éric Martel a toutefois reconnu avoir manqué de transparence, ayant caché le fait qu’un haut dirigeant ait eu des gestes inconvenants envers des employées, indique La Presse. Bien que la relation ait été consensuelle, le rapport soumis au conseil d’administration fait état de « manœuvres de séduction inconvenantes pour un patron, même à l’endroit d’une employée qui ne relève pas de lui ».
M. Martel a tenté de régler l’affaire à l’amiable tandis que le cadre avait d’emblée proposé de démissionner. (Pour obtenir cet article, cliquer ici)
ndlr (NG) : Plusieurs questions se posent dans le cas de la démission forcée d’un haut dirigeant d’Hydro-Québec. Puisqu’il s’agit d’un rapport consensuel, aurait-on dû exiger de la dame aussi de démissionner? Motus et bouche cousue, rien n’a transpiré pour ce volet de l’affaire. Est-elle toujours à l’emploi d’Hydro-Québec? Depuis que les cas d’abus, de harcèlement sexuel et de relations inappropriées sont décriés sur la place publique, le nom des accusés.ées est mentionné. Pourquoi celui du haut dirigeant d’Hydro-Québec n’a-t-il pas été mentionné? Et celui de la dame? Et la transparence? Hydro-Québec a-t-elle droit à un régime préférentiel en matière d’éthique? Si oui, pourquoi? Et puisque la dame n’était pas sous l’autorité du haut dirigeant, pourquoi celui-ci est- il sacrifié? N’est-il pas normal qu’un homme et une femme soient attirés l’un vers l’autre, même au travail? Et pourquoi, s’ils forment ou prévoient former un couple, leurs communications devraient-elles être censurées? N’a-t-on pas droit à la vie privée?