Une analyse des observations d’un satellite météo prouve que l’éclairage planétaire s’est intensifié et a augmenté de 2,2 % par année entre 2012 et 2016, selon une étude allemande publiée dans la revue Science Advances, en novembre. Le phénomène de lumière artificielle amplifié par les diodes électroluminescentes (DEL) confirme que cette pollution lumineuse croissante nuit à la santé humaine, aux plantes et aux plantes, indique La Presse.
Le chercheur principal Christopher Kyba, du Centre de recherche géophysique à Potsdam en Allemagne, conclut que l’augmentation de la lumière artificielle touche toute la planète puisque des régions auparavant peu éclairées ont gagné en luminescence de façon importante. Moins énergivore, l’éclairage DEL permet d’effectuer des économies d’électricité. Or, ces économies d’énergie ont été investies pour installer encore plus d’éclairage extérieur dans les villes du monde, ont pu constater les chercheurs.
Invité à l’émission Les années lumière de Radio-Canada, le professeur et chercheur Martin Aubé, physicien et sommité en pollution lumineuse, a commenté qu’il s’agissait d’un effet pervers : « On a tendance à installer plus de DEL, parce que ça ne coute pas cher ». Par ailleurs, M. Aubé a souligné que les chiffres de l’étude seraient « assez conservateurs » puisque les capteurs satellites ne sont pas sensibles au bleu qu’émettent les lumières DEL blanches.
Pour écouter l’entrevue accordée par Martin Aubé à Radio-Canada, cliquer ici.
Martin Aubé a rappelé que les lumières bleues dans l’éclairage nocturne influencent certains processus biologiques, dont la sécrétion de mélatonine, ce qui a des effets sur la santé. « J’ai participé à une étude, qui sera publiée sous peu, démontrant un lien entre la couleur de l’éclairage et le cancer du sein et de la prostate. Moins d’études démontrent les effets sur la flore, mais il y en a, des retards de germination, par exemple, ont été documentés. » D’autres études montrent également un effet sur les animaux et les insectes.
« Nous espérons que les résultats de cette recherche vont encore davantage tirer la sonnette d’alarme quant aux nombreuses conséquences sur la nature d’un usage excessif de la lumière artificielle la nuit », a soulevé Scott Feierabend, directeur de l’International Dark-Sky Association, cité dans La Presse. On peut lire l’article complet dans La Presse, en cliquant ici.
Pour consulter l’article scientifique de Science Advances, en anglais, cliquer ici.